Les reprises personnelles et intimistes de Macy Gray
Macy Gray n’en est pas à son coup d’essai et cela s’entend. Une voix juste, accompagnée de reprises qui balayent d’un revers de basse, de chœurs et de guitares mélodieuses, le sacré de la musique. Sulfureux.
Natalie Renee McIntyre, de son vrai nom, symbolise à elle seule le rêve américain.
Née à Canton, dans l’Ohio, en 1967, elle abandonne ses études pour se donner entièrement à la musique. C’est un voyage à Los Angeles, jalonné de petits boulots et de cafés-concerts en Californie, qui lancera véritablement sa carrière. Son album On How Life Is, enregistré à la Cité des Anges, la consacre en 1999 grâce aux tubes I try et Why Didn’t You Call Me notamment.
Le public et les critiques ne s’y trompent pas.
La chanteuse Soul/Nu Soul captive bon nombre de tympans attirés par son timbre de voix suave, plaintif presque strident. Elle peut chanter n’importe quoi et le sublimer instantanément. A part peut-être l’hymne national américain dont elle oublie les paroles en 2001.
En bafouant « La Bannière Étoilée », elle pétrifie l’Amérique: le public lui tourne le dos et sa carrière connaît un énorme trou d’air dont elle ne se relèvera jamais totalement. Ses albums suivants ne se vendent pas malgré de grandes collaborations avec Fatboy Slim ou Erykah Badu. En effet, son second album The ID ne rencontre pas le succès escompté. Un échec excusé par sa sortie, une semaine avant les attentats du 11 septembre. En comparaison, le légendaire The Blueprint de Jay-Z sort le jour même de l’attaque terroriste et connaîtra un immense succès.
Macy Gray aurait pu, aurait dû, connaître la même aura qu’une Amy Whinehouse plusieurs années auparavant. Dithyrambique?
Macy Gray, The trouble with being myself
Certes les mélodies sont sucrées, les arrangements bien huilés, les rythmes fondants. En somme, une production qui ferait grimper le taux de cholestérol chez n’importe qui. Même les nombreux interludes comiques ne parviennent pas à réguler l’insuline, qui crève le plafond.
Cependant, la voix charmeuse de l’interprète se suffit à elle-même.
Cette voix, fluette et puissante à la fois ne manque pas d’expérience mais pèche sans doute à trouver un défi à sa hauteur. Aujourd’hui, l’Américaine propose un recueil de chansons extrêmement éclaté passant du reggae au heavy metal sans broncher, du blues à l’electro 80’s et du rock au hip-hop. Des références que la diva a pris soin de choisir et d’arranger elle-même.
Le dépressif Maps des Yeah Yeah Yeahs retrouve progressivement le goût de la vie, n’en déplaise à Daniel Balavoine. Creep de Radiohead calme ses ardeurs, Teenagers de My Chemical Romance sort de sa crise d’adolescence. Quant au Buck de Nina Simone, il trouve dans le refrain de Love Lockdown de Kanye West une étonnante affinité. Beaucoup d’autres douceurs sont à découvrir dans cet univers paisible où le groove et la soul ont pris le pouvoir avec délicatesse.
En attendant un prochain album original, la diva reprend sa carrière cinématographique dans The Paperboy, sorti le 17 octobre. Le film est l’adaptation du roman du même nom de Pete Dexter par Lee Daniels. C’est sa troisième collaboration avec le réalisateur qui l’a déjà dirigé dans Shadowboxer.
Sa reprise de Creep:
Macy Gray – Beauty In The World
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Djinnzz
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Super chanteuse! J’adore sa reprise de Creep (alors que d’habitude j’ai horreur des reprises de cette chanson mythique de Radiohead)
Merci pour la découverte.
Les auteurs de talent se succèdent sur Etale ta culture… C’est bien! Chacun a son style particulier, mains le point commun est la grande qualité d’écriture de chacun. Bravo à vous et longue vie au site! Dommage que je sois si nul pour écrire, j’aurais rejoint le navire avec plaisir…
Oui, c’est vrai que le site a la chance de compter parmi ses rangs des contributeurs de talent!
Mais je vous trouve un peu dur avec vous-même… Votre commentaire étant écrit dans un français impeccable, j’ai du mal à croire que vous soyez si « nul » que vous le prétendez! 😀