Le cardinal dans tous ses états
De quoi parle-t-on ?
Un cardinal, c’est un oiseau d’Amérique du Nord au plumage rouge.
Oui, mais encore ?
C’est un poisson !
Ou un insecte !
Et même un papillon !
…Les adeptes de vin rouge y reconnaîtront quant à eux un cépage… quand les épicuriens le goûteront plutôt en apéritif !
Mais un cardinal, c’est aussi… un homme en habit rouge, personnage important de l’Église catholique, bien sûr ! Souvent haut en couleur (pourpre !), on peut en rencontrer dans bien des pays du monde. C’est surtout au Vatican que vous aurez le plus de chance d’en croiser, tout particulièrement quand ils se rassemblent à l’occasion d’évènements importants pour l’Église.
Un cardinal est le plus haut dignitaire de l’Eglise catholique romaine après le pape. Il est choisi par ce dernier pour l’assister et le conseiller dans ses multiples tâches, soit collégialement, soit individuellement. Et surtout… il participe à l’élection d’un nouveau pape parmi ses pairs. Un cardinal, c’est donc un pape en puissance.
Petit point de vocabulaire !
Il ne faut pas confondre le cardinal avec l’évêque. Ce dernier a reçu le “sacrement de l’ordre” qui comporte lui-même trois degrés : diaconat, prêtrise et épiscopat, tandis que le cardinalat est un titre honorifique et une dignité conférée par le pape et n’est lié à aucun sacrement.
L’évêque est le responsable d’une église locale, un diocèse, dans lequel il représente l’Église universelle. Il officie dans une cathédrale qui n’est ni plus ni moins qu’une église dans laquelle se trouve la cathèdre, le trône épiscopal. Parmi les quelque 3 000 diocèses existant dans le monde, 7 ont un statut particulier : les diocèses dits “suburbicaires” qui sont immédiatement voisins du diocèse de Rome.
Chaque diocèse est quant à lui constitué de paroisses, chacune possédant son église paroissiale. Un prêtre (le curé) en a la charge sous l’autorité directe de son évêque.
Un diacre est également un membre du clergé chargé de l’assistance aux pauvres et malades dans le cadre d’une diaconie, institution liée à la paroisse. Il est collaborateur de l’évêque sous l’aspect matériel et peut exercer certaines fonctions habituellement remplies par le prêtre : prêcher, baptiser… mais ne peut pas dire la messe.
Quant à l’archevêque, c’est un évêque placé à la tête d’une province ecclésiastique qui comporte donc plusieurs évêchés pour lesquels, outre une primauté d’honneur, il a un rôle de coordinateur et d’organisateur de leur coopération.
Ouf ! Nous voilà fin prêts pour entrer dans le vif du sujet !
Quelle est l’origine du cardinal ?
Dans l’empire romain, sous l’empereur Théodose (IVè s.), le titre de “cardinalis” était donné à des personnes qui exerçaient les grandes charges de l’empire : officiers de la couronne, généraux, préfets du prétoire… Il signifie “principal”, mais vient lui-même du mot “cardo” : un pivot, une charnière. Le “cardo maximus” chez les romains était l’axe routier nord-sud le plus important autour duquel était structurée la cité.
L’Église a repris ensuite ce titre pour désigner les haut-membres du clergé de la ville de Rome et ses environs, à la fois dépendants du pape… et chargés de l’élire !
Une “création” du pape
Un cardinal est “créé” par décret par le Pape lors d’un “consistoire”. Ce terme “créer” vient lui aussi du droit romain quand un magistrat était nommé en fonction de la dignité émanant de sa personne et non afin de pourvoir un poste vacant. Ainsi un cardinal est-il “créé” pour ses qualités d’homme et de pasteur et non en vue d’abord d’occuper un poste.
