Une scène de sexe cachée par Michel-Ange sur les fresques de la Chapelle Sixtine
Ah, la chapelle Sixtine! Sa voûte monumentale que Michel-Ange a eu bien du mal à peindre regorge de détails et d’anecdotes croustillantes. Tenez, dans la fresque du Jugement dernier, par exemple, on distingue clairement les personnages de Sainte Catherine et de Saint Blaise. Comment les reconnaître parmi cette foule de personnages? C’est bien simple, il suffit de connaître leur histoire…
La légende de Sainte Catherine d’Alexandrie
Catherine naît en Égypte au IIIe siècle après Jésus-Christ. Son intelligence et son sens de la répartie en font un des personnages les plus connus d’Alexandrie où elle côtoie régulièrement scientifiques, poètes et savants. Sa vie bascule du tout au tout lorsqu’une nuit elle voit Jésus lui apparaître en songe. Ce qu’il lui dit? On n’en sait fichtre rien, mais toujours est-il qu’à son réveil, la future sainte décide de lui consacrer sa vie. Elle qui avait jusque là une conversation très intéressante commence à gonfler tout le monde avec ses sermons chrétiens et sa foi aveugle. Pire, elle se plaît à raconter à qui veut l’entendre qu’elle est la fiancée du Christ en personne! Tu pousses le bouchon un peu loin Catherine!
Sainte Catherine et sa roue cloutée
Cette histoire remonte jusqu’aux oreilles de l’empereur romain Maxence. La « secte » des Chrétiens représente depuis pas mal de temps une grande menace pour les Dieux de Rome, aussi décide-t-il de frapper un grand coup pour l’exemple. Il convoque Catherine et lui demande de s’expliquer. L’impudente tente alors de convertir l’empereur en personne au christianisme! Ivre de colère, Maxence la met à l’épreuve en lui imposant un débat avec 50 des plus grands philosophes de l’Empire. Il en est sûr, sa foi aveugle en un Dieu unique ne résistera pas bien longtemps face aux arguments des sages qu’il a triés sur le volet. Pourtant, c’est l’inverse qui se produit, et c’est bien Catherine qui réussit à convertir ses 50 opposants! Maxence les fait exécuter sur le champ (ça leur apprendra, à ces cons). Quant à Catherine, il ordonne qu’on la torture avec un instrument cruel: une roue garnie de pointes en fer. Selon la légende, l’instrument de torture ne parvient pas à entamer la chair de Catherine et la roue vole en éclat dans le visage de ses tortionnaires.
Trop, c’est trop! L’empereur décide alors de décapiter cette empêcheuse de tourner en rond. Alors que sa tête vole au milieu de la pièce, on raconte que ce n’est pas du sang qui jaillit de son cou, mais un flot interminable de lait…
Bien sûr, toute cette histoire relève de la légende. L’existence même de Catherine d’Alexandrie n’est pas avérée, au point que même l’Église catholique la retire officiellement du calendrier chrétien en 1970 (source: Conférence de presse de l’abbé Jounel).
La légende de Saint Blaise
L’histoire se passe au début du IVe siècle, peu de temps après le supplice de Sainte Catherine d’Alexandrie. Blaise est médecin et exerce son métier avec passion dans sa ville natale d’Arménie. Il acquiert une renommée telle que des foules de nécessiteux se pressent pour venir le voir et se faire toucher par ce médecin fort particulier. On raconte même que les animaux blessés, sentant l’aura divine de Blaise, accourt à ses pieds pour se faire soigner! Il est aimé de tous au point que la foule clame son nom pour succéder à l’évêque de la ville qui vient de mourir. Mais l’Empire romain, en pleine lutte contre les Chrétiens, voit d’un très mauvais œil ce médecin-évêque très populaire qui clame haut et fort tenir ses pouvoirs du Christ en personne.
Saint Blaise attirant les animaux sauvages – iconographie chrétienne
Alors qu’il est amené en prison, une mère passe au travers de son escorte et se jette à ses pieds. Son petit enfant qu’elle tient dans les bras est en train de s’étouffer à cause d’une arête de poisson qu’il vient d’avaler. Blaise se contente de passer la main sur la tête de l’enfant pour que celui-ci puisse de nouveau aspirer une grosse bouffée d’oxygène. Ce genre de miracle n’est pas du tout du goût de l’empereur Lucinius qui le fait torturer avec des sortes de peignes cloutés lui lacérant les chairs. N’obtenant toujours pas le reniement de sa foi chrétienne, l’empereur le fait finalement décapiter. Depuis, Blaise est le Saint que l’on prie pour soigner un mal de gorge!
Revenons-en à Michel-Ange…
Une roue cloutée et des peignes de fer… Avec ces indices, vous n’aurez plus aucun mal à identifier Saint Blaise et Sainte Catherine sur la fresque de Michel-Ange. C’est à vous de jouer!
