[Cryptographie dans la Rome antique] Le Chiffre de César
On a vu comment Polybe aurait pu révolutionner l’art de la cryptographie de son époque grâce à l’invention de son carré éponyme. Hélas pour lui, la complexité de son concept était un poil trop élevé pour se démocratiser dans l’armée romaine.
Une petite centaine d’années après Polybe, c’est Jules César en personne qui utilisera un autre système, bien plus facile à comprendre pour le commun des mortels de l’époque… mais également bien plus facile à déchiffrer!
Jugez par vous-même: pour crypter ses messages durant la Guerre des Gaules, le futur dictateur se contente de décaler les lettres de l’alphabet de 3 vers la droite. Le A est ainsi remplacé par le D, le B par le E, le C par le F, etc.
Le système de codage employé par César
Pour complexifier un tantinet, on peut bien sûr décider de décaler d’un nombre de lettres différent, tout en étant limité à 26 possibilités (même 23 dans le cas de Jules César, les lettres J, U et W n’existant pas en latin). Mais si le code tombe entre les mains de l’ennemi, il lui suffit d’un peu de persévérance pour tenter la vingtaine de combinaisons possibles, et c’est gagné! Bref, le malheureux Polybe a dû se retourner maintes fois dans sa tombe…
Il est étonnant qu’un grand homme comme Jules César se soit contenté d’un système de cryptage aussi simpliste. À sa décharge, son système de décalage de lettres dans l’alphabet est toujours plus fiable que l’utilisation de la scytale, inventée par les Spatiates et largement répandue en Grèce vers le Ve siècle avant Jésus-Christ. Le principe? Ingénieux, mais on ne peut plus basique: on enroule une lanière de cuir autour d’un cylindre en bois et on écrit un message. Une fois la lanière déroulée, seule une personne possédant un cylindre de même diamètre est capable de déchiffrer le message aisément. Avec une petite image tout devient tout de suite plus limpide:
La scytale, tout premier système de cryptographie connu (source de l’image: Wikipedia)
Contrairement au code de César, la scytale ne substitue donc aucune lettre à une autre, mais se contente simplement de mélanger les lettres du message. N’importe qui peut donc le déchiffrer avec un peu de persévérance et de bon sens…
Rappelons que, comme tout système de substitution de lettres par une autre, le code de César peut être déchiffré par une simple analyse fréquentielle.
On se laisse avec un petit exercice: saurez-vous déchiffrer ce message « crypté »? Bon courage!
MXOHV FHVDU QHVHV WSDVY UDLPH QWIRX OH
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Djinnzz
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Intéressant tous ces systèmes de cryptographie antique.
C’est vrai que César s’est pas trop cassé la nenette sur ce coup. Mais bon, on lui pardonne, c’était quand même un homme exception…
Jules Cesar neses tpasv raime ntfou le ->Jules César ne s’est pas vraiment foulé
Bravo! Je m’y étais essayée et j’avais laissé tomber à « Jules »… (c’est bien prise de tête quand même quand on fait les décalages de lettres de tête!)
Pas si ancien que cela : ROT13 qui n’est qu’une variante du chiffre de César a été implémenté ET utilisé dans de nombreux programmes / Il y a même eu ROT47
Sur la toile : rot13.com