Il est étonnant que la Bible, ce gros bouquin qui traîne certainement sur une étagère au fin fond de votre grenier, soit mis parfois entre les mains d’enfants! Certains passages sont d’une violence et d’une cruauté extrême… Si vous ne me croyez pas, ce top 5 des hommes méchants présents dans la Bible devrait vous en convaincre!

Tête de Saint-Jean-Baptiste par Le Caravage

Celui-là, on a un peu trop tendance à le confondre avec son père, Hérode le Grand. Rassurez-vous, ce dernier n’avait rien d’un enfant de cœur (c’est le genre de réputation qui nous colle à la peau quand on fait assassiner ses trois enfants…), mais il n’arrive tout de même pas à la cheville de son fils!

Lorsque Jean-Baptiste dénonce la liaison incestueuse entre Hérode Antipas et sa nièce Hérodiade, il est aussitôt arrêté et emprisonné par le monarque. Mais Hérodiade trouve ce châtiment bien trop clément! Elle fomente alors un stratagème: elle demande à sa fille, la magnifique Salomé, de danser langoureusement pour Hérode. Troublé par les formes généreuses de la jeune femme, celui-ci lui promet de lui donner tout ce qu’elle désire… Salomé, sur l’ordre de sa mère, lui demande la tête de Jean-Baptiste!

Outré, Hérode n’a pourtant pas le courage de s’opposer à cette exécution et apporte la tête de Jean-Baptiste sur un plateau d’argent… (tiens, encore une expression tirée directement d’un épisode de la Bible)

Dans l’évangile selon Saint Luc (23,8), on apprend qu’Hérode Antipas a l’occasion de sauver Jésus Christ de la mort: Pilate, qui ne s’était pas encore lavé les mains, tente de se débarrasser du « problème » Jésus-Christ en le plaçant sous l’autorité d’Hérode. Après tout, Jésus n’est-il pas galiléen? Pourquoi serait-ce aux Romains de s’impliquer dans ce procès explosif?

Lorsque Jésus se présente devant lui, Hérode attend un signe, un miracle, qui lui prouve la nature divine du prophète. Devant le silence de Jésus, il le renvoie à Pilate pour être exécuté à la demande du peuple juif…

Ainsi, Hérode ne semble pas plus cruel que certains autres de ses contemporains… Mais sa faiblesse est à l’origine de la mort de Jean-Baptiste et de Jésus-Christ, rien que ça! On comprend aisément pourquoi il est à ce point détesté par des générations et des générations de Chrétiens.

Heureusement, y’a une justice! Il mourra finalement en exil, à la suite d’une sombre machination visant à renverser l’empereur Caligula.

Caïn tuant son frère Abel

Difficile d’imaginer un classement des hommes les plus cruels de la Bible sans évoquer Caïn, le tout premier meurtrier de l’histoire de l’humanité!

Caïn et son frère Abel sont les tous premiers fils d’Adam et Ève. Si vous savez compter, il n’y a donc en tout et pour tout que 4 êtres humains sur Terre, et ils trouvent encore le moyen de se foutre sur la gueule, les cons! Faut dire aussi que Dieu a encore une fois bien foutu la merde… lorsque les deux frères apportent leurs offrandes au Tout-Puissant, celui-ci « porte un regard favorable sur Abel (…) mais pas sur Caïn » (Genèse, 4,5). Y’en a qui s’énerverait pour moins que ça, c’est sûr! Et Caïn, rongé par la jalousie, se jette sur son frère et le tue.

Dieu, forcément, n’est pas très content… Il chasse le fratricide de ses champs et le condamne à errer et vagabonder sur Terre. Mais, pour le protéger des mauvaises rencontres, Dieu « met un signe sur Caïn afin que ceux qui le trouveraient ne le tuent pas ».

Joram, roi de Jerusalem

À moins d’avoir la Bible en livre de chevet depuis des années, il est très probable que vous n’ayez jamais entendu parler de Joram, cet obscur roi de Jerusalem qui régna au milieu du IXe siècle avant Jésus-Christ.

Descendant de l’illustre David, Joram n’en a pourtant pas hérité la grandeur d’âme! À la mort de son père Josaphat, et en tant qu’aîné de sa fratrie, il hérite du royaume de Juda tandis que les richesses familiales sont partagées entre ses 6 frères. Mais Joram veut tout pour lui! La solution qu’il trouve est d’une simplicité déconcertante: « il fait mourir par l’épée tous ses frères ainsi que des chefs d’Israël ». (Chroniques II, 21)

On s’en doute, lorsqu’un règne part sur d’aussi mauvaises bases, la situation ne peut que dégénérer… Il doit réprimer dans le sang une révolte de ses vassaux, et il « pousse les habitants de Jerusalem à la prostitution », transformant la ville sainte en un Sodome et Gomorrhe qui scandalise Dieu. Mais Dieu, il est bien embêté, parce qu’il a promis à David de toujours lui donner un successeur… Il coupe donc la poire en deux en infligeant à Joram une horrible maladie aux intestins qui « s’aggravera de jour en jour ». Deux ans plus tard, le fratricide meurt dans d’horribles souffrances, ses intestins sortant par son anus. Je n’invente rien, et je vous passe les détails sordides. Je vous l’avais bien dit que la Bible n’était pas à mettre entre toutes les mains!

