Groupe de Thugs pris à Peshawar (actuel Pakistan) en 1865. Pas tibulaires, mais presque!

Vous ne connaissez pas les Thugs? Laissez-moi vous expliquer rapidement qui ils étaient.
Non, je ne vous parle pas du groupe de punk-rock français pas trop mauvais des années 90, mais bien d’une secte, je pense que vous l’aviez compris.
La secte des Thugs est donc apparue en Asie aux alentours du onzième siècle et a survécu jusqu’au dix-neuvième siècle tout de même (en vue de leurs pratiques l’expression « tout de même » semble adaptée). Cette secte très puissante au Bengale mais aussi dans le nord de l’Inde est basée sur une forme d’adoration de la déesse Kali, la déesse de la destruction (ça met dans l’ambiance tout de suite, n’est-ce pas?).
Paradoxalement, Kali n’est pourtant pas une déesse « mauvaise », au sens occidental du terme. Son rôle est de détruire, certes, mais uniquement les mauvais esprits et les démons, et ceux qui la vénèrent sont libérés de la peur et de la destruction.

/!\ Attention, nos fidèles lecteurs sont priés néanmoins de ne pas confondre la déesse hindoue de la destruction avec un fameux chanteur, lui aussi dieu de la destruction mais d’une destruction purement auditive, elle.
Revenons-en à nos moutons! Kali, c’est elle:

Regard féroce, langue tirée, long collier composé de crânes humains… pas de doute, c’est bien Kali!

Pas très accueillant nous sommes d’accord!

Les Thugs, dévots de la « toute-puissante » Kali avaient donc, vous vous en doutez, des pratiques assez violentes. Les disciples, tous masculins, transmettaient les traditions sectaires à leurs fils uniquement, les femmes ne connaissant pas leurs pratiques. Ils avaient pour objectif d’obéir à la volonté de destruction de leur déesse, qui communiquaient avec eux sous la forme d’obscurs présages.
Ainsi, les Thugs étranglaient et volaient les hommes qu’ils donnaient en offrandes et sacrifiaient en l’honneur de la déesse. Néanmoins le sang ne devait pas couler, évitant ainsi de répéter l’erreur de Kali elle-même qui, en tuant un démon, fit naître autant d’ennemis que de gouttes de sang qui en ont coulées.

Par conséquent, ces assassins aguerris connaissaient tous les secrets de l’art de la strangulation: qu’une seule goutte de sang coule du corps d’un ennemi, et le responsable était automatiquement banni de la secte… Selon certains écrits, les Thugs ne s’attaquaient qu’aux hommes mais on peut lire, notamment dans Le Tour du monde en 80 jours de Jules Verne, que certaines femmes étaient également sacrifiées et brûlées vives (oui, rien n’est trop beau pour les beaux yeux (de psychopathe) de Kali).

L’art et la manière de tuer proprement…

Éradiquée par le gouvernement Britannique au dix-neuvième siècle, cette confrérie d’assassins reste tout de même une des sectes les plus sauvages et cruelles de l’histoire hindoue dont il est toujours bon de connaître l’existence.