[Les Grands Pharaons – 1] Akhenaton, roi des cons?
Parmi les quelques 260 pharaons ayant régné sur l’Égypte antique, quels sont ceux qui vous viennent immédiatement à l’esprit? Il y a de grandes chances que vos réponses tournent autour de 3 noms principaux: Akhenaton, Ramsés IIet Toutankhamon! Ces 3 pharaons sont bien sûr incontournables. Mais méritent-ils vraiment leur réputation de « grands » pharaons? Qu’ont-ils bien pu réaliser de si extraordinaire qu’ils soient parvenus totalement à éclipser leurs acolytes? #ETC a enquêté pour vous!
Concurrent N°1 – Akhenaton le dissident (règne de 1355 à 1337 av. J.-C.)
Dès les toutes premières années de son règne, celui qui se nomme encore Amenhotep IV est un pharaon qui ne s’inscrit pas tout à fait dans la continuité de ses ancêtres. Il prend ses distances avec le très puissant clergé d’Amon pour diriger le pays. Surtout, il se met à privilégier le culte du dieu Aton, un avatar du dieu-soleil Rê qui n’avait jusqu’alors qu’une place minime dans le Panthéon des dieux égyptiens. Cette adoration vire bientôt à l’obsession. Il décide de déménager la capitale de son empire sur le site d’Akhetaton (« l’horizon d’Aton ») et prend lui-même le nom d’Akhenaton, « le serviteur d’Aton ». Quid de Thèbes, la ville où siège le clergé d’Amon? Aux oubliettes! Pire! Il fait fermer tous les temples traditionnels consacrés aux dieux, dissout complètement le clergé et ordonne la profanation de toutes les icônes religieuses à l’exception de celles du Dieu-Soleil! Il s’auto-proclame guide spirituel suprême de son peuple et s’arroge tous les pouvoirs. Une véritable révolution dans une Égypte hiérarchisée où le rôle des grands-prêtres est essentiel depuis des siècles et des siècles.
Buste d’Akhenaton au musée de Louxor – Ce pharaon doit une grande partie de sa renommée à la forme si particulière (et fascinante!) de son visage
Un tel putsch n’est pas sans conséquence… La monnaie n’existant pas encore en Égypte, toute l’économie du pays est basée sur le stockage des denrées alimentaires stockées dans les greniers des temples. Les temples fermés, les prêtres pourchassés, plus personne ne s’occupe maintenant de la gestion des stocks et de la redistribution à la population… La famine n’est pas loin!
Absolument pas visionnaire pour deux sous, Akhenaton néglige également toute forme de politique extérieure. Les ennemis deviennent de plus en plus menaçants aux portes de l’Empire et les états-vassaux sont un peu perdus face au manque de lucidité du pharaon. En seulement 18 ans de règne, il réussit l’exploit de mettre l’Égypte au bord du gouffre! Les temples autrefois fastueux sont en ruine, la famine sévit dans tout l’empire et le peuple gronde de colère! À ces échecs politiques s’ajoutent des malheurs personnels, sa mère, sa fille puis son épouse, la douce Néfertiti, meurent dans des circonstances aujourd’hui inconnues.
Nefertiti, épouse d’Akhenaton
Si vous tentez d’en savoir plus sur Akhenaton en allant farfouiller aux quatre coins du web (chose que je vous encourage d’ailleurs à faire!), vous trouverez peut-être certaines sources qui prétendront que, pour avoir sacrifié toutes les autres divinités au seul profit d’Aton, avatar de Rê, il est un précurseur du monothéisme. Cette conclusion est totalement anachronique. Il faut plutôt y voir une recherche désespérée de renforcer son pouvoir en se lançant dans un bras de fer à l’issue hasardeuse contre les puissants prêtres d’Amon. Mais il n’avait certainement pas prévu que l’atonisme allait faire basculer son empire dans un fanatisme religieux qui faillit bien se transformer en guerre civile…
La mort du pharaon est, aujourd’hui encore, entourée d’un épais mystère. Dans quelles circonstances succombe-t-il? Assassiné par ses détracteurs ou simple victime d’une maladie ou d’une mauvaise chute? Nul ne le sait. Ce qui est sûr, par contre, c’est que son successeur s’empresse de rétablir les cultes égyptiens traditionnels, restaure les prérogatives du clergé et fait tout ce qu’il peut pour rayer à jamais le nom maudit d’Akhenaton de l’Histoire!
