[Mystification historique] La VRAIE origine du sandwich
Qui donc parmi vous, chers internautes, n’a jamais goûté aux délices infinis du sandwich? Qui donc n’est jamais resté une feuille de salade entre les dents, les lèvres pleines de sauce barbecue, ketchup ou mayo, alors qu’il s’en allait séduire sa dulcinée ou son bien-aimé lors d’un pique-nique au bord d’un lac, les canards chantant et les oies zinzinulant? Personne, bien sûr!
Mais, parbleu, qui est donc l’inventeur de notre troisième plat préféré après le couscous et la pizza?
Eh bien il s’agit en fait d’un monsieur prénommé John Montagu (1718-1792) qui n’était autre que le quatrième comte de Sandwich, un territoire britannique!
Attention! On parle bien du COMTÉ de Sandwich, là:
(il existe d’ailleurs encore aujourd’hui une ville qui s’appelle Sandwich à cet endroit)
Et non des ÎLES Sandwich, ici:
(vous admettrez que ce n’est pas tout à fait à côté)
(d’ailleurs, ce nom a été donné par le navigateur James Cook en hommage à John Montagu qui, en plus d’être comté de Sandwich était aussi premier amiral de la Royal Navy)
(c’est quand même un beau fayot, ce James Cook, d’avoir donné le nom de son chef à un nouveau territoire)
(Non! À DEUX territoires! car il a aussi donné le nom d’îles Sandwich à Hawaï)
(bref)
Ce cher John Montagu était un passionné de jeux de cartes, et il passait énormément de temps à s’adonner à ce loisir.
Un soir de 1765, lancé dans une partie interminable en compagnie du Lord Yarborough, il ordonna à son valet avec un accent so british:
– Gawçon ! Qu’on m’appowte un plaat qui ne m’empêchewa pas de me levey de la table et qui ne me saliwa pas ley mains!
C’est ainsi que son chambellan revint avec un plat froid composé de deux tranches de pain et de bœuf salé. Cette invention ravit le comte et décida de lui donner comme nom celui de son titre!
Voilà, c’était l’histoire de l’origine du sandwich.
…
Hein?
Comment ça c’est pas crédible?
Ben oui, vous avez raison, c’est pas crédible… En fait, cette histoire nous est parvenue par l’historien et homme de lettres français Pierre-Jean Grosley (ha! enfin un Français là-dedans… l’honneur est sauf!). Au cours d’un de ses voyages à Londres, il aurait entendu cette rumeur et s’est empressé de la coucher sur papier. Notez bien qu’il ne s’est pas lui-même assis à la table de jeu du comte et n’a même jamais cherché à le rencontrer…
(pas très sérieux comme boulot pour un historien…)
(je dis ça, je dis rien)
Et Grosley s’est fait descendre en flèche par d’autres auteurs qui semblaient bosser avec un peu plus de sérieux que lui… Nicholas Rodger, historien britannique né en 1949, écrit ainsi à propos de l’origine supposée du sandwich:
Le livre de Grosley s’apparente à une simple brochure de voyage. Il n’y a aucune preuve à l’appui de ce commérage, et il ne semble pas très probable que celui-ci possède le moindre fondement, étant donné qu’en 1765 Montagu était ministre et trop occupé pour passer des heures à des tables de jeux.
Prends ça dans les dents, Grosley! Bon, certes, il est probable que Montagu ait mangé à maintes reprises un peu de viande entre deux tranches de pain pour gagner du temps de travail sur ses pauses déjeuner. Mais déjà, c’était pas en jouant aux cartes et, d’autre part, ce genre de repas existait bien avant lui…
Preuve en est, dans une pièce de théâtre du XVIe siècle écrite par George Peele (1556 – 1596), on trouve cette réplique:
I took a peece of bread and cheese, and came my way.
(« je pris un bout de pain et de fromage et je m’en allai »)
ou même chez Shakespeare (1564 – 1616), dans Les joyeuses Commères de Windsor, un personnage dit:
I love not the humour of bread and cheese.
(« je n’aime pas l’humour du pain et du fromage », selon Google Traduction)
(ce qui ne veut pas dire grand chose, je vous l’accorde)
(bon, en fait, on trouve la vraie traduction dans les notes d’une édition anglaise de la pièce)
(à l’époque de Shakespeare, « humour » pouvait vouloir dire « habitude »)
(fallait le savoir)
(donc une « bonne » traduction pourrait être: « je n’ai pas l’habitude de vivre de pain et de fromage »)
(c’est moi ou on s’est encore éloignés du sujet, là?)
Bon, tout ça pour dire qu’en réalité, personne ne sait d’où viennent ces foutus sandwiches.
(et qu’on a un exemple de plus de la loi de Stigler)
Mais je pense que ça n’empêchera personne de dormir…
Si?
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Une anecdote amusante et bien mise en scène.
Mais la page Wikipedia de John Montagu précise que la partie de cartes et tout ce qui s’ensuit relève de la fable. Le « sandwich » aurait été commandé par le comte à son bureau (l’année 1765 était pour lui chargée et ne lui laissait pas le temps de s’adonner au plaisir des cartes)
Peu importe, au final…
😉 Apres avoir conferer wikipedia j’ai remarque que il y’a une grande différence entre les deux paroles Donc j’ai conclu que t’avais raison
« Mais dis donc, on n’est quand même pas venus pour beurrer des sandwichs? »
Les Tontons Flingueurs, Lautner
😉
il n’a fait que donner le cahier des charges, ces son cuistot qui l’a inventé! ^^
oui mais il a eu l’idee
A ma connaissance le mot « SANDWICH » est le nom d’un blanc anglais qui s’est égaré quelque part en Afrique dans une région habitée par des cannibales et qui se sont habitués à ne manger que de la chaire noire .Une fois capturé par les autochtones sauvages et cannibales ,il a fini par être libéré car ils ont cru que la proie n’était pas encore » mûr » donc impropre à la consommation . Et depuis cette date on a donné le nom du Monsieur à cette fameuse tranche de pain garni de salade en guise de » réhabilitation « .
Connaissances acquises en 1979 au lycée de mon professeur de Français Monsieur BOULAGE que je salue .
« Sauvage » t’as pas honte de dire ça ? -_-‘
Connaissances, humour, auto-dérision, montages photo de qualitay… tout y est.
Djinnzz, t’en as pas marre de faire des trucs parfaits ?
^^
« Sauvage » t’as pas honte de dire ça ? -_-‘
Je crois que à la ligne 1 dans « délices infinies » infini ne prend pas de « e » on dit un délice et non une délice. Après il est possible que je me trompe…
C’est corrigé, merci !
Délice au pluriel est féminin …. comme amour et orgues.
« Délices infinies » (avec l’adjectif au féminin) était correct, d’autant plus que le mot n’était pas le pluriel de plusieurs délices ajoutés les uns aux autres, mais recouvrait la notion globale de délice. Il s’agit là d’une image poétique.
Quant à « orgues », son pluriel n’est féminin que lorsqu’il désigne un seul instrument : on parlera des belles grandes orgues de Notre-Dame de Paris, mais des beaux grands orgues fabriqués par tel ou tel facteur.
L’orgue de Paris et l’orgue de Reims sont de beaux orgues. Mais celles de Notre-Dame sonnent mieux. 🙂