Néron : Le Règne de l’Antéchrist
Le titre de l’article est un peu racoleur, je le confesse ! Mais il s’agit ni plus ni moins du titre du deuxième tome de la pentalogie de Max Gallo nommée sobrement Les Romains, qui retrace toute l’histoire de la Rome antique, de Spartacus à Constantin le Grand.
Je viens de finir avec délectation le tome 2 de la saga : un pur régal ! Et je n’ai pas pu résister à la tentation de vous faire partager cette découverte ! Ce livre est consacré à l’une des périodes les plus noires de l’histoire romaine: celle du règne de Néron.
Un petit mot sur le contexte historique
44 avant Jésus-Christ : Jules César n’est plus, assassiné sauvagement par une bande de sénateurs défendant les valeurs de la République romaine.
Après une période de luttes intestines entre les défenseurs de l’Empire et ceux de la République, Octave, neveu de Jules César, sort finalement vainqueur et se fait nommer Imperator sous le nom d’Auguste.
Durant ses 41 années de règne, il s’attachera à redorer l’image de Rome, à créer une administration efficace et à forger le culte impérial. Hélas, certains de ses successeurs n’auront pas sa grandeur d’âme : Caligula, Claude ou encore Néron seront des monarques sanguinaires, plus préoccupés par leurs plaisirs personnels que par la bonne conduite de l’Empire.
Sous leur règne, Rome s’enfonce petit à petit dans la débauche…
Un petit mot sur Néron
De son nom de naissance Lucius Domitius, Néron est le fils d’Agrippine, une femme avide de pouvoir. pour que son fils devienne un jour empereur, elle ne recule devant rien : elle parvient à épouser l’Empereur Claude et à lui faire adopter son fils Néron.
Pour lui donner encore plus de légitimité, Agrippine organise le mariage entre son fils et la fille de Claude, Octavie, alors âgée d’une dizaine d’années… C’est à ce prix que Néron devient un prétendant légitime au trône. Mais Claude, un empereur usé et fatigué, se rend finalement compte des réelles motivations d’Agrippine : mettre hors course son propre fils, Britannicus. Il compte reprendre les choses en main en remettant ce dernier sur le devant de la scène.
Agrippine sent le vent tourner ! Déterminée, elle n’hésite pas à assassiner Claude avant que Néron soit écarté de la succession. C’est donc à la suite de trahisons, de manipulations et d’un meurtre que Néron accède au titre impérial… Mais loin d’être la marionnette docile de sa mère, il souhaite régner seul et l’écarte peu à peu des cercles du pouvoir.
Agrippine, blessée dans son orgueil, n’abandonne pas aussi facilement et complote maintenant contre son propre fils : elle tente de faire valoir les droits de Britannicus qu’elle avait elle-même évincé du pouvoir quelques mois plus tôt !
Néron fait alors assassiner son frère d’adoption et sa propre mère. S’ensuit un règne sanglant, où le moindre soupçon de désaccord avec l’Empereur mène tout droit à une mort lente et douloureuse… Il faut croire que la cruauté est héréditaire !
Un petit mot sur le livre
Rédigé intégralement à la première personne, nous suivons le déroulement de l’histoire à travers les yeux de Serenus, disciple et ami de Sénèque, lui-même professeur puis conseiller personnel de Néron.
On ne peut pas dire que Max Gallo soit très tendre avec l’empereur ! (Le simple titre du livre met tout de suite dans l’ambiance…) L’auteur laisse peu de doutes sur la cruauté et la perversité du personnage qui surpasse dans l’horreur ses prédécesseurs Caligula et Claude : son règne est l’un des plus sanglants que Rome ait connu.
Le style est fluide, le point de vue original. C’est bien simple, j’ai dévoré ce livre et n’ai pu résister à la tentation d’acheter les quatre autres tomes ! Un livre, donc, que je conseille à tous les passionnés d’histoire qui souhaitent se plonger dans cette période tourmentée.
Un petit bémol pour terminer
Le portrait de Néron dressé par Max Gallo est ici sans nuance : une fois le livre terminé, on ne retiendra que le côté maléfique de sa personnalité. Pourtant, de nombreux historiens tentent aujourd’hui de redorer l’image de l’Empereur, amateur de peinture, de sculpture, de musique, de poésie et de chant.
Par exemple, de sérieux doutes subsistent sur sa réelle responsabilité dans l’incendie de Rome, et il a eu le mérite de moderniser la ville lors de sa reconstruction. Le doute est certes mentionné dans le livre, mais on passe très rapidement dessus. D’autres lectures sur le sujet permettront donc de nuancer la personnalité de l’« Antéchrist ».
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L’ordre de succession est faux : Auguste, Tibère, Caligula, Claude, et Néron ! 🙂
Bonjour Cyricsun!
Dans l’article, je précisais les successeurs d’Auguste ayant la sombre étiquette de « sanguinaire » (parfois à tort, mais on aura l’occasion d’en reparler):
(…) les successeurs d’Auguste n’ont pas sa grandeur d’âme: Caligula, Claude et enfin Néron seront des monarques sanguinaires
Même si Tibère n’était pas un tendre et qu’il n’était pas beaucoup apprécié de ses contemporains, je ne l’ai pas inclus dans cette liste volontairement.
Mais il est vrai que la formulation peut prêter à confusion, je corrigerai ça à l’occasion! 🙂