Marilyn Monroe et les Désaxés, la fin tragique de l’actrice
Un film maudit
1960 a tout de l’annus horribilis pour Marilyn Monroe. Cette année-là, elle passe plusieurs mois sur le tournage du western Les Désaxés, écrit par Arthur Miller, son troisième mari avec qui elle vit depuis 3 ou 4 ans. Il a 45 ans, elle en a 34. Ce film retrace un peu leur histoire, une femme fragile qui tombe amoureuse d’un homme plus âgé.
Marilyn Monroe y partage l’affiche avec Clark Gable… ce sera leur dernier film à tous les deux.
Sur le tournage qui se déroule dans le désert du Nevada, c’est la catastrophe. Au point que le film est considéré comme maudit par nombre de cinéphiles. Les conditions sont éprouvantes, le thermomètre flirtant avec les 40°C. Les prises de vue étaient censées être bouclées en 1 mois et demi. Il en faudra le double pour en venir à bout. Marilyn Monroe est en pleine dépression. Le comportement de son mari Arthur Miller, qui s’affiche publiquement aux bras de la photographe Inge Morath, n’arrange rien à l’affaire. Clark Gable (59 ans), qu’elle admire comme on admire un père, l’ignore courtoisement. Quant au réalisateur John Huston, il passe le plus clair de son temps en état d’ivresse…
Le film sera un échec commercial, même si la critique salue la performance des acteurs. Marilyn Monroe y apparaît dans une bouleversante fragilité. Mais l’essentiel est encore ailleurs… ?
Clark Gable mourra d’une crise cardiaque moins d’une semaine après la fin de la production.
Marilyn Monroe et Arthur Miller divorceront quelques semaines plus tard, en novembre 1960.
Les Désaxés sera le dernier film de la carrière de l’actrice.
L’internement en hôpital psychiatrique
Épuisée émotionnellement, Marilyn Monroe carbure à l‘alcool et aux médicaments et s’enfonce dans la dépression. Au début de l’année 1961, sa psychanalyste lui propose un séjour en maison de repos… Elle accepte, ignorant qu’en fait de repos elle sera enfermée pendant quatre jours dans une cellule capitonnée à l’hôpital psychiatrique de Payne-Whitney.
De son propre aveu, ces quatre jours se sont révélés être les plus pénibles de sa vie. Peu de temps après sa libération, elle écrit une lettre de 6 pages à son autre psychanalyste, le Dr Ralph Greenson [1La lettre de Marilyn Monroe à son psychanalyste est en ligne à cette adresse]. Elle y décrit le sentiment de colère qu’elle y éprouve, se sentant comme en prison pour un crime qu’elle n’aurait pas commis et y dénonce le manque d’empathie des médecins. Plus elle se lamentait de ce traitement indigne, plus on la prenait pour une folle…
La nuit dernière, je suis encore restée éveillée toute la nuit. Parfois, je me demande en quoi la nuit est utile. Elle n’existe quasiment pas pour moi — elle me semble être comme une longue, longue et horrible journée.”
(…)
Oh, les hommes sont en train d’aller sur la Lune, mais ils ne semblent pas s’intéresser aux battements du cœur humain.”
(…)
“L’empathie n’existait pas à Payne-Whitney (…) Ils m’ont mise dans une cellule pour les patients très perturbés. Je me suis sentie comme une prisonnière pour un crime que je n’avais pas commis. L’inhumanité qui y régnait était archaïque.
C’est finalement son deuxième mari, Joe DiMaggio, qui intervient et parvient à la faire libérer, contre l’avis des médecins. Cette expérience médicale bouleversante, loin de la faire se sentir mieux, l’enferma encore un peu plus dans son mal-être.
Dernière expérience sur un plateau de tournage
Mais Marilyn Monroe n’en a pas encore fini avec le cinéma. Encore sous contrat avec la Fox, elle est obligée de tourner dans un film qu’elle juge elle-même insipide (Something’s Got to Give, traduit en français par Les derniers Jours, 1962). Mais l’actrice est incapable de tourner normalement et enchaîne les retards sur le plateau.
Le 19 mai 1962, c’est d’ailleurs pendant le tournage que, contre l’avis de la production, elle profite d’une pause déjeuner pour se rendre à l’anniversaire de John Fitzgerald Kennedy, à New York. Elle y interprétera son célébrissime Happy Birthday, Mister President. Une semaine plus tard, la Fox vire l’actrice et lui réclame 500.000 $ !
Une mort trouble
Accident ? Suicide ? Meurtre ? Complot ? Sa mort, dans la nuit du 4 au 5 août 1962, contient encore à ce jour de nombreuses parts d’ombre.
Alerté au milieu de la nuit pas la gouvernante de Marilyn qui s’inquiète que l’actrice se soit enfermée dans sa chambre et ne réponde pas à ses appels, le psychanalyste Ralph Greenson arrive chez elle en catastrophe et casse la vitre de la fenêtre de sa chambre. Il découvre son corps inanimé, allongé sur son lit. Sa mort est officiellement constatée une heure plus tard… La piste de l’overdose de barbituriques est privilégiée par le médecin légiste mais, par manque de preuves, les policiers ne concluent finalement leur enquête ni par la thèse du suicide ni par celui de l’assassinat. Près de 60 ans plus tard, le mystère reste entier…
Notes
1. | ↑ | La lettre de Marilyn Monroe à son psychanalyste est en ligne à cette adresse |
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