[Récit inspirant] Tout va bien se passer.
C’était une belle journée de juin 1947. Un vol commercial de la Pan American World Airways réalisait le trajet Calcutta – New-York. À son bord, 26 passagers et 10 membres d’équipage.
Tout se passait bien – il régnait même une humeur joyeuse et détendue en cabine – jusqu’à ce qu’un moteur cesse de fonctionner.
Le silence s’installa dans l’avion, chacun prenant conscience des terribles conséquences que l’avarie pourrait avoir. Et puis, un deuxième moteur commença à surchauffer. Bientôt, ce moteur prit feu, sous les yeux terrifiés des passagers.
Les gens commencèrent à paniquer, tandis que le pilote et son copilote faisaient leur possible pour sauver l’avion.
Alors que l’avion perdait de l’altitude et que l’atterrissage d’urgence devenait la seule solution, le copilote ne perdit pas son sang-froid. Se sachant inutile aux commandes dans une telle situation, il se leva et se rendit en cabine en compagnie des passagers. Il s’assit à côté d’une jeune femme qui pleurait en silence. Il lui prit la main, la regarda dans les yeux et lui dit que tout allait bien se passer.
« Tout va bien se passer. » Essayait-il également de se convaincre lui-même?
A travers le hublot, les flammes se faisaient de plus en plus menaçantes. Cris, larmes, crises d’hystérie, ou, au contraire, paralysie totale créée par la peur: chaque passager réagissait différemment au drame dont ils étaient les acteurs impuissants.
Et l’avion continuait dangereusement sa chute.
Malgré tous les efforts du pilote, l’avion s’écrasa lourdement dans le désert de Syrie. Quatorze personnes moururent sur le champ. Mais tout n’était pas encore perdu, car il y avait des survivants, parmi lesquels le copilote. La jeune femme à côté de lui était morte, mais l’homme n’avait pas le temps, pour le moment, de s’en préoccuper. Il prit dans ses bras un passager qui avait les jambes brisées et le sortit de l’appareil en flammes. Après quoi, il retourna dans l’enfer d’acier en fusion et sauva une seconde personne.
Puis il fut trop tard. Les flammes se firent plus intenses, la fumée plus épaisse. Le copilote s’éloigna du lieu de l’accident, s’assit par terre et, regardant les débris de l’appareil se consumer, pleura en silence. Et puis il s’endormit d’épuisement.
Le lendemain matin, les 22 rescapés se rendirent compte que leur terrible épreuve n’était pas encore terminée. Ils étaient au milieu du désert syrien, et aucune habitation n’était visible à des kilomètres à la ronde. Alors ils attendirent les secours, qui ne vinrent pas. Un jour entier passa, et il fallait se rendre à l’évidence: personne ne leur viendrait en aide.
Alors le copilote prit une fois de plus les choses en main. Avec les quelques hommes valides, il forma deux groupes qui se dirigèrent dans des directions opposées. La marche fut longue et difficile. L’espoir commençait à quitter certains membres du groupe, mais le copilote se chargeait de leur redonner courage, et leur insuffla l’énergie nécessaire pour avancer.
Alors ils avancèrent.
Et ils trouvèrent enfin un village où ils purent boire et manger. Ce village possédait une radio, et le copilote put enfin appeler les secours, et les 22 survivants furent enfin secourus.
Le copilote reçut un éloge de l’aviation civile pour son courage lors de l’accident. Lui qui était déjà un héros de la seconde guerre mondiale (il reçut à l’époque la Croix de l’Air et la Médaille de l’Air), le voilà maintenant héros de l’aviation civile. Mais cette expérience le changea à jamais et, après cela, il ne voulut plus jamais piloter un avion. Il voulait maintenant réaliser ses rêves, faire quelque chose qui compte vraiment à ses yeux. Il démissionna de la Pan American World Airways et se lança dans une carrière d’écrivain. Peu à peu, il obtint une petite renommée dans le milieu littéraire et fit même quelques apparitions à la télévision.
Son nom était Gene Roddenberry, et, quelques années après le crash, il créa Star Strek.
N’attendons pas, comme Gene Roddenberry, d’être confrontés à la mort pour comprendre la nature éphémère de notre existence. Donnons-nous les moyens de vivre nos rêves. Demain, il sera peut-être trop tard.
Note:
Certains passages ont été romancés, mais la trame de l’histoire est véridique.
Cette histoire a été mise en image par le site theoatmeal.com.
Les textes sont en anglais, mais les dessins sont sublimes et méritent vraiment le détour.
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Djinnzz
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C’est magnifique. J’en reste sans voix.
OMG !!!!
Je suis encore plus fan de cette série maintenant que je sais ça !!!!
Histoire touchant! 😐
Parce qu’en plus de l’étaler, la culture on peut aussi la créer 😉 Joli message Djinnzz
Superbe histoire, merci de nous l’avoir fait partager =)