Le nom de ce successeur? Un certain Toutankhamon, le propre fils de ce pharaon maudit…
Même s’il fut momifié dans le respect des traditions et placé dans la nécropole royale d’Amarna, sa dépouille fut par la suite déplacée dans une tombe de la Vallée des Rois. Là, avant de sceller la porte du tombeau, absolument tous les objets qui auraient pu permettre d’identifier l’ancien souverain sont soigneusement enlevés, son nom buriné du sarcophage. Ce damnatio memoriae, selon l’expression consacrée par les Romains, on peut dire qu’Akhenaton ne l’a pas volé!
Le lecteur peu enclin à avaler des couleuvres se fera aussitôt cette réflexion: mais comment diable a-t-on bien pu identifier la tombe d’Akhenaton puisque justement tout a été fait pour le faire tomber dans l’oubli? C’est là que la science entre en jeu, chers amis!
La famille royale sous les rayons d’Aton
La tombe KV55 dans la vallée des Rois fut trouvé en 1907 par Davis et Ayrton, deux passionnés d’égyptologie. Les archéologues s’interrogent. À qui peut bien appartenir cette dépouille dont le sarcophage ne mentionne ni le nom, ni la dynastie?
Les spécialistes reconnaissent en ces méthodes peu usuelles la fameuse damnatio memoriae pratiquée au cours de la XIXe dynastie. Le puzzle avance, mais pas suffisamment. Il faudra attendre le XXIe siècle pour que des analyses ADN soient pratiquées sur la momie. Les résultats sont formels: il s’agit du fils d’Amenhotep III et de la reine Tiyi. Le 17 février 2010, l’information est relayée dans les journaux spécialisés du monde entier: on vient formellement d’identifier le corps d’Akhenaton!
Panorama de la Vallée des Rois, photo par Piotr Matyja
En bref
Loin d’être un grand pharaon, Akhenaton mit son empire au bord de l’implosion. Il ne mérite certainement pas de voir son nom inscrit au Panthéon des Grands chefs d’État de l’Histoire… Lorsqu’il sentit que le bras de fer commencé avec le clergé tournait au fiasco, peut-être aurait-il été mieux inspiré d’aller à Canossa comme l’empereur dissident Henri IV qui ira s’agenouiller devant le pape Grégoire VII près de 2500 ans après lui… Après tout, les montagnes enneigées des Alpes valent bien les dunes et le soleil implacable d’Orient!
Verdict de la rédaction: Réputation usurpée, et pis c’est tout!
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D’Akhenaton, je connaissais surtout le rappeur… 😳
Je me demande d’ailleurs s’il a choisi ce pseudo en connaissance de cause et en connaissance la vie du pharaon, ou juste parceque « ca sonnait bien ».
Grave! J’avoues avoir écouter en boucle et en boucle l’Ecole du Micro d’Argent sans m’être jamais poser la question sur le chanteur charismatique du groupe.
Mais j’avais 15 ans a l’époque, je suis escusé! 😉
Christelle, à défaut d’écouter du rap à longueur de journée, vous auriez certainement été mieux inspirée d’écouter un peu plus vos cours de Français. Cela vous aurait éviter d’écrire comme un charretier (encore que les charretiers soient des gens respectables qui n’exercent pas une profession si facile!).
Sympa de corriger les fautes des autres!!!!
Cela aurait dû vous éviter d’en faire vous-même
´Cela vous aurait évité… d’écrire comme un charretier et pas éviter !!!!!
Trop drôle
Les membres d’ I AM c’est:
Akhenaton,
Shurik’n,
Kheops,
Imhotep,
Kephren.
Chassez l’intrus! 😛
Le sujet me passionne, j’apporte donc ci-dessous ma propre vision du personnage. Ne m’en veuillez pas trop pour lke long pavé que je m’apprête à écrire. Après tout, vous n’êtes pas obligés de me lire!
Il porte d’abord le nom de son père, Aménophis III et devient le quatrième Aménophis de la XVIIIe dynastie. Le jour de son sacre, il reçoit son prénom de couronnement, Néferkhéperourê, qu’il aurait dû porter désormais. Mais quelques années après, le jeune roi choisit de faire figurer dans son protocole le vocable d’Akhenatonsous en hommage au dieu Aton.
