C’est un fait, en France, comme dans tous les pays « développés », nous vivons plus longtemps et, surtout, en meilleure santé.
Mais n’avez-vous jamais pensé à cet étrange paradoxe: plus les gens vivent vieux au sein d’une société, plus ils sont préoccupés par leurs problèmes de santé…

un français moyen en sait aujourd’hui plus qu’un médecin au début du XXè siècle… et ce n’est pas toujours une très bonne chose. C’est le syndrome Doctissimo: on va se renseigner sur les causes éventuelles de douleurs qu’on a dans le dos, et au bout d’une petite heure de recherches intensives, on ressort convaincu qu’on a un cancer de la prostate.

Je plains les médecins qui sont chaque jour confrontés aux remarques du style « vous êtes vraiment sûr que j’ai rien ? Pourtant, j’ai lu sur internet que… »
Mais si vous n’avez pas confiance en votre médecin, pourquoi allez-vous donc le voir?

On dit souvent qu’un homme (ou une femme) a peur de ce qu’il (elle) ne connaît pas. Le domaine médical est une des exceptions à cette règle. Nos « connaissances » sont ici à double tranchant: connaître toutes les maladies qu’un être humain peut attraper ne peut qu’accentuer notre peur de la maladie et de la mort…

Dans les pays pauvres, au contraire, très peu de moyens de soins ou de prévention existent. Dans ces conditions, la mort et la maladie sont plutôt vues comme des fatalités… Pourquoi s’alarmer contre quelque chose sur laquelle on ne peut rien?

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Bon, je dois vous laisser, j’ai rendez-vous chez le médecin. Non, non, rassurez-vous, je n’ai pas de problèmes particuliers. Mais on n’est jamais trop prudents. Comme le dit si bien ce charlatan de Docteur Knock, « les gens bien portants sont des malades qui s’ignorent » !

C’est dans ce sens qu’il faut comprendre Montaigne. Le célèbre auteur du XVIè siècle qui s’est notamment illustré par ses Essais, souffrait de coliques néphrétiques. Son remède favori? Le stoïcisme! Il avait coutume de dire, à propos des crises douloureuses qu’il traversait: « un quart d’heure de souffrance passive sans conséquence, sans dommage, ne mérite pas des préceptes particuliers ».