La fascinante histoire de la formule magique Abracadabra
Abracadabra! Un mot anodin, aux consonances enfantines, qu’on entend encore parfois dans la bouche de magiciens en herbe pour époustoufler leur assistance et sortir un lapin de leur chapeau haut-de-forme (Mais ce putain de chapeau était pourtant VIDE quand il nous l’a montré!!!). Mais réduire le pouvoir de cette formule « magique » à de simples spectacles de magie serait une grave erreur… ABRACADABRA fait partie de ces rares mots qui possèdent une histoire vieille de plusieurs millénaires, alliant superstition, occultisme et démonologie!
Une des plus vieilles traces de l’utilisation du mot Abracadabra dans la littérature se trouve dans le poème Liber Medicinalis daté du IIe siècle, écrit en latin par un dénommé Serenus Sammonicus (un contemporain de l’empereur Caracalla) et dont voici une proposition de traduction:
« La fièvre que les Grecs appellent hmitritaion est plus dangereuse. (…) Ecrivez sur un morceau de papier ABRACADABRA, puis répétez ce mot autant de fois qu’il y a de lettres dans le mot, mais en retranchant chaque fois une lettre, de sorte que le tout ait la figure d’un cône. Cela fait, suspendez avec un fil de lin le morceau de papier au cou du malade. »
Selon Serenus, cette simple formule aurait donc la faculté de soigner une malade atteint d’une fièvre mortelle! Mais d’où sort-il cette croyance? C’est ici que les avis des spécialistes commencent à diverger. Selon certains, dont l’abbé Migne dans son Dictionnaire des Sciences occultes (1846) (source: Google Books), Abracadabra est un mot dérivé du démon Abraxas (pas très joli à voir: une tête de coq, des pieds de dragon et toujours avec un fouet à la main) popularisé par la secte des Basilidiens qui le considére comme le Dieu suprême. Quelle est donc cette mystérieuse secte? C’est un mouvement religieux fondé au IIe siècle par Basilide, un disciple de Simon le Magicien, qui pense que chaque homme posséde deux âmes, une bonne et une mauvaise, expliquant ainsi assez brillamment le conflit perpétuel entre les pulsions et la raison. Sacrilège suprême pour les Chrétiens, Basilide considère également que Jésus-Christ n’est qu’un simple démon envoyé sur Terre par Abraxas…
Médaillon à l’effigie du démon Abraxas (aussi appelé Abrasax)
Abraxas aurait donc donné Abracadabra… Mouais, on a de sérieuses raisons d’être sceptique. Certes, les dates coïncident: les Basilidiens et le poème de Serenus Sommonicus appartiennent à la même époque, le IIe siècle après Jésus Christ. Mais étymologiquement, ça ne tient pas vraiment la route, et cela n’explique pas du tout la dernière partie de la formule magique…
Une deuxième explication est tirée directement d’une phrase en hébreu fondatrice de la chrétienté: Ab (le père), Ben (le fils), Ruach hakodesh (et le Saint-Esprit). Ma foi, pourquoi pas, même si tout cela semble légèrement capillotracté…
Non, si vous voulez mon avis, l’explication se trouve plutôt du côté de la formule araméenne qu’aurait prononcé Dieu en personne « Evra kedebra », c’est à dire « je créerais selon mes paroles ». « Bon sang mais c’est bien sûr! » doit alors s’exclamer tout fan de Harry Potter qui se respecte. C’est, à peu de choses près, l’avada kedavra, formule choisie par JK Rowling pour le sort ultime conduisant à la mort instantanée de son adversaire… Ce genre de petit clin d’œil fait toujours plaisir!
Talisman Abracadabra tuilisé jusqu’au XVIIIe siècle pour chasser la maladie!
Quoi qu’il en soit, le texte de Serenus Sammonicus fait mouche parmi ses contemporains, en atteste la multitude de talismans ABRACADABRA retrouvés par les archéologues. Et la tradition ne s’arrête pas de sitôt, preuve en est cette phrase tirée du livre The Troublesome Voyage of Captain Edward Fenton écrit par une certaine Eva Rimmington Taylor… au XVIe siècle! « Banester sayth he healed 200 in one yer of an ague by hanging abracadabra about their necks », que l’on pourrait traduire par quelque chose du genre « Banester déclara qu’il avait soigné 200 malades de la fièvre en un an en faisant pendre le talisman abracadabra autour du cou des patients ».
Extrait de The Troublesome Voyage of Capt. Edward Fenton d’Eva Rimmington Taylor
Et ça ne s’arrête pas là! Deux siècles plus tard, c’est sous la plume de Daniel Defoe, l’auteur génial de Robinson Crusoé, que l’on retrouve une mention de la formule magique dans son Journal de l’Année de la peste (1720). Il y décrit les différentes méthodes utilisées pour se protéger de la maladie durant la grande peste de Londres de 1665… dont fait partie l’usage d’un talisman ABRACADABRA, tout comme dans la Rome antique!
Mais avec les progrès de la médecine les rites anciens se meurent et depuis le XIXe siècle, plus personne n’a recours à la méthode de Serenus Sammonicus pour chasser la maladie. Ce sont maintenant les magiciens qui s’approprient la puissance de la formule magique… Tout fout l’camp!
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SUPER INTERESSANT!!
DONC ON INVOQUE UN DEMON QUAND ON DIT ABRACADABRA LOL
On s’est souvent moqués de Jacques Chirac quand il a sorti en 2000 en direct à la télé c’est « abracadabrantesque », parlant des accusations qui pesaient sur le financement de son parti le RPR.
Ses parles exactes sont:
Aujourd’hui, on rapporte une histoire abracadabrantesque. On fait parler un homme mort il y a plus d’un an. On disserte sur des faits invraisemblables qui auraient eu lieu il y a plus de quatorze ans. On exhume un enregistrement fait il y a plus de quatre ans et dont le journal lui-même, qui publie ces propos, les qualifie » d’invérifiables » et de » sans valeur juridique « .
Passons sur le fond de l’accusation, je n’ai aucune idée si elles sont fondées ou pas. Sur la forme, on a accusé Chirac d’inventer des mots et d’être un vrai guignol (on ne savait pas encore ce que c’était d’avoir un vrai guignol à la tête de l’État…)
Mais! Chirac n’a pas du tout inventé le mot abracadabrantesque, au contraire! Il a repris une formule inventée par Arthur Rimbaud, (excusez du peu) dans un de ses poèmes, Le Coeur supplicié:
Ô flots abracadabrantesques
Prenez mon cœur, qu’il soit sauvé.
Ithyphalliques et pioupiesques
Leurs insultes l’ont dépravé !
Je trouve que ce genre de licences poétiques dans la bouche d’un chef d’État et une référence littéraire distinguée, ça a de la gueule et n’est pas dénué d’un certain charme, n’en déplaise à certains.
J’ignorais que Chirac avait cité du RImbaud!
Quel charlot, ce Chichi :p
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T’es un bon toi
ses quoi les parole tu peu me dire stp
😈 ABRACADABR INVOQUE SHAYTANE
Vi har två bar alternativ just nu.Vilket det blir beror på lite andra faktorer som inte är helt klara. Vi kommer gå ut med ett nytt brev så fort vi fått mer information.Vi är också övertygade om att 2009 blir fantastiskt!Mvh Ledtnvesittplaas
Merci de tout coeur pour votre article, plus qu’intéressant !!
Mercixxx de tout coeur pour votre article, plus qu’intéressant !!
merci également pour ce commentaire et ses informations intéressantes!