Aucun laïc n’est jamais devenu cardinal. Une personne qui, selon l’expression, “est élevée à la pourpre cardinalice” doit être prêtre, mais pas nécessairement évêque. Dans la pratique toutefois la plupart des cardinaux sont évêques ou reçoivent préalablement la consécration épiscopale. Cependant, dans le passé, des personnalités ont pu être créées “cardinaux” en ayant simplement reçu les ordres mineurs : ce fut ainsi le cas de Mazarin qui n’a jamais été prêtre ni a fortiori évêque.
Chaque cardinal est créé au titre d’une église (diocèse), d’une paroisse ou d’une diaconie autour de Rome. Par exemple, le cardinal Barbarin l’a été au titre de la paroisse de la Trinité-des-Monts de Rome : c’est donc un cardinal-prêtre. Ce lien entre le cardinal et la ville de Rome s’appelle le titre cardinalice et symbolise sa soumission à l’évêque de Rome… c’est-à-dire au pape ! Plus le titre cardinalice est prestigieux, plus le cardinal a un “rang” élevé dans la hiérarchie. On compte donc trois “échelons” de cardinaux : les cardinaux-évêques, les plus prestigieux, à la tête de l’un des sept diocèses suburbicaires (immédiatement voisins de celui de Rome), les cardinaux-prêtres rattachés à l’une des paroisses et enfin les cardinaux-diacres rattachés à une diaconie de ces mêmes paroisses.
Prince de l’église, le cardinal a droit au titre “d’Éminence”… vous risqueriez de le vexer si vous en croisez un et l’appelez simplement “Monsieur” !
Depuis 1245 et le premier concile de Lyon, le cardinal porte, au moins pour les cérémonies, des vêtements et une barrette ou une calotte de couleur rouge pourpre. C’était d’une part la couleur de la toge des sénateurs romains et d’autre part le symbole du sang du Christ.
Les cardinaux et l’organisation de l’Eglise
Le Collège cardinalice (appelé autrefois Sacré Collège) est constitué par l’ensemble des cardinaux du monde dont le nombre a atteint 222 en avril 2019 sous le Pape François. Il est présidé par un doyen élu et confirmé par le pape. Le rôle du doyen prend toute son importance lors du décès d’un pape et de l’organisation consécutive du “conclave” qu’il convoque et préside. En outre, si le nouveau pape élu n’est pas encore évêque (possible étant donné, on l’a vu, qu’un simple prêtre peut devenir cardinal), c’est au doyen assisté d’autres évêques de le consacrer évêque.
Quelques chiffres sur le collège cardinalice (avril 2019) :
La répartition des cardinaux par continent est très inégale : 26 sont Africains, 18 Américains du Nord, 42 Américains du Sud, 26 Asiatiques, 6 Océaniens et 104 Européens.
74 ont été “créés” par Jean-Paul II, 75 par Benoît XVI et 73 par le pape François.
On compte parmi eux 10 cardinaux-évêques (dont 5 Italiens !), 4 cardinaux-patriarches (issus des Églises catholiques orientales : Coptes, Maronites,…), 173 cardinaux-prêtres et 35 cardinaux-diacres.
Le plus âgé est Colombien et vient de fêter son centième anniversaire le 18 février dernier ! Quant au plus jeune, il a 52 ans. Leur moyenne d’âge est de 78 ans
Ces chiffres sont en perpétuelle évolution en fonction des nouvelles nominations et des décès vu les âges souvent avancés de leurs Eminences.
Pendant la vacance du Siège apostolique, c’est le cardinal camerlingue, nom donné au chef de la Chambre apostolique (l’équivalent du ministère des finances) qui veille à l’administration des biens et des droits temporels du Saint-Siège.
Le Consistoire
Ce terme est également repris du monde romain. Il désignait l’antichambre dans laquelle l’empereur rendait la justice. Aujourd’hui, le consistoire désigne plutôt une assemblée de cardinaux convoqués par le pape pour le conseiller.
