L’opération Barbarossa, tournant de la 2nde Guerre Mondiale
Résumé des épisodes précédents
Après avoir envahi le couloir de Dantzig puis la Pologne, l’Allemagne nazie s’attaque à la France.
L’armée française bénéficiant de stratèges hors pair (merci M. Maginot), la France tombe aux mains des Nazis en quelques semaines.
Le Führer s’attaque maintenant à l’Angleterre. Ayant tout d’abord comme objectif de détruire la Royal Air Force britannique, les forces allemandes commencent ensuite le bombardement de Londres. Mais Hitler se rend très vite à l’évidence : il vient de perdre la bataille d’Angleterre.
En Atlantique, c’est compliqué
Les hostilités ont commencé dans l’Océan Atlantique quelques heures à peine après la déclaration de guerre à l’Allemagne, le 3 septembre 1939. Ce jour-là, l’Athenia, un paquebot de croisière qui faisait route vers l’Amérique avec plus d’un millier de passagers à bord, fut torpillé sans préavis par un sous-marin allemand. Pour sa défense, le commandant du sous-marin jura qu’il pensait attaquer un navire de guerre et non un paquebot de croisière. Erreur humaine ou crime odieux délibéré ? La question est encore ouverte aujourd’hui…
Quoi qu’il en soit, ce crime de guerre marqua le début de ce que l’on appelle couramment la « Bataille de l’Atlantique »… La bataille la plus longue de l’Histoire : elle ne prendra fin qu’à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, le 8 mai 1945.
Dès 1939, donc, l’Atlantique est infestée de sous-marins allemands, les U-boote, qui torpillent sans relâche la flotte alliée. Plus de 23 millions de tonnes de navires seront ainsi coulés durant l’ensemble de la seconde guerre Mondiale… (soit l’équivalent de plus 1 600 navires de la taille de l’Athenia !)
Ce torpillage à répétition est hautement stratégique car il empêche l’Angleterre de recevoir l’armement que les Américains leur envoient en masse. Les U-Boote fournissent donc à l’Allemagne un avantage stratégique certain, chamboulant tous les échanges commerciaux et militaires entre l’Europe et l’Amérique.
Opération Barbarossa (ça rime avec Bérézina)
En juin 1941, la situation est plutôt en faveur de l’Allemagne : certes, Hitler s’est cassé les dents lors de la bataille de l’Angleterre, mais le contrôle de l’Atlantique lui permet de se consacrer à un projet encore plus ambitieux : l’invasion de l’URSS. Nom de code de l’opération : Barbarossa. Son but ? Mettre la main sur les ressources minières du pays, notamment de fer, indispensables pour espérer battre les Américains lorsqu’ils entreront en guerre à leur tour, ce qui ne saurait tarder… Le temps est compté !
Staline, de son côté, ne se méfie de rien… Hitler et lui ont signé un traité de non-agression en août 1939, ce qui fait de l’URSS un allié officiel de du IIIe Reich. Le Führer rompt pourtant le pacte germano-soviétique le 22 juin 1941. Hasard du calendrier : un an tout juste vient de s’écouler depuis la signature de l’armistice entre la France et l’Allemagne…
Hitler ne lésine pas sur les moyens pour trahir son ancien allié de circonstance ! Plus de 4 millions d’hommes, 600 mille camions, 4 mille chars sont mis sur le pied de guerre et marchent vers 3 directions différentes : Leningrad, Moscou et Kiev.
Mais la Russie, c’est grand ! Les routes sont en piteux état, le ravitaillement des troupes difficile à mettre en place. Les Russes, bien sûr, ne laissent pas leur pays se faire envahir en restant les bras croisés. Ils peuvent compter sur leur armement de pointe : leur char T-34, d’une robustesse à toute épreuve et la katioucha, leur nouveau lance-roquettes au potentiel de destruction énorme malgré sa faible précision..
Malgré une forte résistance, l’armée allemande poursuit invariablement sa progression et s’enfonce profondément dans des terres inhospitalières…
Que fait Staline ?
Le 3 juillet 1941, Staline prononce un discours radiodiffusés dans lequel il compare l’invasion d’Hitler aux guerres napoléoniennes. Tout naturellement, il demande donc à son peuple de pratiquer la même méthode de défense qu’en 1812 : la technique de la terre brûlée !