Le Jugement dernier de Michel-Ange, plafond de la chapelle Sixtine
C’est bon, vous les avez identifiés? Dans la version initiale de son œuvre, Michel-Ange s’amuse à livrer une version peu catholique des deux saints. Il peint Catherine d’Alexandrie toute nue, dans une position qui ressemble fort à celle de la levrette… Provocation suprême, elle semble offrir son croupion à un Saint Blaise au regard lubrique! Le comble pour une représentation du Jugement Dernier dans le lieu le plus prisé de la chrétienté! Forcément, cette allusion sexuelle ne passe pas inaperçue et les autorités religieuses de l’époque sont outrées par ce sacrilège. Elles demandent à un ancien assistant de Michel-Ange, un certain Daniele Da Volterra, de corriger cet affront. La nouvelle version est plus conforme au dogme chrétien: Saint Blaise porte maintenant son regard vers le Christ et Catherine est vêtue d’une robe verte cachant ses formes et ses rondeurs. L’honneur est sauf! C’est cette version beaucoup plus soft qui est aujourd’hui visible.
Le Jugement dernier de Michel-Ange, détail de la Sainte Catherine et Saint Blaise, comparaison de la version AVANT les retouches de Da Volterra et de la version actuelle
Quant à Daniele Da Volterra, pour avoir accepté de défigurer l’œuvre du grand Michel-Ange, il devient la cible de tous les quolibets de ses contemporains et acquiert pour l’éternité le surnom peu glorieux de « faiseur de braguette »…
En espérant que vous penserez à cette anecdote un peu cochonne la prochaine fois que vous vous rendrez à la chapelle Sixtine!
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C’est le genre d’anecdotes qui font adorer l’art et l’histoire. Merci encore
Passionnant, et drôle. On sait toutes les transformations qu’a dû subir la Sixtine pour des raisons de pruderie. Mais les versions originales ont été considérablement restaurées sous les oripeaux pudiques…
Mais comment , ceci dit, est-il possible de connaître les versions originales sous la version expurgée? Sur quoi se base la version « avant » que vous montrez?
Excellente question! Il faut savoir qu’un véritable trésor est conservé au musée Capodimonte de Naples: la copie exacte de la fresque du Jugement dernier de Michel-Ange, telle qu’il l’a peinte initialement, réalisée par un certain Marcello Venusti en 1549 (soit 8 ans après son achèvement définitif).
Une œuvre précieuse pour scruter les moindres changements de la fresque à travers les siècles!
Moi j’ai trouvé une autre scène dans le 2ème tableau
A noter dans la peinture de Michou Ange et jusqu’à Rubens l’anatomie des personnages: Les plus graciles demoiselles ont la musculature et la physionomie de véritables 1eres ligne de rugby des All black,Sainte Cathou aurait pu jouer dans l’équipe de Toulon…Nos conceptions de la beauté corporelle ont bifurqué à 180° pour aboutir aujourd’hui aux grands haricots mannequins de mode…
Mazette! Très intéressant que tout cela! Suis- je le seul à enchaîner les articles sans savoir m’arreter? 🙂
Non mais suis-je la seule à relever que vous étalez des absurdités comme si de rien n’était?
« l’Église catholique la retire officiellement du calendrier chrétien en 1970 ».
Non mais c’est à pleurer. Vous avez ne serait-ce que pensé à vérifier sur google ou Wikipedia ce que vous disiez avant de l’écrire noir sur blanc et d’afficher pour vous justifier une source obscure qui de toutes manières ne fonctionne pas quand on clique dessus?
Non mais je suis atterrée par ce que les gens sont capables d’affirmer contre tout bon sens et contre toute réalité… C’est navrant.
Et by the way la fête de sainte Catherine est une des plus connues du calendrier, on fête chaque année les catherinettes, donc wake up!
C’est toi la grosse débile:
Trouver en moins de 5 secondes sur Wikipedia:
« La fête religieuse disparaît du calendrier romain en 1969, « en raison du caractère fabuleux de sa passion » et du doute qui pèse sur l’existence même de la sainte »
Quant aux catherinettes, ce n’est pas une fête religieuse. Que la tradition ait perduré malgré le retrait de Catherine d’Alexandrie du calendrier n’a rien d’étonnant.
C’est Catherine Labouré qui est maintenant fêtée le 25 novembre, pas Catherine d’Alexandrie. Alors va déverser ta haine ailleurs. Ici, c’est une communauté de gens agréables et qui vérifient leurs sources.
Les liens morts, tu connais? L’article a plus d’un an et le lien qui a été mis à l’époque a été supprimé. Ce genre de choses arrivent tout le temps.
Quand on déverse sa haine publiquement, on fait mieux de vérifier ses sources. Fais-moi plaisir, passe ton chemin.
