Critique ciné : Lebanon
– Bonjour les enfants! Aujourd’hui, un intervenant extérieur va vous parler d’un de ses coups de cœur cinématographiques!
– Super! Ça va nous changer un peu d’air! Il s’appelle comment le Monsieur?
– Il s’appelle Charles Mintz, et vous pouvez le suivre sur Twitter ici: @Mad_Mayer. Je vous laisse avec lui!
Voici mon coup de cœur du jour. Il s’agit d’un film israélien sur la guerre du Liban réalisé par Samuel Maoz. Il est récompensé par le Lion d’or de la Mostra de Venise en 2009.
Lebanon n’est pas un film historique ni géo-politique. C’est un film sur la guerre et plus exactement sur la condition de soldat. On y suit l’équipage d’un char, rongé par un sentiment ravageur qui trouve son équilibre entre la peur, la culpabilité, et le devoir.
Lebanon est un film sur l’incertitude de la guerre. L’angoisse est hitchcockienne et présente de la première à la dernière minute. Les plans sont sublimes, parfois artistiques. L’expression des visages est mise en exergue par le jeu de lumière à travers tout le film, comme des éruptions d’humanités dans le volcan d’horreur qu’est la guerre. Samuel Maoz ne laisse pas de place aux fioritures et concentre dans son chef-d’œuvre d’1h30 des images aussi terribles que réalistes.
Dans ce char israélien nous sommes donc au plus près de la réalité. Nous vivons chaque mètre, chaque seconde, comme si la mort pouvait surgir de derrière les ruines et les cadavres.
La pression du commandant aussi rassurant qu’effrayant est palpable. Ce personnage magnifiquement joué révèlera tôt ou tard (trop tard peut-être ?) sa bienveillance. On découvre les missions du char via le viseur du canon ; le réalisateur nous offre ainsi des portraits saisissants, au cœur d’un contraste entre la machine et l’homme, le soldat et le civil, le tireur et sa victime – collatérale souvent.
Les soldats, tapis dans l’ombre et la crasse du char, voient la lumière du jour – la vie pourrait-t-on dire – à travers ce viseur. Et c’est pourtant la mort et l’obscurité qui l’emportent. Le char – symboliquement l’objet viril, rassurant et conquérant de la guerre – avance avec timidité dans les villages libanais. Il est empli de sentiments humains et légitimes, qui soulagent mais affolent en même temps.
Lebanon, c’est la Faucheuse qui regarde son crime avec honte. Le regard du spectateur suit tantôt la fauche qui s’abat quand il ne le faut pas et qui ne s’abat pas quand il le faudrait. Le visage des civils nous terrasse, la peur des soldats également.
Je vous en ai déjà trop dit. Cachez vos ongles pour ne pas les ronger, et installez vous pour une heure trente de plaisir cinématographique. On n’en ressort pas indemne.
– Personnellement, ça m’a donné envie de me ruer sur ce film!
– Ouais! Ca a l’air cool. Mais bon, je préfère Twilight.
– Arrête un peu avec ton Twilight, Jessica! Tu m’énerves!!! En tout cas, je remercie chaleureusement Charles_Mintz, et lui dit à bientôt!
– M’sieur, on pourrait voir la bande-annonce du film, siouplé?
– Allez, c’est bien parce que c’est toi, Kevin!
Cinéma
- Allocine – Lebanon
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