La bataille de Waterloo ou la fin d’un grand homme
Napoléon, retraité de force sur l’île d’Elbe en 1814, revient sur le devant de la scène: il débarque avec quelques hommes à Vallauris, sur la Côte d’Azur, et marche à travers la France pour rejoindre Paris. Partout où il passe, il est reçu en héros national par la population locale! Louis XVIII ne fait pas le malin et s’enfuit illico presto à Gand, en Belgique. Nous sommes le 20 mars 1815 et l’Empereur déchu retrouve son trône.
Voilà donc notre Napoléon national revenu au meilleur de sa forme, prêt à en découdre avec les forces européennes qui se coalisent contre lui lors du Congrès de Vienne. Et les ennemis ne manquent pas! Jugez plutôt: Autrichiens, Anglais, Prussiens, Néerlandais, Russes et j’en passe. Tous ses ennemis pactisent contre lui, et ce ne sont pas moins de 800.000 hommes prêts à s’abattre sur la France impériale.
Les armées les plus menaçantes sont déjà aux portes du pays: l’Anglais Wellington dispose de plus de 100.000 hommes à Bruxelles, Blücher marche sur Liège à la tête de 117.000 Prussiens, l’Autrichien Schwarzenberg traverse quant à lui la Forêt Noire avec plus de 200.000 soldats, sans compter les Russes et les Italiens!
Bref, une masse immense d’ennemis converge vers la Belgique. Le génie militaire de Napoléon suffira-t-il à repousser cette menace?
Ainsi, quelques semaines à peine après le retour de Napoléon, déjà un événement majeur se dessine: la bataille de Waterloo. Napoléon le sait, il n’a plus le droit à l’erreur et perdre cette bataille revient à perdre la guerre. Le 18 juin 1815, il est prêt à affronter les Anglais dirigés par le duc de Wellington. Il espère une victoire rapide afin de ne pas laisser le temps à ses ennemis de se regrouper. Vaincre les unes après les autres les armées qui marchent sur la France, voilà la stratégie de Napoléon…
Et cette stratégie fonctionne plutôt bien… du moins au début. Alors que la bataille fait rage entre Français et Anglais, l’armée prussienne de Blücher vient prêter main forte au duc de Wellington. Le rapport de force bascule totalement en défaveur des troupes françaises. Après une journée d’incessants combats, la Garde impériale se replie, et c’est la débandade: les Prussiens à cheval achèvent au sabre les fugitifs.
Pourtant, le bilan des pertes de la campagne de Belgique n’est pas aussi déséquilibré qu’on le croit: environ 60.000 Français sont morts contre un peu plus de 55.000 Alliés. Contrairement à ce que l’on a coutume de penser, la bataille de Waterloo n’est donc pas une défaite militaire décisive. D’un point de vue politique, par contre, c’est un tout autre débat… Lorsque Napoléon retourne à Paris, trois jours après la bataille, les députés réclament son abdication. Napoléon ne s’y oppose pas et abdique en faveur de… son fils! Et oui, Napoléon II a bel et bien régné en France durant environ deux semaines, à l’âge de 4 ans!
Le gouvernement provisoire ainsi formé signe un armistice avec les forces coalisées, forcément en défaveur de la France qui voit ses frontières reculées au même niveau qu’en 1789… Ma lettre ouverte à Napoléon résume bien mon sentiment à ce sujet!
En attendant, Napoléon se retire à Malmaison et réfléchit à son avenir.
– Et si je partais aux Etats-Unis? Je pourrais devenir fermier et élever des vaches. Et puis, si j’ai le temps, je tenterais un coup d’État pour devenir le maître du Nouveau Monde!
Napoléon rejoint donc Bordeaux où il tente de s’embarquer pour le nouveau Continent. Mais sa destinée est moins heureuse: il se fait arrêter chemin faisant par les Anglais qui le condamnent à l’exil sur l’île de Sainte-Hélène, une toute petite île perdue au milieu de nulle part, en plein cœur de l’Atlantique Sud. Il y meurt 6 ans plus tard, le 5 mai 1821. Une controverse existe d’ailleurs sur sa mort: officiellement, il est mort d’un cancer de l’estomac, tout comme son père. Mais des tests récents effectués sur les cheveux de l’Empereur montrent un taux inhabituel d’arsenic… Le principal suspect? Un certain Montholon, qui bénéficiait d’un héritage substantiel à la mort de l’Empereur… Mais nous ne connaîtrons probablement jamais le fin mot de l’histoire…
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Wikipédia parle de 7.000 morts côté Français et 5.000 côté Coalisés.
