[Exclu] Combat de n*** dans une cave pendant la nuit !
Vous le savez, je ne suis pas un grand fan de l’art contemporain. La fin du XIXe siècle est une période charnière dans l’Art durant laquelle on voit naître un mouvement avant-gardiste dont le but est de renverser les codes. En 1882, Jules Lévy fonde le mouvement des Arts Incohérents. Après tout, pourquoi avoir besoin de savoir dessiner pour exposer ses œuvres, n’est-ce pas? Sans se prendre au sérieux (le but étant avant tout de faire rire), des « artistes » venus de milieux différents se rassemblent et ré-inventent les codes.
Parmi eux, Alphonse Allais se démarque du lot en créant les tout premiers monochromes de l’histoire de l’art, dont s’inspireront bien plus tard Klein ou Malévitch. C’est ainsi que naissent le célèbre « Combat de n*** dans une cave pendant la nuit » (ce titre provocateur est à replacer dans le contexte de racisme ambiant de l’époque – que le lecteur non convaincu lise Tintin au Congo !) ou encore la « Première communion de jeunes filles chlorotiques par un temps de neige » (on appréciera le jeu de mots si on sait que la chlorose est une maladie affectant la coloration de la peau !).
Combat de n*** dans une cave pendant la nuit, Alphonse Allais, 1897
Première communion de jeunes filles chlorotiques par un temps de neige, Alphonse Allais, 1893
Manque de bol pour Alphonse Allais, ces « œuvres » resteront toujours ans le domaine de la farce pour le public : il ne sera jamais considéré comme un vrai artiste et ses monochromes tomberont dans l’oubli… contrairement au Carré blanc sur fond blanc que Malévitch créera en 1918 ou au Monochrome bleu (IKB 3) d’Yves Klein de 1960. L’Art a parfois ses raisons que la raison ignore !
Carré blanc sur fond blanc, sûrement le monochrome le plus célèbre. Musée d’Art Moderne de New-York (MoMA), Kasimir Malevitch, 1918, 80cm x 80cm
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Titre racoleur! C’est pas bien 😉
Il faut bien attirer le lecteur pour un site.
Si l’article ne lui convient pas, il s’en éloigne et passe à un autre.
Je n’ai rien contre les préjugés, d’autant plus que pendant mes études, j’avais fait une dessin : Cercle transparent sur rien !!!
Il n’a pas eu le destin escompté et je n’ai même pas eu la « chance » d’Alphonse Allais car personne n’a jamais parlé de moi !!!
Mais « à quelque chose malheur est bon » : aujourd’hui, la transparence est à l’ordre du jour !!
Au poil,
cet article illustre une question que je me pose depuis longtemps soit : l’intitulé d’une oeuvre participe t’il de l’oeuvre?
Parfait, j’ai maintenant un exemple tout fait pour faire rager mes profs en dissert
Vu le titre racoleur, on ne peut qu’être déçus 😕
Mais j’imagine que c’était justement le but de l’artiste (et donc de l’article par la même occasion ^^)
Je me permets d’émettre une réserve quant à votre article car il me semble comporter certaines grosses erreurs. En effet Alphonse Allais n’est nullement un artiste contemporain de monochromes! C’est un littéraire, qui après avoir vu le monochrome de Paul Bilhaud « Combat de nègres dans une cave pendant la nuit » a trouvé ça si ridicule qu’il a décidé de publier un petit recueil intitulé Primo-Avrilesque (tout est dans le titre) dans lequel effectivement il a lui même réalisé plusieurs monochromes en leur donnant des titres pompeux. Mais ce dans l’unique but de critiquer et non d’encenser cette nouvelle lubie de l’art contemporain, ce qu’il explique d’ailleurs très bien dans la préface de même ouvrage, au registre profondément ironique: » L’impression que je ressentis à la vue de ce passionnant chef d’oeuvre [Combat de nègres dans une cave pendant la nuit ] ne saurait relever d’aucune description. Ma destinée m’apparut brusquement en lettres de flammes. Et moi aussi je serai peintre! (…) Et quand je disais peintre je m’entendais: je ne voulais pas parler des peintres à la façon dont on les entend le plus généralement, de ridicules artisans qui ont besoin de mille couleurs différentes pour exprimer leur pénibles conceptions. Le peintre en qui je m’idéalisais, c’était celui génial à qui suffit pour une toile, une couleur … » Rendons donc à Alphonse Allais ce qui lui est dû.
Sauf que il n’y a pas de « racisme ambiant » en 1882 et que Tintin au Congo (qui n’est pas raciste non plus) est des années 1930. Ne mélangez pas tout. Par ailleurs, Le combat de nègres n’est pas d’Alphonse allais (mais non)…