En 1788, dans un contexte politique explosif, éclate la « Journée des Tuiles » de Grenoble. Cette journée est capitale dans l’Histoire de la Révolution (et je ne dis pas ça parce que je suis moi-même grenoblois!).

Les Etats Généraux, justement,… Il s’agit tout simplement d’une Assemblée exceptionnelle que seul le Roi a le pouvoir de convoquer. Cette Assemblée rassemble des députés issus des trois ordres.

Très utilisée aux XIV et XVe siècle, cette tradition est tombée petit à petit en désuétude. Imaginez un peu: leur dernière convocation a eu lieu en 1615, soit plus de 150 ans auparavant!

Louis XVI voit d’un très mauvais oeil cette demande de convocation des Etats généraux. Mais bientôt, comme à chaque fois, il se pliera à la vindicte populaire.

Des cahiers de doléance sont écrits dans chaque commune de France. L’effervescence est folle! Des millions de français participent à la rédaction des doléances, qui sont ensuite compilées dans un unique cahier.

Le 5 Mai 1789, c’est le grand jour… Louis XVI ouvre le bal par un discours inaugural. Les Etats Généraux sont officiellement réunis. Et avec eux le début des ennuis pour notre pauvre Louis XVI… Il est coutume de dire que son discours est totalement râté… Il y fustige, grosso modo, l’esprit de nouveauté qui souffle sur la France: manoeuvre politique maladroite qui conforte encore plus ses nombreux ennemis.

Très vite, un débat est levé: les députés du Tiers-Etat souhaitent un vote « par tête » et non « par ordre ». Le calcul est simple: étant donné qu’il y a 3 ordres, il suffirait que la nôblesse et le clergé s’allient (ce qui est plus que probable) pour que la voix du Tiers-Etat soit automatiquement écartée… C’est d’ailleurs ce qui se produisait régulièrement au Moyen-Age lors des précédentes assemblées!

Alors que si les votes sont comptabilisés par tête de pipe, le rapport de force s’inverse complètement!

Le 6 mai, les députés du Tiers-Etat se renomment « Communes », en hommage au parlementarisme britannique.

Le 16 Mai, ils se proclament « Assemblée Nationale ».

Le 20 juin, les députés des trois ordres font le fameux serment du « Jeu de Paume », dans lequel ils jurent de ne pas mettre un terme à cette assemblée tant qu’une Constitution ne sera pas rédigée.

Le 9 Juillet, l’Assemblée nationale se proclame « constituante »! Un vrai choc!

Nous voilà arrivés à la veille du 14 Juillet… On l’a vu, la population est en effervescence: un vent de changement souffle sur la France. La Révolution devient inévitable… Comment réagira Louis XVI? Parviendra-t-il à sauver sa vie et sa dignité? Vous le saurez dans le prochain numéro!