« Des « Catherine », il y a déjà celle de Sienne, puis celle de Suède, et encore celle de Gênes et aussi en France sainte Catherine Labouré, fêtée le 28 novembre. Celle qui est fêtée le 25 novembre est Catherine d’Alexandrie : bien qu’elle ait été rayée du calendrier liturgique, comment ne pas la mentionner ? Il est vrai que sa légende est particulièrement fantaisiste et d’origine tardive, seulement du 10ème siècle. Elle aurait été princesse en Egypte, une super-douée de culture polyvalente !… capable de tenir tête aux philosophes et aux savants les plus érudits. Furieux de ne pouvoir briser une telle personnalité, l’empereur Maxence l’aurait condamnée à l’horrible supplice des roues garnies de pointes de fer et fait décapiter. Le corps de la martyre Catherine aurait été transporté, par des anges, au mont Sinaï! »
source: http://www.lejourduseigneur.com/Web-TV/Saints/Catherine
Sans commentaire…
(Et le site officiel du Jour du Seigneur est une source suffisamment fiable sur ce genre de sujets)
L’abbé Jounel n’est pas une « obscure source » comme vous le dites. Il est l’un des principaux protagonistes de la réforme du calendrier de 1969.
Cette réforme fut décidée au préalable par Vatican II.
L’article a donc malgré tout une imprécision: c’est bien en 1969 et non en 1970 que Sainte Catherine fut retirée officiellement du calendrier liturgique.
Mais cette « suppression » est un point de détail qui s’inscrit dans une réforme en profondeur de la liturgie catholique.
Le 3 avril 1969 est publié le nouveau Missel romain, dont l’usage, ainsi que celui du nouveau lectionnaire dominical, devient obligatoire en France au 1er janvier 1970. (missel romain = livre liturgique qui rassemble les textes de la messe, les chants, les oraisons, les indications rituelles, etc. nécessaires à la célébration de la messe par le prêtre, selon le rite romain.)
sale chienne mdrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr
Bonjour,
Et pour cause Raphaël était homo sexuel voilà pourquoi les pauvres femmes qu’il ne connaissait pas avaient toutes des corps d’hommes
Dans ma jeunesse, on m’avait parlé du rhabillage général fait par « le culottier de la Sixtine » par le surnommé « il Braghettone » de Braghe=culotte. Wikipedia détaille suffisamment la question.
Sans doute Molière s’est-il servi de l’anecdote pour faire dire à Tartuffe « Couvrez ce sein que je ne saurais voir.. », c’est du moins ce que nous certifiait notre professeur de « classique » lors de mes « humanités » comme on disait jadis pour la classe de seconde (1958 pour moi) avec latin et grec.
A propos du « Missel romain » qui se trouve en lien direct sur le site du Vatican ici http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/ccdds/documents/rc_con_ccdds_missale-romanum_index_fr.html il y est titré depuis des années « Missel roman » dans sa traduction française, sans que je ne sois jamais parvenu à faire rectifier cette coquille.
Sur le même sujet et pour confirmer les scènes de sexe sur cette peinture. Sur la partie de tableaux le fruit défendu Eve se retourne pour attraper le fruit défendu donné par le serpent. Si elle n’avait pas été distraite elle aurait la tête juste au niveau du sexe d’Adam….C’est surement pour cela qu’il était interdit de reproduire cette scène jusqu’en fin XIX siècle….Plusieurs auteurs ont confirmé cette hypothèse dont le livre les secrets de la chapelle Sixtine…
Il faut quand même préciser que la copie de Marcello Venusti en 1549 a pris des libertés avec l’œuvre originale réalisée en 1541 par Michel-Ange.
Et s’il est incontestable que El Braghettone (Daniele Ricciarelli dit Daniele da Volterra) ait été missionné pour recouvrir les parties génitales sur plusieurs nus de l’œuvre, il n’a jamais été établi que le « faiseur de culottes » modifie l’œuvre au dela de superposer des voiles et culottes aux parties nues, et notamment aux organes génitaux. Les vierges nues se sont vues recouvertes de robes, et des culottes ont recouvert les saints aux sexes nus.
C’est pourquoi cette histoire selon laquelle il aurait non seulement recouvert une Ste Catherine (ce qui est probable) mais qui en plus aurait « offert son croupion à un Saint Blaise au regard lubrique », ce qui implique qu’il aurait modifié la scène, tourné le regard de St Blaise, cet aspect relève de l’exagération ou de la plaisanterie grivoise mais n’a rien d’historiquement établi.
En réalité, VENUSTI (le copiste) a pris des libertés avec l’œuvre originale. Il suffit d’ailleurs de bien regarder les deux versions, celle de VENUSTI et celle de Michel-Ange, pour comprendre que VENUSTI n’avait pas retranscrit fidèlement la scène de Ste Catherine – St Blaise représentée par Michel-Ange. D’autres exemples de modifications dans la copie de Venusti sont aussi documentées.