Les Chevaliers de la Table Ronde
Neuf siècles après les premiers écrits sur cette histoire, la fascination s’exerce encore! Héros intemporels, les Chevaliers de la Table ronde inspirent encore aujourd’hui beaucoup d’artistes… et d’humoristes!
– Ouais, c’est pas faux.
Ce que vous allez apprendre…
- Que le roi Arthur a réellement existé!
- Que la légende des chevaliers de la Table ronde fut forgée au XIIe siècle par Chrétien de Troyes, un romancier plein d’imagination
Arthur, un personnage historique (mais insignifiant)
La légende, comme nombre de légendes, sans doute, repose sur un fond de vérité. Car oui, réjouissez-vous, Arthur a bel et bien existé! Il vécut au Ve siècle après Jésus-Christ (environ, hein, on n’est pas à quelques décennies près). On s’en doute, les historiens ont très peu d’éléments factuels le concernant, mais on est à peu près sûr que:
- il n’a pas retiré son épée dans un rocher;
- son pote Merlin n’était pas magicien (parce que – attention SCOOP! – la magie, ça n’existe pas);
- il se foutait du Graal comme de l’an 40.
Bon, voilà au moins trois éléments dont on est sûrs, c’est déjà ça.
Sur sa belle île anglaise (qui s’appelait autrefois la Bretagne, va comprendre), Arthur est un simple chef de guerre qui se bat contre les Pictes (les Écossais venus du Nord avec des peintures bizarres sur le corps) et contre les Saxons (un peuple germanique qui traverse la mer du Nord tout en buvant des pintes de bière à foison).
C’est seulement après sa mort que sa légende se forge: de chef de guerre, il devient Roi… de parents inconnus, il devient le fils illégitime du légendaire Uther Pandragon. Et de guerrier écervelé, on lui invente une éducation raffinée auprès de Merlin, le célèbre enchanteur.
Une légende qui se forge à travers les siècles
C’est surtout les écrits de Chrétien de Troyes qui contribueront à transformer Arthur en figure mythique, six siècles après la naissance de celui-ci!
Mais dans la version de Chrétien de Troyes, on ne trouve pas trace d’un des éléments les plus marquants de la légende arthurienne: la table ronde!
C’est Wace, un auteur normand, qui complète le récit écrit par Chrétien de Troyes et qui a l’idée de cet accessoire fort ingénieux et symbolique. Car une table « ronde », c’est peut-être un détail pour vous, mais au XIIe siècle, ça veut dire beaucoup! Mettre tout le monde sur un pied d’égalité, le roi comme ses chevaliers, c’est une vraie révolution pour l’époque, où les tables étaient en général rectangulaires pour permettre au seigneur de présider l’assemblée…
La table ronde, d’ailleurs, fut plus ou moins grande selon les auteurs… Car tout le monde n’est pas d’accord sur le nombre de chevaliers siégeant autour d’elle. Au XIIe siècle, on dénombre 24, 36 voire 72 chevaliers de la table ronde, selon les auteurs. À la fin du Moyen-Age, certains auteurs en comptent plus de 600! (du grand n’importe quoi.)
Finalement, le chiffre symbolique de 12 (tiens, comme les apôtres, comme c’est étonnant…) est retenu.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que la littérature arthurienne est militante: les auteurs écrivent sur commande du Roi. À cette époque, un roman est un texte écrit en langue vulgaire (c’est à dire en langue du peuple, différente du latin). Son but? Toucher oralement le public: les romans sont lus à la populace, et également chantés à travers les villes et villages du Royaume. Le roi d’Angleterre Henri II (1154 – 1189), notamment, est très friand de ce genre de technique de comm’. Il vient de renverser les descendants de Guillaume le Conquérant et a donc besoin de légitimité. Quelle meilleure façon de manipuler les foules que de forger de toutes pièces des histoires populaires, des romans, véhiculant les messages politiques souhaités? Aujourd’hui encore, on n’a rien trouvé de mieux…
Chrétien de Troyes, auteur français, introduit quant à lui une morale chrétienne au récit (avec un prénom pareil, on aurait pu s’y attendre), en ajoutant la fameuse Quête du Graal. Le Graal, c’est bien sûr un symbole: le rechercher, c’est faire preuve de vertu et de piété. C’est être un bon Chrétien, quoi. Et donc un bon sujet du roi.
C’est pas de tout ça, mais elle raconte quoi, cette légende arthurienne?
J’ai beau être quelqu’un de super gentil et de super dévoué envers mes fidèles lecteurs, ne comptez pas sur moi pour lire les quelque 15372 pages (au moins) écrites en tout petit et vous en faire un résumé! Si vous voulez devenir un spécialiste du roi Arthur, il va falloir y mettre un peu du vôtre! (non mais)
Mais, dans ma grande mansuétude, vous trouverez ci-dessous quelques éléments du récit (non, ne me remerciez pas).