La période dite amarnienne n’est pas connue avec précision par les archéologues. Il y a beaucoup d’incertitudes sur les dates notamment. Les uns situent la mort d’Akhenaton en 1372. D’autres la placent vers 1379. Pour le profane, un débat sans trop d’intérêt. Que représentent 7 pauvres petites années par rapport à des événements qui se sont produits il y a plus de 3000 ans? Quant à la durée du règne du roi, elle ne semble pas avoir dépassé dix-huit ou dix-neuf ans.
Un problème plus important se pose, celui de savoir s’il a co-régné avec son père.Beaucoup d’éléments incitent à penser qu’il y a eu quelques années de co-régence avec Aménophis III. Ce petit problème de dates a des conséquences sur les dates de règne de ses successeurs… Du moins, ça met le bazar pour les égyptologues habitués à compter les années de règne de chaque pharaon qui se succèdent, pas qui se chevauchent!
Débat d’experts que tout cela, je vous l’accorde.
Les premières années se déroulent à Thèbes dans le palais de Malgatta. Son père, Aménophis III, vit avec la reine Tiyi, mère d’Aménophis IV. Le jeune souverain est marié avec une princesse d’une extrême beauté, Nofretiti (ou Nefertiti).
Bientôt, il abandonne Thèbes et, avec l’assentiment du roi son père, fonde à 375 km au nord du domaine d’Amon une cité nouvelle, qui se développe rapidement, Amarna (d’où le nom d’amarnienne qui qualifie cette époque).
Il y amène toute sa famille est ses conseillers. C’est vers l’an 6 de son règne qu’il change de nom et devient Akhenaton. Il a une descendance nombreuse, au moins 7 enfants légitimes.
Les Révoltes, intrigues, et autres alliances avec les ennemis de l’Empire ont raison des derniers vassaux fidèles de l’Égypte: les tributs ne sont bientôt plus versés. Comment réagit Akhenaton? Il ne réagit pas, et c’est justement ce qu’on lui reproche. On peut supposer que son ministre des Affaires étrangères complote peut-être avec le clergé thébain et le général Horemheb, ce dernier préparant la chute de la famille hérétique (C’est Horemheb qui succédera à Akhenaton en devenant l’homme fort du Royaume sous Toutankhamon).
Le roi continue a faire ériger des monument en l’honneur d’ Aton dans le temple de Karnak. Jusque là, rien d’anormal. Mais très vite, il devient un peu fou fou. Il commet l’irréparable, ce qui mènera ses successeurs à bannir son nom de l’Histoire. Une sorte de folie destructrice habite l’Hérétique: partout il fait briser les images d’Amon et écraser dans les inscriptions son nom. Les ordres sont donnés pour que, jusqu’aux confins de la Nubie, les temples soient libérés des représentations des autres Dieux du Panthéon égyptien. Mettre Isis et Osiris aux oubliettes? Impardonnable que tout cela!
La vie d’Akhenaton s’achève dans une sorte de délire tragique.
L’hérésie, strictement appliquée en Akhetaton (nom antique de la cité d’Amarna), semblait avoir, pendant toute la durée du règne, gagné progressivement et superficiellement tout le pays. Ailleurs qu’en Amarna on «aménageait» la nouvelle expression de la foi, et on a pu constater que les nouvelles prières étaient adressées aux anciens dieux, vénérés grâce à un concept repensé du divin.
Akhenaton fut certainement enterré dans la capitale hérétique. Sa momie, on se demanda longtemps si elle avait réchappé à la destruction organisée par Horemheb. Les égyptologues se sont efforcés, à ce propos, de percer le mystère d’une momie anonyme royale, remontant à l’époque amarnienne et trouvée dans la cachette funéraire KV55 de la Vallée des Rois. Ce n’est qu’en 2010 qu’Akhenaton y fut formellement reconnu par les experts.
J’ai personnellement un jugement un peu moins dur que vous sur le personnage. Il a tenté des choses peu communes et le fait qu’il se soit planté sur de nombreux sujets ne mérite pas forcément qu’on le couvre d’opprobre. A contrario, je suis d’accord avec vous pour dire qu’il ne fut certainement pas un « grand » pharaon.
le roi des cons c est bien sûr toi ou alors tu as oublié que toi aussi tu descends de lui
pauvre misérable qui croit se hisser en s essuyant sur un mort plus vivant que lui auquel il doit tout ( hormis l’ orgueil, la mesquinerie et l’ idiotie), jusque sa respiration .