Etes-vous sûr qu’il n’y a pas une erreur de 0 quelque part? 🙂
Bonjour Marie!
Merci pour votre commentaire qui me permet d’apporter quelques précisions:
Les chiffres que vous donnez sont corrects mais correspondent à la bataille de Waterloo en elle-même.
Les chiffres avancés dans l’article sont ceux de la campagne de Belgique dans son entier (selon les sources, les pertes étant estimées entre 45.000 et 60.000 morts côté Français).
J’ai changé le texte de l’article pour que cela soit plus clair!
Je me demande où tu trouves certaines de tes informations 🙄
L’armée française n’a pas eu 60 000 morts encore heureux ! Sinon, sur 72 000 engagés, cela aurait été un vrai désastre… (un tier des morts de la campagnes de Russie !)
Non, non les pertes s’élèvent pour les français a 7 000 morts et 18 000 blessés (et 8 000 prisonniers). Pour les coalisées, c’est 5 000 morts et 17 000 blessés.
Lors des cents jours, Napoléon prend le commandement de l’armée du Nord, mais l’armée des Alpes sous le commandement de l’excellent Maréchal Suchet combat aussi pour empêcher les italiens et les autrichiens d’investir la France. Ainsi, toutes les armées coalisées ne convergent pas vers la Belgique, mais plutôt vers Paris à partir de la Belgique (anglais – enfin surtout hollandais et hanovriens-, prussiens), de l’Alsace (prussiens, autrichiens), de la Provence (autrichiens, piémont-sardais) et des Pyrénées (espagnols). Les russes sont plus en arrière, mais arrive aussi pour l’hallali.
http://en.wikipedia.org/wiki/Minor_campaigns_of_1815
Et Waterloo est bien décisif militairement du fait que la débandade est générale chez les français (lire « waterloo » de Erckmann-Chatrian pour en avoir une idée, bien que ce soit un roman). En dépit de cela, Grouchy réalisera une excellente retraite (http://www.theatrum-belli.com/archive/2012/04/20/l-art-glorieux-de-la-retraite.html) qui ne saura restaurer son prestige après son manque d’initiative le 18 juin 1815 (mais quand même). Mais les français ne pourront plus opposer de résistance face aux armées anglo-prussiennes (et ce, malgré des actes de résistance du tout aussi excellent Maréchal Davout et la tentative d’instaurer un front sur la Loire).
Enfin, Napoléon ne s’est pas fait arrêté par les anglais en tentant de fuir en amérique. Il a songé à partir pour les amérique, mais il a préféré se rendre aux anglais en espérant toucher le sol anglais pour avoir droit à l’Habeas Corpus. Mal lui en pris car la perfide Albion l’a directement envoyé à Sainte Hélène après lui avoir promis ce qu’il souhaitait… (http://en.wikipedia.org/wiki/Napoleon#Hundred_Days)
Bonjour Laurent!
Merci pour cette réponse détaillée à laquelle je vais ajouter quelques réponses et compléments:
– « L’armée française n’a pas eu 60.000 morts encore heureux ! » : cf. mon commentaire précédent, le nombre de morts inscrit dans l’article comprend l’ensemble de la campagne finale.
– « Ainsi, toutes les armées coalisées ne convergent pas vers la Belgique » : c’est vrai, merci de le préciser (je n’ai néanmoins pas dit le contraire dans l’article). Il n’empêche que la Belgique a été le théâtre des batailles décisives.
