Une victoire à la Pyrrhus: l’art et la manière de perdre tout en gagnant!
279 avant Jésus-Christ. La République romaine étend peu à peu son influence sur toute la botte italienne. Qu’il est loin le temps où les Sénateurs romains étaient contraints de se réfugier sur le Capitole face à l’armée gauloise de Brennus! C’est maintenant une nation fière et sûre d’elle qui tente d’imposer sa loi à ses voisins.
Pourtant, une cité lui résiste encore et toujours: Tarente, située dans l’extrême sud de l’Italie. Face aux velléités des Romains, la ville séditieuse n’hésite pas à s’allier avec Pyrrhus, le roi de Macédoine et d’Épire, une région correspondant grosso modo au nord de la Grèce actuelle. Une alliance qui tombe à point nommé pour Pyrrhus qui rêve d’étendre son influence au-delà du Péloponnèse à l’instar de son oncle Alexandre le Grand!
Deux nations en quête d’expansion, l’Italie face à la Grèce… ça sent la bataille épique, tout ça!
« Encore une victoire comme celle-là, et nous sommes perdus! »
Pyrrhus se prépare donc à la guerre. En 280 avant Jésus-Christ, il débarque dans le sud de la péninsule italienne avec ses troupes composées de plus de 30.000 hommes et d’une dizaine d’éléphants de guerre. Après tout, Hannibal fera vaciller la République romaine quelques décennies plus tard avec beaucoup moins que cela!
Le chemin vers Rome est long et périlleux… Pyrrhus y rencontre de multiples légions romaines et les escarmouches s’enchaînent à un rythme ahurissant. Ok, il sort victorieux de chaque bataille, mais son armée s’étiole dangereusement… Lui restera-t-il suffisamment d’hommes pour mener le combat final? Pyrrhus commence sérieusement à en douter… Lucide sur sa situation précaire face à l’armée romaine, il lance cette célèbre phrase à l’un de ses conseillers: « Encore une victoire comme celle-la, et nous sommes perdus! ».
Hélas pour lui, sa prédiction se réalise… Après plus de 5 années à jouer au chat et à la souris avec l’armée romaine, l’ultime bataille se déroule en 276 av. JC. Une fois encore, l’issue des combats n’est pas réellement décisive mais, avec une armée réduite à peau de chagrin, Pyrrhus est bien contraint de rentrer en Grèce, laissant derrière lui ses rêves de gloire et de conquête.
Campagne militaire de Pyrrhus, roi d’Épire (source)
Vous connaissez maintenant les origines de l’expression passée dans le langage courant: « une victoire à la Pyrrhus »! Vous l’emploierez à l’avenir pour évoquer une réussite éphémère qui ne laisse rien présager de bon…
L’Info du Jour qui te permet de briller en société
Jack Ralite, un sénateur de gauche, a un jour déclaré à propos d’HADOPI, cette loi qui tente pitoyablement de protéger les droits d’auteur:
« Nous sommes dans une situation Hadopitoyable! Le texte d’aujourd’hui est Hadopire! Vous n’aurez qu’une victoire à l’Hadopyrrhus! »
Pour une fois qu’un homme politique a un peu d’humour, on ne va pas se plaindre!
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Djinnzz
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Je retiens l’hadopyrrhus… 😉
La jeunesse de Pyrrhus est très intéressante aussi. Peut-être une idée pour un futur texte?
J’aboutis ici presque par hasard. J’y reviendrai!
Grand-Langue
On vous accueillera avec plaisir! 😉