Le massacre de la Gaule par Jules César
Trois hommes et un destin
En cette année 60 avant J-C, Crassus, Pompée et Jules César sont les trois hommes forts de Rome. Alliés de circonstance, ils se partagent le pouvoir et règnent en maître au sein de la République.
Crassus, 55 ans, a de l’argent, beaucoup d’argent, ce qui lui permet de financer la campagne de Julius à la fonction de consul… mais ne l’empêche pas de mal finir.
Pompée, lui, a le prestige : âgé de 46 ans, il a déjà soumis la péninsule ibérique et a éradiqué la piraterie en Méditerranée.
Quant à notre cher Jules César, 40 ans, il n’a pour le moment ni argent, ni gloire… mais il compte bien remédier à cela très rapidement ! Pour s’illustrer sur les champs de bataille, son regard se tourne vers la Gaule… Vers LES Gaules, en réalité, car on distinguait alors trois territoires bien différents :
- La Gaule cisalpine: l’Italie du Nord, conquise par les Romains vers 300 av. JC
- La Gaule narbonnaise : le Sud de l’actuel France, conquise vers 200 av. JC
- La Gaule chevelue : divisée en trois grandes régions (l’Aquitaine, la Belgique et la Lyonnaise), elle est constituée d’une centaine de peuples qui passent leur temps à se faire la guerre…
En l’an -58, Julius parvient à obtenir grâce à son influence politique le proconsulat de la Gaule cisalpine et narbonnaise. Charge maintenant à lui de conquérir la Gaule chevelue ! Se servant de cette contrée comme socle pour lancer ses offensives, il se rend compte de la division des peuples gaulois et parvient à en tirer partie avec intelligence.
Ouverture des hostilités
À la fin des années -60, les Germains franchissent le Rhin et s’emparent du sud de l’Alsace. Cette invasion déstabilise complètement la région et offre à Rome l’occasion de s’immiscer politiquement dans les affaires gauloises….
Les Helvètes désirent fuir cette invasion et s’installer en Aquitaine, mais doivent pour cela traverser le territoire des Éduens (au nord de la région lyonnaise). Quant aux Éduens, alliés de Rome, ils ne goûtent guère à la menace des Germains qui s’approchent dangereusement d’eux…
En mars -58, Jules César notifie aux Helvètes son refus catégorique de les voir traverser le territoire Éduen, ce qui ne les empêche pas de passer tout de même : il en va de leur survie ! Ainsi commencent les premières hostilités entre la puissante Rome et les peuples gaulois…
Guerres et divisions
À bien des égards, la conquête de la Gaule s’apparente à une suite d’expéditions militaires sans vue d’ensemble. Jules César n’a aucun plan préconçu, aucune stratégie à l’échelle des vastes territoires qu’il traverse avec ses troupes. Il se contente de jouer des rivalités entre tribus pour faciliter ses déplacements et ses ravitaillements et assurer ses succès militaires.
Et, coup de bol, ça marche !
Après quelques victoires de Julius, toutefois insuffisantes pour affirmer l’hégémonie de Rome, les Gaulois comprennent enfin qu’ils doivent s’unir pour lutter… C’est Vercingétorix, alors jeune noble arverne, qui organise la résistance. Après une victoire triomphante à Gergovie, les troupes de Vercingétorix se retrouvent assiégées à Alésia…
Jules César lance toutes ses ressources dans ce siège : il déploie une dizaine de légions et parvient à prendre au piège environ 80 000 guerriers gaulois à Alésia ! À l’issue d’un siège de 45 jours, le chef romain obtient par la famine la reddition des occupants.
Du sang sur les mains mais des lauriers sur la tête
Après des années de lutte, c’est la fin. Vercingétorix dépose les armes et la Gaule devient province romaine. Jules César exulte ! Il obtient enfin son fait d’armes qui lui permettra de briller d’un éclat au moins égal à celui de Pompée. À quel prix ? Les historiens estiment que la conquête de la Gaule se fit dans le sang de 300 à 500 mille Gaulois. Un véritable massacre…
Fort de son succès, Jules César rentre à Rome. Défiant les règles de la République romaine, il franchira le Rubicon à la tête de ses légions… et mettra la République romaine au bord du chaos. Mais ça, c’est une autre histoire.
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De quoi? Uderzo et son pote nous auraient pas dit la vérité? Et pour la potion magique aussi c’est pas pour de vrai? Je suis déçue…
Toujours sympa de venir se balader du côté de la toile. Et vive la Gaule Narbonnaise ! (Narbonnaise de naissance et de coeur, je suis quand même très fière de cette ville, ancien haut-lieu de cette glorieuse époque!
Tiens, quand j’en aurais le temps, je ferais un petit article sur cette ville et ses secrets quand tous les dossiers en souffrance qui hurlent de douleur sur mon bureau auront été expédiés!
Vivement le prochain article!
Uderzo et son pote ont même fait un mal fou à la mémoire de la légion romaine! La vision d’une armée décadente et ventripotente restera à jamais graver dans l’esprit de millions de gens. Ce qui est totalement faux : l’armée romaine était l’une des armées les mieux entraînées et les plus disciplinées de tous les temps… Il fallait bien ça pour maintenir la Pax Romana au milieu de tous ces barbares!!
A lire sur ce sujet, le dernier numéro du magazine Guerres et Histoire.
Pour un article sur Narbonne, j’adorerais! Je me rappelle avoir fait une visite là-bas quand j’étais collégien (option latin!) et je garde un bon souvenir des vestiges de la Rome antique (la via Domitia, toussa toussa…)
Vivement ton prochain article! 🙂