– Avant de mourir, Uther Pendragon plante son épée dans un rocher, si bien que seul un successeur digne de lui pourra la retirer. Alors que le peuple entier de Bretagne s’est rué sur l’épée pour tenter sa chance et que personne n’a réussi à la faire bouger ne serait-ce que d’un millimètre, Arthur arrive tranquillou et la retire sans forcer (tu l’avais pas vu venir celle-là dis donc)
– Quel que soit le danger qu’il affronte, Arthur peut compter sur le chevalier Lancelot, son fidèle compagnon (compagnon au sens héroïque du terme, va pas tout salir avec ton esprit mal tourné!). Malgré sa loyauté, Lancelot tombe amoureux de Guenièvre, la femme du Roi Arthur… (personne n’est parfait). Cette histoire d’adultère choque les lecteurs de l’époque: Guenièvre et Lancelot en deviennent très impopulaires, même si Arthur finira par leur pardonner leurs infidélités!
– Que serait une légende moyenâgeuse sans une bonne grosse dose d’inceste, je vous le demande? Arthur tombe amoureux de la belle Morgause (qui a pourtant un prénom tout pourri, mais personne n’est parfait). Problème: les deux tourtereaux l’ignorent encore, mais ils sont frères et sœurs! De leur union naîtra le grand Méchant de l’Histoire: j’ai nommé Mordred. (ouais, dans une bonne histoire, y’a toujours un méchant, c’est comme ça)
– Morgane, la sœur d’Arthur, possède des pouvoirs magiques. C’est un personnage ambigu, qui conduira finalement Arthur, après sa mort sur le champ de bataille, sur l’île d’Avalon où il trouvera le repos éternel.
Le mot de la fin
Cette histoire sert aussi à revaloriser le rôle du chevalier dans la société féodale française. Elle a à peu près la même importance dans la société de l’époque que la mythologie dans la Grèce antique, ce qui n’est pas peu dire! Mais la légende arthurienne incarne surtout une vision passéiste: la société est en train d’évoluer, et le déclin du rôle de Chevalier dans la société est irrémédiable…
Pour tous les passionnés de cette période, je vous recommande une lecture passionnante: L’Enchanteur de René Barjavel. Je l’ai lu il y a trèèèès longtemps, mais j’en garde encore un très bon souvenir!
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Je me permet de conseiller à tous les amateurs de la Légende du Roi Arthur le cycle « Les Dames du Lac », de Marion Zimmer-Bradley qui est un petit chef d’oeuvre très complet à propos d’Arthur mais surtout de sa demi-soeur, j’ai nommé Morgane.
Les bouquins ont l’air bien sympa. Aparemment, j’avais déjà adoré la version de Barjavel (qui s’appelle « L’Enchanteur »). Je pense que je vais sans doute craquer et me plonger dans cette nouvelle saga. (enfin, quand j’aurais terminé la dizaine de bouquins que j’ai déjà prévu de lire! #lifeistooshort 😮 )
Ah oui, il y a le temps aussi, quoi que ce ne soit pas des pavés. De mon coté, puisque je connais déjà (et que j’ai adoré) les « Dames du Lac », je me mettrais à l' »Enchanteur ». Justement, je cherchais un nouveau bouquin de Barjavel à me faire offrir ^^. Mais bon, ça, ce sera pour quand j’en aurais fini avec Pouchkine et Nabokov…
on s’en tape
« les Chevaliers de la Table ronde inspirent encore aujourd’hui beaucoup d’artistes… et d’humoristes!
– Ouais, c’est pas faux. »
On a les mêmes références 🙂
« Un pour tous, tous pour un! … Euh, je me serais pas planté d’histoire, moi? »
Ben oui, tout le monde sait que « Un pour tous, tous pour un », c’est la devise de Robin des bois.
Très intéressant! Ma connaissance de la légende arthurienne se limitait à Kaamelott et à Barjavel (mais pareil, je l’ai lu y’a trèèès longtemps), donc c’est bien pratique de pouvoir se faire un petit résumé!
Plein de bêtises sont dîtes sur ce site ! Vous n’avez pas honte ?
c’est de la merde
ta raison je memmerde
bande de gros fdp ses de la merde
Contrairement à votre commentaire très insultant et très mal écrit ( sans parler de l’orthographe), ce blog que j’ai découvert il y a une semaine, est très sympathique. Je trouve les sujets bien rédigés, avec des annotations rigolotes… Bravo et merci pour l’étalage de la culture de manière ludique