La seconde Guerre Mondiale : comment en est-on arrivé là ?
Une Allemagne humiliée…
Les causes profondes de la seconde Guerre mondiale sont probablement à trouver dans le sentiment d’humiliation qu’ont subi les Allemands au sortir de la Première Guerre Mondiale. 1918 expliquant 1939 ? Sans doute…
Dans Mein Kempf, le livre qu’Hitler rédige en 1925, le futur dictateur affirme que sa mission première est d’effacer l’humiliation du Traité de Versailles de 1919. Ce « diktat » de Versailles, comme il l’appelle, repose sur une demi-douzaine de mesures très strictes envers l’Allemagne :
En premier lieu, l’Alsace et la Lorraine, acquises à l’issue de la guerre de 1870 contre la France, sont restituées à la France. Sans même demander leur avis aux habitants de ces deux régions, de culture allemande depuis près de 50 ans… Certes, on permet à ces deux régions d’avoir un statut législatif particulier en n’embrassant pas totalement les lois françaises. De quoi atténuer le traumatisme de ce changement de souveraineté ? Probablement pas…
L’Allemagne est aussi démembrée au profit de la Belgique (qui récupère respectivement les trois cantons d’Eupen, de Saint-Vith et de Malmédy) et de la Pologne qui voit son territoire agrandi au détriment des territoires allemands de l’est. Un « corridor de Dantzig », absurdité géographique permettant un accès à la mer Baltique de la Pologne, coupe littéralement l’Allemagne en deux.
Alsace, Lorraine, villes belges, territoires de l’est… À cette longue liste s’ajoutent les colonies africaines de l’Allemagne qu’on lui retire pour se les partager entre alliés : adieu Cameroun, Togo et Ruanda-Urundi…
Pour s’assurer que les Allemands respectent les termes de ce traité et qu’aucune velléité ne leur vienne à l’esprit, on réduit leur armée comme peau de chagrin. Le pays n’a désormais plus les moyens ni d’agresser, ni de se défendre.
Pour achever le tout, on demande au gouvernement allemand de reconnaître ses fautes et sa seule responsabilité dans le déclenchement de la guerre, en ce qui s’apparente à une séance de flagellation en bonne et due forme ! La France, sur une idée de Clémenceau, tentera même de leur faire payer la reconstruction de la France…
Signe du malaise ambiant, même le Sénat américain, censés ratifier le traité de Versailles, rejette le texte en séance du 19 mars 1920 par une écrasante majorité.
Une fake news pour ouvrir les hostilités !
Ce sentiment « anti-Versailles » est encore prégnant dans la société allemande des années 30. Lorsqu’il arrive au pouvoir en 1933, Hitler évolue donc dans un terreau fertile… C’est tout naturellement qu’il met bientôt fin à la « pire atrocité » du traité : le couloir de Dantzig. Le 30 août 1939, Un ultimatum est envoyé aux autorités polonaises leur demandant d’envoyer dans les 24 heures un émissaire à Berlin pour traiter de cet épineux sujet. Le lendemain, Hitler interprète l’absence de réponse de la Pologne comme un « rejet des propositions de paix » (sic).
Dans le même temps, pour donner le change et tenter de ne pas s’aliéner l’Europe entière, un stratagème est mis en place : le 31 août 1939, un commando nazi est chargé d’attaquer un émetteur radio dans la ville allemande de Gleiwitz. Le but est bien sûr de faire croire que l’Allemagne est attaquée par les Polonais ! Pour parfaire la mise en scène, un message est même diffusé appelant la population locale à se soulever contre Hitler… Cet « incident de Gleiwitz », imaginé par Himmler, ne dupe pas grand monde. Mais c’est en s’appuyant sur son ultimatum et sur cet incident que l’Allemagne envahit « légitimement » la Pologne…
Des chevaux contre des tanks en acier…
La première bataille entre Polonais et Allemands a lieu à Krojanty. Cette« charge de Krojanty » est restée célèbre pour les chevaux qui y furent déployés côté polonais. Pas moins de 250 chevaux qui attaquent des chars en acier… un anachronisme qui semble si désuet ! Les Allemands se servent d’ailleurs de cette image pour alimenter le mythe de l’archaïsme de la Pologne, et justifier ainsi leur domination sur ce peuple…
Deux jours plus tard, le 3 septembre 1939, la France et l’Angleterre se décident enfin à bouger et se déclarent en guerre contre l’Allemagne. C’est le début « officiel » de la seconde Guerre Mondiale.
En France, l’ordre de mobilisation générale est lancé : 4 millions d’hommes sont ainsi enrôlés, dont la plupart exerce le métier d’artisans ou de paysans… Se doutent-ils qu’ils s’apprêtent à vivre les pires heures de leur existence ?
L’État-major français craignant une invasion allemande imminente, il est décidé de construire une frontière infranchissable. Ou presque. C’est la ligne Maginot. Une idée de génie.
Ou presque.
____________________________________
Vous avez aimé cet article ? Alors j'ai besoin de vous ! Vous pouvez soutenir le blog sur Tipeee. Un beau geste, facile à faire, et qui permettra à EtaleTaCulture de garder son indépendance et d'assurer sa survie...
Objectif: 50 donateurs
Récompense: du contenu exclusif et/ou en avant-première
Je vous remercie pour tout le soutien que vous m'apportez depuis maintenant 5 ans, amis lecteurs!
Djinnzz
PS: ça marche aussi en cliquant sur l'image juste en dessous ↓↓↓↓