• Russie, 14 avril 1879.

Le climat est à la révolution. Le mouvement Terre et Liberté a abattu le 21 février de cette même année le Prince Kropotkine, le 7 mars le colonel de la gendarmerie d’Odessa, le 23 mars on tire sur le général Drentlen, tous d’éminents personnages du règne d’Alexandre II, le Tsar. Mais Terre et Liberté veut aller plus loin et organise un attentat contre le Tsar. Soloviev, un agitateur venu spécialement depuis Samara, tire sur lui 5 balles de revolver, mais son action ne fait que troubler la promenade impériale. Il est arrêté sur-le-champ et sera pendu deux mois plus tard.

La machine est lancée, et les attentats contre le Tsar vont se multiplier.

• Lipetzk, 29 juin 1879.

Durant la confrontation clandestine de Terre et Liberté, Georges Plekhanov, prophétique, déclare : « Vous tuerez Alexandre II. Un autre viendra. Il suffira d’ajouter un bâtonnet après son prénom… Ce ne sont pas les héros qui font l’Histoire, mais l’Histoire qui fait les héros… »

Deux formations naissent de ce congrès: le Partage Noir, que présidera Plekhanov et la Volonté du Peuple, qui désire poursuivre la lutte armée à tout prix.

• Environs de Moscou, 1er décembre 1879.

Le Tsar est en voyage officiel en Crimée. Ce jour, les terroristes sont chargés de miner la voie ferrée pour faire sauter le train impérial à son retour vers St-Petersbourg. De loin, Sophie Perovkaia, la fille du Gouverneur général de la capitale et la meneuse de l’opération guette le passage du train. Elle voit les wagons dérailler.

– Hum, Sophie?

– Chut, admire le travail.

– Euh, certes mais euh…

– Oui?

– Bah, c’est que.. Tu vois… Le.. Le Tsar a emprunté le convoi précédent…

• St Petersbourg, Le Palais d’Hiver, 17 février 1880.

Loin d’être découragée par ces deux échecs, la Volonté du Peuple se décide à frapper dans le magnifique Palais d’Hiver, la résidence du Tsar. Stephan Khaltourine, menuisier, accepte de faire sauter la salle à manger impériale à l’heure du déjeuner. Il cache sous son matelas 20 kilos d’explosifs et au jour dit, à 13 heures, une partie du Palais s’effondre.

Alexandre II recevait ce jour-là le Prince Alexandre de Battenberg et était arrivé avec une demi-heure de retard sur son horaire habituel. Il échappe au carnage, ce qui n’est pas le cas des 11 soldats qui sont tués et des 36 autres blessés.

– Je m’absente une demi-heure et je retrouve mon Palais tout cassé! Vous abusez les enfants! C’est pas parce que je dis « quartier libre » que vous devez me faire sauter la salle à manger! Comment ça un attentat? Arrête de te foutre de moi Alexandre enfin! J’ai été jeune moi aussi tu sais, mais j’ai jamais fait sauter le palais voyons! Allez, puni!

• St Pertersbourg, Canal Catherine, 1er mars 1881.

Alexandre II est troublé par l’insistance qui est mise pour mettre fin à ses jours. Il décide de donner à son peuple ce qu’il attend le plus: une Constitution qui l’associe aux affaires de l’État. 20 ans après l’abolition du servage, la mesure va être rendue publique.

Ce qui n’empêche pas que le carrosse d’Alexandre II soit atteint par une bombe enveloppée dans une serviette, mais celle-ci ne tue que quelques cosaques de l’escorte.

Une fois la fumée de l’attentat dissipée, le Tsar se dirige vers les blessés. A ce moment là, une seconde bombe lui explose dans les jambes.

Il est enfin mortellement atteint! L’auteur de l’attentat périt également de sa propre bombe.

Exécution de l’ensemble des conjurés ayant participé à l’assassinat d’Alexandre II

Pour l’anecdote, lorsque le tsarévitch Alexandre (le futur Alexandre III), sa femme Maria Feodorovna et leurs fils, Nicolas (le futur Nicolas II) viennent recevoir l’adieu du Tsar, neuf des Romanov présents dans la pièce mourront de mort violente.

NB: Toutes les dates de cet article sont selon le calendrier Grégorien. Le calendrier Grégorien Kevin? Enfin, il y a déjà tout un article à ce sujet (Pourquoi le calendrier grégorien a-t-il été adopté?) En URSS, il n’a été adopté que sous Staline!