Une cinquième colonne, c’est un terme très classe pour désigner une taupe. Pas une taupe comme ça:

Mais plutôt une taupe comme ça:

Un espion, quoi, qui a pour but de s’infiltrer au sein d’une organisation (un pays ou une ville en général, mais ça marche aussi bien pour une entreprise ou une organisation criminelle quelconque) et qui opère en faveur de l’ennemi. Mais d’où peut donc provenir ce terme de « cinquième colonne »?

L’appellation nous vient tout droit de la guerre civile espagnole des années 30. Pour la faire courte, cette guerre oppose deux clans: les Républicains, orientés à gauche (voire extrême-gauche), loyaux envers le gouvernement en place et les Nationalistes, orientés à droite (voire extrême-droite) et menés par le tristement célèbre général Franco.

Une illustration parfaite du panoptique de Bentham!

Novembre 1936. Les partisans du général Franco s’emparent des médias et le général Emilio Mola fait un communiqué de presse qui sera relayé partout dans le pays: les forces nationalistes s’apprêtent à pénétrer dans Madrid! Quatre colonnes armées sont en marche vers la capitale et une cinquième colonne est déjà dans la ville, prête à ouvrir la voie à ses alliés.

Le terme de Cinquième colonne rentre aussitôt dans le langage courant pour désigner des ennemis tapis dans l’ombre à l’intérieur d’une zone ciblée pour préparer le succès des assaillants. Bref, la Cinquième Colonne, c’est la version moderne du Cheval de Troie!
Par extension, le terme peut parfois désigner les services d’espionnage au sein d’un pays étranger, des « ennemis intérieurs ».

Francisco Franco. Il a un petit air sympa comme ça, non?

Finalement, le siège de Madrid fera rage pendant encore 3 années. Ce n’est que le 28 mars 1939 que la ville tombera aux mains des franquistes… avec les conséquences dramatiques sur le peuple espagnol que l’on connaît…