Dieu tient finalement la promesse qu’il avait faite à David et c’est Achazia, le plus jeune fils de Joram, qui devient à son tour roi de Jérusalem.

La solitude d’Abimelec après avoir massacré ses 70 frères

Rappelez-vous. Caïn a tué son frère par pure jalousie, et on trouvait ça déjà choquant. Joram, lui, monte un cran dans l’horreur et massacre ses 6 frères. Il est comme ça Joram, faut pas l’emmerder.

Mais alors, que penser d’Abimelec? Ce n’est pas un seul frère qu’il a tué. Ce ne sont pas 6 frères non plus. Non,non, non! C’est carrément 70 frangins que le bougre passe au fil de son épée!

Seul Jotham, le plus jeune de la fratrie, parvient à échapper au massacre en se cachant. (Juges, 9, 5)

Après ce coup d’état, tout part en cacahuètes! Des clans se forment et Abimelec a bien du mal à soumettre les dissidents. Alors qu’il dirige un siège contre la citadelle de Sichem, il se prend une meule de foin dans la tronche qui lui est envoyée du haut d’une tour par une femme. Agonisant, Abimelec demande à un de ses compagnons de l’achever sur le champ, que l’on ne puisse pas dire qu’il a été tué par une femme! Sitôt dit, sitôt fait. « Le jeune homme le transperça et il mourut ». Fin de l’histoire. Suivant!

La femme du Lévite violée, illustration de Gustave Doré

La palme de ce classement revient à un homme dont le nom n’est pas cité dans la Bible. Avant d’aller plus loin, je dois m’assurer, cher lecteur, que vous avez bien plus de 18 ans. Si ce n’est pas le cas, prière de ne pas continuer la lecture! Car le récit qui va suivre surpasse de loin les pires scénarii de films d’horreur que vous avez pu voir. Et cela donnera peut-être envie aux plus pervers d’entre vous de lire la Bible dans son intégralité (un peu à la manière du « héros » d’Orange Mécanique qui fantasme en lisant le calvaire du Christ…).

Un Lévite, c’est à dire un membre de la tribu de Lévi, voyage avec son épouse à travers le territoire d’Israël. Le chemin est long, et le couple décide de faire escale à Guibea, un village peuplé d’Israélites comme eux dans lequel ils devraient donc trouver facilement l’hospitalité.

Quand ils arrivent sur la place centrale du village, la nuit est déjà tombée depuis longtemps et un vieil homme accepte de leur offrir le gîte et le couvert pour la nuit.

Mais les autres habitants de la ville ont le cœur mauvais… Ils encerclent la maison du vieillard et ont une exigence bien particulière… Attention, je cite: « Fais sortir l’homme qui est entré chez toi, pour que nous couchions avec lui » (Juges, 19,22).

Tenez-vous bien, le meilleur reste à venir! Le vieil homme veut protéger son hôte, ce qui est plutôt une bonne chose. Mais la proposition qu’il fait à ses assaillants m’a personnellement scié: « Voici, j`ai une fille vierge, et cet homme a une concubine; je vous les amènerai dehors; vous les déshonorerez, et vous leur ferez ce qu`il vous plaira. Mais ne commettez pas sur cet homme une action aussi infâme. »

Voilà, voilà… Violez donc les femmes, faites-vous plaisir, c’est tout naturel!

La réaction du mari est très courageuse (ironie, quand tu nous tiens…). Il s’empare de son épouse et la fout dehors au milieu des violeurs. « Ils eurent des relations avec elle, ils la violèrent toute la nuit jusqu’au petit matin ».

Quand le calvaire de sa femme prend fin, le mari, dans un grand élan de tendresse, lui dit alors: « Lève-toi et allons-nous-en ». Mais la pauvre est étendue à terre, morte. Le mari la charge alors sur son âne, arrive chez lui, s’empare d’un couteau et découpe le corps de son épouse en 12 morceaux qu’il envoie dans les 12 tribus d’Israël (Juges, 19,30).

Qui a dit que la Bible était un long fleuve tranquille?

Et vous, avez-vous en tête un autre personnage de la Bible qui s’est illustré pour sa cruauté, son sadisme, ou tout simplement sa lâcheté? On en discute dans les commentaires!