P’têt ben que oui, p’têt ben que non… cette réputation qui colle à la peau des Normands
Une réponse de Normand, c’est une réponse dans laquelle notre interlocuteur ne se mouille pas beaucoup: ambiguë, évasive,… face à une réponse de Normand, on ne sait pas trop sur quel pied danser.
Mais d’où vient la réputation des Normands d’être si peu sûrs d’eux?
Déjà, on constate que cette réputation n’est pas nouvelle. On en trouve trace, par exemple, chez La Fontaine (1621 – 1695), dans la morale de La Cour du Lion:
(…)
Ne soyez à la cour, si vous voulez y plaire,
Ni fade adulateur, ni parleur trop sincère,
Et tâchez quelquefois de répondre en Normand.
Ou encore dans la revue de Rouen et de la Normandie de 1839:
(…) et il en a été conclu qu’un Normand ne dit jamais ni oui ni non…Oui, la Normandie affectionne les réponse évasives; il s’y fait une grande consommation de mais et de si
Bref, la mauvaise réputation des Normands ne date pas d’hier !
Pire, à en croire le dicton populaire, ils ne se contentent pas de donner des réponses évasives, ils changent parfois carrément d’avis sans crier gare ! Eh oui, « un Normand a son dit et son dédit »… pas très flatteur, tout ça!
Une première explication se trouve dans une ancienne loi normande: celle-ci autorisait un délai de rétractation de 24 heures après avoir signé un contrat. Une curiosité à une époque où on accordait beaucoup d’importance à la parole donnée ! C’est du moins ce que nous raconte l’Allemand Walter Gottschalk, dans son ouvrage sur la langue française publié en 1930. Manque de bol, jamais personne n’a pu mettre la main sur un exemplaire de ladite loi…
Une seconde explication nous fait remonter au temps des Vikings qui envahirent la région vers le IXe siècle? À cette époque, en effet, il n’était pas rare que des villes passent des accords avec les troupes ennemies. Moyennant un lourd tribut, elles étaient ainsi épargnées.
Mais c’est sans compter la présence d’autres troupes qui arrivaient peu après et qui, ignorant l’accord passé, passaient la ville à feu et à sang !
Quand, en 911, un des chefs vikings du nom de Rollon devint comte de Rouen, ancêtre du duché de Normandie, coutumes vikings et coutumes locales fusionneront…
Est-ce cette seconde explication qui est la bonne? P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non…
Mais moi, en tout cas, c’est celle que je préfère!
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Suis-je le premier à écrire un commentaire ? »P’têt ben que oui ! » »P’têt ben que non ! » Il m’est arrivé plusieurs fois de croire être le premier mais, à l’arrivée, je n’ai été que 3 ou 4ème ! Alors je ne répondrai pas franchement à ma question !!
Cette fois, c’est bon ! 🙂
Eurrosix, tu es le premier.
ni oui ni non