Aussi étonnant que cela puisse paraître, la géographie peut parfois être passionnante… Sceptiques ? C’est que vous ne connaissez pas encore l’histoire qui se cache derrière la découverte des sources du Nil !

Savez-vous qu’on ne connaît « que » 99% du tracé du Nil ? Le petit 1% restant, relatif à sa source, déchaîne encore les passions !

Le Nil c’est le fleuve nourricier et mystérieux par excellence… « Quand on remonte un fleuve, on a l’impression de revenir vers l’origine des temps » disait le philosophe et aventurier Michel le Bris.

Ce fleuve, non content de s’étendre sur plus de 6600 kilomètres, recèle bien des surprises: zones de rapides, division en deux branches (le Nil « bleu » et le Nil « blanc »), immenses zones marécageuses nauséabondes, lacs immenses, méandres dans des jungles inextricables… La source du Nil protège bien ses secrets!

3 expéditions, 3 sources du Nil différentes…

Ces difficultés cumulées ont depuis des millénaires suscité des envies d’expéditions à des aventuriers en quête de nouveaux challenges.
En 1857, une grande expédition se prépare, menée par Richard Burton et John Speke. Les deux aventuriers n’aiment pas voyager seuls: ils emmènent plus de 150 personnes pour leur tenir compagnie.

Très vite, leur opinion va diverger. Burton est persuadé que le lac Tanganyka est la source du Nil. Speke pense au contraire qu’il s’agit du lac Victoria. La guerre est déclarée entre les deux hommes! Le premier rentré en Angleterre, John Speke, bénéficie seul des retombées médiatiques. Ce qui a de quoi fortement énervé Richard Burton!

Un troisième larron rentre en scène: Samuel White Baker. Bon, lui, il n’est d’accord avec aucun des deux autres et pense que la source se situe au niveau du lac Albert…
Trois expéditions, trois avis différents… On est mal barrés !

Et David Livingston veut mettre tout le monde d’accord !

Des son côté, l’aventurier David Livingstone est persuadé que ni Speke, ni Burton, ni Baker n’ont raison… La source du Nil est selon lui beaucoup plus au Sud. Il en est persuadé, l’expédition qu’il s’apprête à mettre sur pied permettra également de trouver une antique cité fondée par Moïse… Rien que ça !

Hélas, le destin est cruel, Livingstone trouvera la mort quelques années après son départ, en 1873, sans avoir vérifié aucune de ses deux hypothèses.
Ce n’est que l’année suivante où Henri Stanley poursuit l’expédition de Livingstone, et montre que c’est finalement Speke qui avait raison…

– Donc la source du Nil, c’est le lac Victoria?
– C’est bien , Jessica, tu suis! C’est ce qu’il pense alors, oui… Mais…

Mais il a à moitié raison puisque Stanley s’aperçoit que le lac est lui-même alimenté par un cours d’eau… rebelote, il va encore falloir monter une nouvelle expédition!

Comme je vous le disais en introduction, cette partie du Nil reste encore aujourd’hui partiellement inexplorée. Si un de vous, amis étaleurs, a le cœur d’aller y faire un tour et de noter le fruit de ses investigations dans les commentaires, qu’il ne se gêne pas!