– « Et Waterloo est bien décisif militairement du fait que la débandade est générale chez les français »: Je persiste à penser que la campagne de Belgique n’est pas une défaite cinglante pour les armées napoléoniennes. Le retour de Napoléon était de toute façon voué à l’échec. Lire les nombreuses uchronies sur le sujet… (Jean Tulard et son dictionnaire amoureux de Napoléon par exemple) Même si Napoléon avait remporté la victoire à Waterloo, il est communément admis qu’il aurait de toute façon perdu la guerre. Donc je confirme: Waterloo n’est pas une défaite catastrophique militairement parlant, mais totalement désastreuse sur le plan politique…
– « Napoléon ne s’est pas fait arrêté par les Anglais en tentant de fuir en Amérique. » Vous réécrivez l’Histoire! Avoir comme source d’informations la version anglaise de Wikipedia qui résume cet épisode en une phrase n’est pas le meilleur des arguments… On pourrait écrire un livre rien que sur la tentative de fuite de Napoléon! Un certain Jacques L’Azou a d’ailleurs écrit un excellent texte sur cet épisode: http://bit.ly/Rttz8f
En quelques mots, Napoléon fait ses derniers adieux à ses proches et amis et, le 29 juin 1815, il embarque à Rochefort sur le navire La Saale. Il peut encore choisir sa destination, mais a bien l’intention d’embarquer pour les Etats-Unis. Preuve en est les abonnements des journaux français auxquels il souscrit pour être livré poste restante à New-York!
Les Anglais sont avisés par Fouché, le chef du gouvernement provisoire, du départ imminent de Napoléon. Ceux-ci dépêchent donc des navires de guerre et vont à sa rencontre. Piégé et trahi, Napoléon embarque par la suite, sans combattre, sur le navire anglais le Bellerophon. Il se serait écrié: « Il ne faut pas qu’on puisse dire que la France m’a livré aux Anglais! »
Il n’a donc pas « préféré » se rendre aux Anglais… Votre version de cet épisode rend Napoléon d’un naïveté affligeante. La vérité est qu’il n’a plus le choix et préfère se rendre avec panache à ses pires ennemis…
– « Je me demande où tu trouves certaines de tes informations »: J’évite, en tout cas, les copier-coller bêtes et méchants de Wikipédia! 😉
Pour résumer, je suis d’accord avec la quasi-intégralité de votre commentaire qui apporte des compléments très intéressants à l’article, du moins sur le fond.
Il n’y a que sur l’arrestation de Napoléon où nous avons un point de divergence, et j’attends avec impatience de vous lire afin que l’on puisse en débattre si vous le souhaitez.
Bim! 😛
Djinnzz 1
Laurent 0
Très bonne réponse de Djinnzz. C’est assez énervant tous ces commentaires d’experts qui foisonnent sur la Toile.
De toute façon, le but de ce site, si j’ai bien tout saisi, c’est pas de rentrer dans des débats sans fin sur quelques subtilités de l’histoire, mais de nous donner à nous, pauvres petits internautes en mal d’amour et de culture générale, notre pain quotidien de savoir.
Bref, je suis fan depuis plusieurs semaines et je vous conjure de ne pas vous laissez abattre par des critiques hautaines qui n’ont pas compris le principe du site.
Quelque part, je trouve cela positif … le site se popularise !
Merci pour cet article, et vive Napoléon ! 😛
Je me demandais justement pourquoi on passait de Napoléon Ier à Napoléon III…
Je viens d’apprendre que c’est parce que Napoléon II a régné quelques jours quand il était bébé. Je me coucherai moins bête!
– Je persiste et signe : « Napoléon ne s’est pas fait arrêté par les Anglais en tentant de fuir en Amérique. ». Tu le précises très bien dans ton propre commentaire d’ailleurs : il s’est rendu aux anglais. Par contre il est vrai, « a préféré » n’est pas le meilleur terme loin de là. Remplacez-le par « s’est résigné à » est plus véridique. Source française :
http://quelqueshistoires.centerblog.net/1703780-Napoleon-Que-faire-apres-Waterloo-#
http://www.napoleon-empire.net/napoleon-st-helene.php#
Mais à lire l’article, on croit que Napoléon était sur son navire en chemin vers les Amériques lorsque le navire s’est fait aborder par des navires anglais.
– Waterloo défaite décisive : une victoire est décisive lorsque l’ennemi n’a plus les moyen de s’opposer à la politique du vainqueur. Or après Waterloo, l’armée du Nord a cessé d’exister en tant que force combattante : la campagne de Belgique est terminée. Il ne faut pas prendre en compte seulement le nombre de morts. Il faut aussi voir les forces combattantes restantes. Or seul le corps de Grouchy (34 000 hommes) et quelques bataillons de la Garde (négligeable) sont encore en état de combattre.
Et ce n’est pas parce que de toute façon il n’avait aucune chance avant que ça change son statut. Cela n’en reste pas moins une défaite cinglante.
