Cartouche, ou la triste fin d’un brigand
Louis Dominique Cartouche (1693 – 1721) est rentré dans l’Histoire pour des raisons bien peu honorables…
Ce gamin des rues, vivotant tant bien que mal à force de menus larcins, deviendra quelques années plus tard le leader charismatique d’un réseau de plusieurs centaines – voire plusieurs milliers selon certaines sources – de brigands! Ce qui fait de Cartouche un hors-la-loi hors du commun, c’est sa volonté de créer une véritable organisation du crime hiérarchisée et calquée sur le modèle de l’armée.
Véritable mélange entre Arsène Lupin et Robin des Bois, il ne s’attaque qu’aux riches (du moins, en théorie) et redistribue une partie de ses revenus aux pauvres et aux nécessiteux. Il fait trembler la bourgeoisie et la nôblesse de l’époque (ses attaques de carosses sont nombreuses!) et est élevé au rang de héros par la population.
Érigé au rang d’ennemi public N°1, toute la police parisienne est à ses trousses! Le 14 octobre 1721, ce qui devait arriver arriva… Dénoncé par un de ses complices, il est arrêté au Pistolet, un cabaret parisien.
Sa carrière de malfrat est arrêtée brutalement, mais cela ne prive pas Cartouche de son panache habituel! Alors qu’on lui annonce sa condamnation à mort, il réplique sans sourciller: « Un mauvais quart d’heure est bien vite passé! » Décidément, rien ne l’arrête: enfermé dans un cachot sordide et surveillé pas des hommes armés jusqu’aux dents, il parvient malgré tout à s’évader en perçant le mur à mains nues! Bon, ne vous languissez pas trop vite, sa cavale prend très vite fin: à peine sorti de sa prison, sa présence est trahie par les aboiements d’un chien. Ouch!
L’évasion ratée de Cartouche
De nouveau entre les mains des autorités, celles-ci n’hésitent pas une seconde à le torturer pour qu’il dénonce l’ensemble de ses complices. Faut dire que c’était de bonne guerre, il leur en a fait bien baver pendant des années…
– Génial! J’adore les tortures! Mais on lui a fait quoi, exactement?
– Euh… T’es sûr que t’es pas un peu trop jeune pour ça, Kevin?
– Ben non, c’est bon! J’ai 10 ans quand même, j’en ai vu d’autres!
– Bon, OK, si tu y tiens… Il subit la torture des brodequins, très employée à l’époque. La technique consistait à broyer les jambes de la victime jusqu’à en faire éclater les os…
– Cool!
– Euh… je ne suis pas sûr que « cool » soit le premier mot venu dans la bouche de Cartouche, mais bon…
Fidèle à sa réputation de dur à cuire, Cartouche, entre les mains de ses bourreaux, ne cède pas et ne décoche pas la moindre parole. Mais… Mais… Quand même, il commence à se poser des questions… Il a un réseau de plusieurs centaines d’hommes libres comme l’air sous ses ordres, et personne ne tente rien pour le sortir de ce mauvais pas! Se sentant trahi par les siens, il décide donc de son propre chef de livrer ses complices. Et sa vengeance est terrible! Pendant quasiment 24 heures d’affilée, il parle sans s’arrêter et livre absolument tout: noms des complices, adresses, fonctionnement de son réseau… Tout y passe! Les policiers n’en croient pas leurs oreilles!
– Euh… Il est pas un peu con, Cartouche? Il aurait pas pu livrer ses potes avant de se faire torturer?
– S’il avait fait ça, sa légende aurait été moins belle! Le bonhomme avait une image de marque à construire, non mais!
Ses confessions ne le sauvent pourtant pas de la condamnation à mort. Dès le lendemain de ses aveux, il est amené place de Grève, où une foule énorme attend le spectacle. Et la populace ne sera pas déçue! Elle qui adulait ce brigand incarnant la lutte contre les injustices, la voilà en train de le huer. Y’a pas, les Romains étaient bien avisés de dire que la roche tarpéienne n’était pas loin du Capitole…
– La roche carpe diem?
– La roche tarpéienne! C’est une falaise à partir de laquelle était jeté les suppliciés durant la Rome antique. C’est une expression qu’on emploie pour signaler le caractère momentané de la gloire…
Le supplice de Cartouche est inhumain: il est attaché sur une croix et son corps est roué à coups de lourdes barres. Les policiers qui lui avaient promis le privilège de se faire étrangler avant le supplice (le retentum) pour le « remercier » de ses aveux ne tiennent pas leurs paroles. L’agonie de Cartouche est lente, très lente: il mettra plus de 20 minutes à trépasser. La foule qui autrefois l’acclamait se presse autour de son corps meurtri, en quête de sensations fortes.
Cartouche – Supplice de la roue
La petite centaine de personnes dénoncée par Cartouche se fait arrêter à son tour… et à leur tour, tous les inculpés n’hésitent pas une seconde à livrer leurs complices! Par effet boule de neige, c’est près de 400 arrestations que les autorités vont réussir. Un coup de filet jamais vu dans toute l’histoire de la police! Ces arrestations en série révèlent d’ailleurs pas mal de surprises: on se rend compte avec stupeur que des gens du haut monde faisaient partis du réseau criminel!
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Salut
une ou deux chtites histoires sur Cartouche en passant
Alors 1 – Cartouche demandait à ces coupes-jarrets de raccompagner les personnes dont ils avaient pris la bourse jusqu’à des zones moins dangereuse pour que celle-ci ne se fassent pas agresser par un confrère du dit coupe-jarret.
et 2 – Un jour, qu’il était poursuivit par la maréchaussée, Cartouche se cacha dans une demeure cossue et pris la femme et les serviteur de la maison en otage, le temps de se faire oublier. La femme se révéla être la femme du Prévôt de nuit qui pourchassait justement Cartouche, elle fut néanmoins une bonne hôtesse et offrit même le repas à Cartouche. Celui-ci s’étonna de la faible qualité du vin servit et la femme lui expliqua que son mari n’était pas riche et qu’il était arrivé à son poste par le travail et non en achetant sa charge (comme c’était souvent le cas à l’époque). Cartouche la remercia pour le dîner et partit dans la nuit.
Le lendemain le Prévôt trouva devant chez lui dix caisses de vin de la meilleur des qualités, pensez donc, Cartouche les avait volé l’année d’avant au Préfet de Paris…