Carthage fut construite grâce à un ingénieux stratagème!
Carthage, ancienne ville située au niveau de l’actuelle Tunisie, est construite par Didon, une princesse phénicienne qui fuit sa terre natale (Tyr) pour éviter une guerre civile avec son frère Pygmalion. Elle débarque donc sur la terre tunisienne et conclut un pacte avec les autochtones: le territoire qui lui sera alloué pour établir sa cité sera aussi grand « qu’il en pourrait tenir dans la peau d’un bœuf ».
Avec un tel accord, pas de quoi construire le Royaume du siècle, et Didon risque fort de se retrouver aussi à l’étroit que le Petit Prince sur son astéroïde… Les seigneurs locaux se pensent donc en sécurité, c’est quand même pas une princesse phénicienne qui va les emmerder. Mais c’est sans compter l’ingéniosité de Didon! Cette dernière relève le défi et fait découper une peau de bœuf en lanières trèèèèèès fines (genre un atome de large, tu vois le genre). En mettant ces lanières bout à bout, elle parvient à circonscrire un territoire immense!
Et les Seigneurs locaux sont très tristes parce qu’ils se sont fait avoir par une femme et que leur ego en prend un petit coup dans l’aile…
Bon, Didon a gagné un Royaume, certes, mais son histoire ne se termine pas en happy-end pour autant… Un beau jour, Énée, le héros défait de la guerre de Troie, débarque sur les terres carthaginoises avec sa vingtaine de navires. Il vient de fuir sa cité mise à feu et à sang par les Grecs et est donc, lui aussi, en quête d’un nouveau Royaume à construire. Les regards d’Énée et de Didon se croisent et l’plus bel amour qui fut donné sur terre tomba d’un ciel d’orage…
Hélas, après des jours et des jours de tendre passion, Énée doit partir accomplir sa destinée et abandonne une Didon éplorée… Profitant de la situation, le sombre Hiarbas, un seigneur local, tente par tous les moyens de l’épouser. C’en est trop pour Didon qui préfère se jeter dans un bûcher et meurt dans d’atroces souffrances. Je vous l’avais bien dit que c’n’était point un happy-end!
L’info en plus pour étaler sa culture en société:
Berlioz (1803 – 1869) a créé un magnifique opéra, les Troyens, sur le thème de l’amour entre Didon et Énée. Jugé trop long par ses contemporains (5 actes et plus de 4 heures de musique – c’est beaucoup mais guère plus que certains opéras de Wagner! Le monde est injuste.), il sera boudé par la critique et Berlioz n’aura jamais le plaisir de voir son œuvre jouée intégralement. C’est bien plus tard que le génie du compositeur saute aux yeux des mélomanes et Les Troyens est aujourd’hui considéré comme faisant partie des plus belles pages de la musique romantique.
Un extrait des Troyens de Berlioz pour la route:
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Djinnzz
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Didon ; ou ( Elissa ) ; n’est qu’une mythe pas une realite
Les vrais fondateurs de carthage sont les tunisiens locaux ( berbers ) et pas les pheniciens
Pas du tout … la cité est fondée par les phéniciens…la langue n’est d’ailleurs pas le berbère mais punique venant du cananéen …
Didon dinna dit on du dos d’un dodu dindon
La ruse de Didon a par la suite été utilisée par les européens au XVIe siècle quand ils ont voulu installer des comptoirs dans les grands ports asiatiques. De tête je me rappelle avoir lu que les portugais ont pu installé une première forteresse à Malacca (Malaisie actuelle) et les espagnols se sont installés à Manille en utilisant le même procédé, c’est-à-dire en s’accordant avec les souverains locaux pour la concession d’un territoire pas plus grand que la peau d’un boeuf. Cette ruse qui n’était apparemment pas connu des asiatiques donna une très mauvaise réputation aux européens.
Vraiment ? J’ignorais, et c’est très intéressant !
Cher Djinnz,
merci de relayer des éléments culturels qui permettent de briller en société, mais j’aimerais relever le caractère très sexiste de votre commentaire sous le portrait de Didon par Limosin.
C’st vrai que c’est de mauvais goût… J’ai écrit cet article il y a plusieurs années et, parfois, quand je me replonge dans de vieux articles, je me retrouve nez à nez avec ce genre de « trucs » et je me dis: « mais c’est vraiment MOI qui ait écrit ça ??? » 😀
Bon, je vais le modifier !
Le « sombre » Hiarbas n’est autre que le généreux roi Amazigh qui a offert hospitalité à Didon !