– « Ainsi, toutes les armées coalisées ne convergent pas vers la Belgique » : « Les armées les plus menaçantes sont déjà aux portes du pays: l’Anglais Wellington dispose de plus de 100.000 hommes à Bruxelles, Blücher marche sur Liège à la tête de 117.000 Prussiens, l’Autrichien Schwarzenberg traverse quant à lui la Forêt Noire avec plus de 200.000 soldats, sans compter les Russes et les Italiens!
Bref, une masse immense d’ennemis converge vers la Belgique. »
Ton texte le suggère tout de même bien que ce n’est pas dit.
– « L’armée française n’a pas eu 60.000 morts encore heureux ! » : j’ai commenté avant que les premiers commentaires soient publiés. Bien avant.
À Gorfu : excuse-moi si mes propos ont l’air hautains, mais ce n’est pas voulu. Je pensais que le but de ce site était d’instiller du savoir. Or lorsque j’ai lu cet article, j’ai noté de nombreuses imprécisions et de formulations vagues qui pourrait induire en erreur et j’ai décidé de commenter. Mais si ça ne t’intéresse pas, ne me lis pas.
@Laurent: A la lecture de votre dernier commentaire, il me semble qu’en réalité nous sommes d’accord sur la quasi-totalité des points… Seule notre façon de l’exprimer diffère légèrement!
Merci pour ce débat en tout cas qui a permis de développer plus en profondeur cette période très intéressante.
Au passage, vous avez l’air d’être passionné par le sujet et votre plume est très bonne: si l’envie vous en prend un jour, je publierai avec plaisir un de vos articles sur le sujet… Il y a tant à dire sur le personnage! 🙂
En attendant, je retourne lire la biographie de Napoléon de Max Gallo!
@Gorfu: Merci pour votre soutien! Je comprends tout à fait les commentaires de certains internautes qui ne sont pas satisfaits du contenu d’un article (et qui l’expriment parfois avec plus ou moins de véhémence). Pour ma part, c’est toujours un plaisir que de me décarcasser et trouver des réponses qui fassent avancer le Schmilblick!
Enfin, j’ai l’occasion d’étaler ma culture dans l’esprit du site! Car je connais une anecdote sur la bataille de Waterloo, un petit détail croustillant comme on en trouve tant sur ETC:
Les hémorroïdes de Napoléon!
Le jour de la bataille, Napoléon souffrait d’une crise aiguë d’hémorroïdes, et il n’a pas pu monter à cheval pour superviser ses troupes. D’après Phil Mason, ses médecins lui auraient même administrés une trop forte dose de laudanum (fabriqué à base de pavot et ayant comme effet secondaire des somnolences) quelques jours avant: Napoléon n’avait donc pas toutes ses facultés en ce fameux jour du 18 juin 1815. De là à mettre la défaite sur le dos de ces petites protubérances anales, il n’y a qu’un pas que certains osent franchir.
Je n’ai pas été vérifié dans le trou du cul de notre Empereur, mais cette théorie semble couramment admise.
Voilà, heureuse d’avoir pu mettre mon petit grain de sel!!!!
Dans le même genre d’anecdotes, il y a la confusion des fermes de Napoléon.
Dans les ordres qu’il donne à ses troupes, Napoléon désigne la ferme de la Haye Sainte en l’appelant ferme de Mont-Saint-Jean. En réalité, cette dernière se situe 1 km plus en arrière. La confusion vient probablement de la carte de Ferraris (général autrichien qui a cartographié la zone) qui indiquait la ferme de Mont-saint-Jean à l’ouest de la route alors qu’elle est à l’est.
(source: http://baxter0202.skyrock.com/725783159-Bataille-de-Waterloo-Anecdotes.html)
❓ Je suis à la recherche de l’histoire et généalogie d’ un
sous lieutenant DETCHEMANDY qui faisait parti du 2eme Régiment d’Infanterie de ligne de la Reine né entre 1765 et 1792 tue au champ d’honneur à la bataille de WATERLOO au matin du 18 juin 1815 .Natif de Saint Martin de Hinx dans les Landes.Je suppose qu’ il devait faire initialement parti de la Division de réserve de Bayonne remonté le 3 mars 1812.
Contact hervedolce.40@sfr.fr