Critique ciné : Batman – The Dark Knight Rises
Article invité, rédigé par Charles Mintz. Retrouvez-le sur Twitter: @Mad_Mayer
Le cinéma, c’est comme le poker. On a une bonne main, on prend le risque, on joue, et parfois on gagne. Gros. Mais après avoir gagné, prendre le pari une deuxième fois c’est risquer de perdre, de gagner moins, bref d’être déçu. Nous jouons donc au poker – les réalisateurs en amont – quand on va voir la suite d’un film qui nous a plus (Batman Begins en l’occurrence).
Christopher Nolan a pris le risque de miser de nouveau, on a suivi. The Dark Knight était encore mieux. Après la paire d’as, Nolan sort un brelan. Sa carte secrète: le Joker. De facto il nous bluffe comme rarement on l’a été ces derniers temps au cinéma. Qui plus est, il nous laisse entendre qu’il y aurait une suite, que le chevalier noir renaîtrait. Impossible! Le suicide cinématographique est programmé, on ne peut pas remiser après avoir autant surpris et gagner. Le réalisateur de Batman a créé une véritable fan-community et prendrait le risque de la décevoir?
Le temps de nous faire patienter, il sort Inception: coup de poker. 4 oscars, 3 BAFTA, 1 césar. Plus de 800 millions de dollars de recette. La machine Nolan est plus que jamais au sommet. Avec l’incroyable comm’ qu’il nous livre sur The Dark Knight Rises depuis 4 ans, Nolan ne peut que décevoir les lucides. Et voilà que l’attente arrive à sa fin. Après le drame aux USA, on va quand même voir la dernière main du réal’. Et là, quinte flush! Avec la suite, il annonce la couleur. Ce sera le dernier, mais aussi le meilleur.
Pendant tout le film on est scotché. Au début on est suspendu aux gestes instables du vieillard Bruce Wayne. Nolan humanise le véritable héros de Gotham en lui donnant une retraite isolée et critiquée. Pendant ce temps les habitants de Gotham continuent d’adorer Harvey Dent (faux héros rendu véritable par Batman qui endossa les responsabilités pour pouvoir se retirer de la table de jeu). Cette adoration effrénée laisse le temps à un méchant, Bane, de préparer le plan ultime: la destruction de la ville. La réalisation du personnage est sublimée par la voix résonnante sortie des entrailles de la salle de cinéma, donnant la chair de poule à la moindre réplique dévastatrice. Le jeu d’acteur est imparable. On ne sait si Léonardo Di Caprio – prévue à l’origine dans le costume de l’homme mystère, anciennement Jim Carrey – aurait fait mieux.
On sait que Batman renaîtra de ses cendres, pour sauver la ville menacée intelligemment par une bombe nucléaire. Mais on frissonne, mieux, on arrive à douter du héros enfouis dans une prison, et pas n’importe laquelle. La menace nucléaire, tout comme la renaissance du héros – topics déjà vus maintes fois – sont suffisamment bien ficelés pour qu’on ne devine pas l’issue. Et pour un film de super héros, l’issue de l’intrigue est étrangement réaliste. Batman ne bat pas tout le monde en un coup de cape. Il peine, mais triomphe. Un Batman aidé, trahi, brisé, mais un Batman invincible. N’en disons pas d’avantage.
Le film réserve pleins de surprises, autant dans l’associé du chevalier noir, dans sa bat-mobile, dans son entourage que dans les références au premier opus. Même les amateurs de comics seront ravis de retrouver des références précises à la BD!
Plus la route est longue, plus la victoire est belle. La boucle est bouclée, la trilogie se termine mieux qu’elle a commencé. Une rareté dans le cinéma.
Nolan, à l’instar de Batman, renaît, fascine, nous coupe le souffle, et achève la trilogie avec brio. Le cinéma a trouvé son nouveau super héros!
La bande-annonce:
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Critique maîtriser à la perfection si je puit m’exprimer ainsi car joueur occasionnel de poker et fan inconditionnel de Batman j’ai vécu cet article en deux dimension pour sûrement voir le film en 3 D !
Je me hâte de le voir, et merci encore
je n’ai qu’une chose à dire : clap clap! En fan inconditionnel de Nolan, et tout particulièrement de la trilogie Batman, j’ai apprécié lire ta critique : juste, honnête, et juste merveilleusement bien écrite! je dis pas ça parce qu’on se connait c’est sincère, en tout cas, si tu n’as jamais pensé être journaliste plus tard, il est encore temps de te reconvertir, tu as beaucoup de talent Charly.
Bisous, ta frenchy!
J’ai adoré ta critique, très bien faite et pleine de vérité