L’Indochine française
Dès 1858, la France s’installe durablement en Indochine. Une trentaine d’années plus tard, en 1887, l’Union indochinoise est créée, regroupant le Cambodge, le Laos, la Cochinchine, le Tonkin et l’Annam.
– Houla! J’ai jamais entendu parler de tous ces pays, moi…
– Moui… Ca m’étonne à peine… En fait, la Cochinchine, Tonkin et Annam sont trois régions qui sont aujourd’hui regroupées au sein du Viêt-nam.
– Ah, bah voilà! Le Viêt-Nam, ça, je connais! C’est en Amérique du Sud, c’est ça?
– Heu… Non, désolé, Kevin… C’est en Asie du Sud-Est. Des fois, je me demande vraiment si tout ce que je te raconte à longueur d’année sert à quelque chose.
– Pfff… J’en ai marre, vous vous moquez tout le temps de moi! J’me casse et j’retourne jouer à World of Warcraft!
– C’est ça, et tu passeras le bonjour à Azeroth de ma part!
Les régions sous domination française possèdent des statuts différents:
- la Cochinchine est une colonie incorporée, c’est à dire qu’un gouverneur est à sa tête et qu’un député la représente en métropole;
- L’Annam, le Tonkin le Laos et le Cambodge sont des protectorats, c’est à dire que la France administre directement les régions.
Pas moins de 70 ans seront nécessaires pour pacifier la région et anéantir les dernières poches de résistance anti-coloniales. Dans les années 1930, les dernières rébellions sont matées et environ 40.000 colons sont installés dans la région. Problème: plus de la moitié de ces colons sont des militaires… et les autochtones se rendent bien compte que la priorité de la France n’est pas de développer économiquement le pays, mais de simplement profiter des ressources disponibles et d’instaurer des taxes sur à peu près tout (alcool, sel,… même sur l’opium!).
C’est du moins cette impression qui pousse la population locale à nourrir un fort sentiment nationaliste, tant et si bien qu’on assiste à la naissance du Viêt-minh, le front de libération du Viêt-nam fondé par Hô Chi Minh en 1941.
Bien sûr, la seconde guerre Mondiale passe par là… Dès 1940, la France est défaite très rapidement par les troupes nazies et perd donc toute son influence en Indochine. Cette même année, le Japon en profite pour occuper le Tonkin, suite à un accord entre le gouvernement de Vichy et celui de Tokyo.
La situation se complique encore un peu plus lorsque la Thaïlande décide à son tour d’attaquer l’Indochine française! Son but? Tout simplement récupérer des territoires à sa frontière qui lui ont été dérobés par la France, notamment Siem Reap et ses fameux temples d’Angkor.
En mars 1945, la situation se complique encore: l’armée japonaise attaque et anéantit les troupes françaises encore en Indochine. L’empereur viet-namien Bao Dai est maintenu sur son trône et récupère toutes ses prérogatives dont les Français l’avaient privées. Le 11 mars, il proclame l’indépendance de son pays.
Nouvelle étape dans l’histoire du pays: la conférence de Potsdam qui réunit les grands gagnants de la guerre (Staline, Churchill et Truman) en juillet-août 1945. Staline et Truman, voulant mettre un terme au colonialisme français, font en sorte que le Viêt-nam soit coupé en deux, suivant l’axe du 16è parallèle: les Chinois de Tchang Kaï-Chek s’installent au nord à partir du 9 septembre 1945, tandis que les Britanniques s’installent au sud.
Quelques jours auparavant, c’est Hô Chi-Minh qui proclame l’indépendance de la République Démocratique du Viêt-nam!
– Quel bordel! J’y comprends plus rien.
– Mouais… M’enfin, si tu arrêtais de te vernir les ongles et que tu m’écoutais sérieusement, Jessica, tu comprendrais peut-être un peu mieux!
– Ben non, c’est pas de ma faute, à moi, si vous expliquez mal! J’en ai marre, moi aussi, j’m’en vais!
– Bon, ben… au revoir… Il ne me reste plus grand monde à qui parler… Heureusement que toi, au moins, Charles-Henri, tu m’écoutes!
– Hein? Je… Excusez-moi, M’sieur, je m’étais endormi.
– Pfff…
Bon, reprenons.. les troupes française sont donc boutées hors de l’Indochine… Mais c’est sans compter la détermination des Français, et notamment celle de de Gaulle, qui souhaitent évidemment reconquérir leur ancienne colonie.
Les Britanniques acceptent sans difficulté de quitter la région du Sud qu’ils occupaient depuis les accords de Potsdam. Pour le nord du pays, c’est un peu plus compliqué, mais les Chinois se retirent finalement. L’année 1946 marque donc le grand retour de la France dans la région. Il lui faut maintenant composer avec le Viet-Minh communiste, rappelez-vous, c’est ce fameux parti indépendantiste créé en 1941 par Hô Chi Minh. Et, vous vous en doutez bien, il ne voit pas le retour des Français d’un très bon oeil…
Tous les ingrédients sont maintenant réunis pour obtenir un cocktail détonant. La première guerre d’Indochine peur éclater! La suite, bientôt.
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Bonjour, bravo pour cette article, j’attend la suite avec impatience mais j’ai une petite question car j’ai du mal à comprendre pourquoi ce sont les anglais qui se sont installé aux sud et pas, par exemple les américains ?
Pour les chinois bon, ouai ça parait un peu évident avec leur proximité et leur participation du coté allié ( et peut-être aussi par méfiance si on considère les guerres de l’opium ) mais si, Churchill n’était pas contre mettre un terme au colonialisme français ( ce qui aurait été bien hypocrite ), je vois pas pourquoi ils ont choisi de les remplacer dans le sud du pays.
Merçi d’avance.
DM
Bonjour DM,
Merci pour votre enthousiasme! Votre question méritant une réponse argumentée, laissez-moi quelques jours pour y répondre! 😉
A bientôt,
Djinnzz
Siem Reap et les temples d’Angkor sont et ont toujours été khmer. J’ai du mal à voir le rapport avec l’attaque thaïlandaise mentionné.
Mais il est vrai que l’avidité des voisins du Cambodge sur ce même pays est un point à souligner.