La perfide agression militaire de l’Allemagne hitlérienne, commencée le 22 juin, se poursuit contre notre Patrie. (…)
Discours radiodiffusé de Staline, le 3 juillet 1941
On estimait que l’armée de Napoléon était invincible. Mais elle a été battue successivement par les troupes russes, anglaises, allemandes. (…)
Chose très importante encore, c’est que l’Allemagne fasciste a violé perfidement et inopinément le pacte de non-agression conclu, en 1939, entre elle et l’URSS sans vouloir tenir compte qu’elle serait regardée par le monde entier comme l’agresseur. (…)
Toutes les matières de valeur, y compris les métaux non ferreux, le blé et le carburant qui ne peuvent être évacués doivent être absolument détruites.
Le 19 septembre, le manque de provisions dans l’armée allemande commence à se faire sentir… Les prisonniers russes sont les premiers à en faire les frais : plus de 600 mille d’entre eux meurent ainsi de faim ou de maladie.
La boue…
Et c’est au tour de la météo de jouer des siennes : les abondantes pluies d’automne arrivent. Cette saison que les Russes eux-mêmes redoutent porte un nom : la raspoutitsa, littéralement la « saison des mauvaises routes ». La boue devient la pire des adversaires, paralysant les camions et les chars. Les hommes eux-mêmes ont du mal à marcher dans cet environnement gluant et poisseux.
…et le froid
En novembre 1941, enfin, le gel durcit le sol ce qui facilite es déplacements. Mais cette vague de froid est terrible également : le thermomètre frôle bientôt les -50°C… La Wehrmacht, qui était censé conquérir l’immense Russie en moins de quatre mois selon le plan d’Hitler, n’avait donc pas prévu d’équipements d’hiver… Sans équipement pour surmonter les températures polaires, les hommes meurent de froid… c’est l’hécatombe.
La bataille de Moscou
Malgré toutes ces difficultés, les Allemands parviennent aux portes de Moscou au début du mois d’octobre 1941. C’est déjà, en soi, un véritable exploit humain !
Sous le commandement de Joukov, la ville s’organise pour faire reculer l’envahisseur : plus de 250 mille femmes et adolescents (toute la population valide n’étant pas soldat, en somme) creusent des centaines de kilomètre de tranchées autour de la ville…
D’autres installations défensives sont placées tout autour de la ville : hérissons tchèques, chevaux de frise, ballons gonflés au gaz et reliés au sol par des câbles d’acier pour empêcher les vols des avion… Moscou se transforme en véritable forteresse !
Après quelques semaines de combat, les forces allemandes sont épuisées. Trop affaiblies pour vaincre, elles sont contraintes de se replier à plus de 200 km de la capitale. En décembre 1941, Moscou est sauvé ! L’opération Barbarossa se solde par un échec.
Après Barbarossa, le « plan bleu »
Hitler, dans son acharnement maladif, contraint ses généraux à maintenir leurs positions. Malgré la tournure désastreuse que prend l’opération Barbarossa, il est encore persuadé qu’il peut vaincre Staline…
En juin 1942, sa stratégie change : l’opération Barbarossa est finie et laisse sa place à l’opération Fall Blau (« plan bleu ») dont le but est la conquête des champs de pétrole du Caucase, notamment celui de la ville de Bakou. « Sans le pétrole de cette région, la guerre est perdue », déclarait assez lucidement Hitler à son officier supérieur von Manstein…
Avec ce nouveau plan, la conquête de la ville de Stalingrad devient un objectif majeur… Mais c’est une autre histoire !
Bilan
La victoire russe sur les Allemands s’est faite au prix de pertes colossales. Ce succès ressemble fort à une victoire à la Pyrrhus… Plus de 1.5 millions de soldats de l’Armée rouge sont morts au combat, près de 4 millions sont faits prisonniers dont la moitié environ sont morts de faim, de froid ou de dysenterie. Ce sont donc près de 4 millions de Russes qui trouvent la mort, contre 800 mille soldats allemands.
Surtout, Staline n’a fait que repousser l’ennemi mais ne lui a pas porté de coup de grâce : l’ennemi campe encore dans la région, et c’est bientôt dans le Caucase, autour de Stalingrad, que se jouera en partie l’issue du conflit.
Alors que l’Allemagne est embourbée autour de Moscou, un événement majeur va changer la donne au niveau mondial : le 7 décembre 1941, les Japonais attaquent Pearl Harbour, une île américaine au milieu du Pacifique. À partir de maintenant, la guerre devient (vraiment) mondiale…
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