On distingue trois types de consistoires : le consistoire ordinaire secret réunit les cardinaux présents auprès du pape (membres de la Curie – cf. infra) pour discuter des affaires souhaitées par le pape. Il n’est pas public et n’a pas d’ordre du jour préalable. Au cours d’un consistoire ordinaire public, plus solennel, des décisions importantes sont annoncées : béatifications, canonisations, création de nouveaux cardinaux, etc. Quant au consistoire extraordinaire à huis clos, il réunit tous les cardinaux du monde sur des sujets graves.
La Curie romaine
La Curie, c’est le gouvernement de l’Eglise dans lequel le cardinal joue bien sûr un rôle prépondérant. Le nom vient du terme latin “curia” qui désignait le siège du Sénat romain. Elle est constituée par l’ensemble des “dicastères” (équivalent des ministères dans la société civile), mot signifiant “cour de justice” en grec, et autres organismes qui assistent le pape dans sa mission de pasteur et chef suprême de l’Eglise catholique : secrétairerie d’Etat, 9 congrégations (qui ont d’ailleurs tendance à se substituer aux consistoires ordinaires secrets), 5 conseils pontificaux mis en place par les quatre derniers papes et 3 tribunaux.
D’autres organismes et commissions sont en charge de sujets plus spécifiques… y compris, depuis le Pape Jules II en 1506, la garde suisse ! La plupart de ces organismes sont dirigés par des cardinaux. Ce sont en général des cardinaux-diacres qui doivent résider à Rome et qui sont appelés “Cardinaux de Curie”, à la différence des cardinaux-prêtres qui exercent des charges d’évêques à travers le monde.
Le Conclave : le pape est mort… vive le pape !
Lorsqu’un pape vient à décéder, son successeur est, dans les faits, choisi dans le collège des cardinaux. Ceux-ci se réunissent alors solennellement dans la chapelle Sixtine, ferment les portes à clef pour élire parmi eux le successeur de saint Pierre. Tant qu’ils ne se sont pas mis d’accord, il leur est interdit de mettre le nez dehors ! Tout juste ont-ils le droit d’être logés dans la résidence Sainte-Marthe, près de la salle des audiences.
Pour être électeur, un cardinal ne doit pas être trop âgé : passé 80 ans, il ne lui est pas permis de participer au vote ! Le nombre des “cardinaux électeurs” est en principe limité à 120, mais il peut être un peu supérieur. Début 2019, on compte 122 cardinaux électeurs et 100 cardinaux non électeurs.
En théorie, le Collège peut élire qui il veut en respectant les règles suivantes : un homme, baptisé, catholique, ayant toute sa raison, apte à devenir évêque (donc célibataire ou prêt à le redevenir). En pratique, c’est bien un des cardinaux électeurs qui est systématiquement élu.
L’élection se fait à la majorité des deux tiers par vote à bulletin secret. Si cette majorité n’est pas atteinte lors d’un vote, il est procédé à un nouveau tour de scrutin. Le résultat est annoncé au public au fur et à mesure des votes par la fameuse fumée noire (échec) ou blanche (élection). Si le conclave n’arrive pas à se mettre d’accord, le processus peut durer très longtemps… parfois plusieurs semaines !
Ce qui se passe dans la chapelle Sixtine doit rester dans la chapelle Sixtine… C’est ce que précise l’article 55 de la Constitution apostolique :
Le Cardinal Camerlingue et les trois Cardinaux assistants pro tempore ont l’obligation de veiller soigneusement à ce que ne soit violé d’aucune manière le caractère secret de ce qui se passe dans la Chapelle Sixtine.
En général, une foule considérable de fidèles se tient sur la place Saint-Pierre pour observer la sortie de la fumée en espérant qu’elle sera blanche… Les caméras du monde entier sont également braquées en direct sur la cheminée. C’est que cet événement est toujours émouvant dans la vie d’un croyant !
Le fameux “Habemus Papam” (“Nous avons un pape”, en latin) et le nom du nouveau pape sont annoncés du haut de la loge des bénédictions par le doyen des cardinaux-diacres. Quant au “tâtage de c…” pour vérifier que le pape est bien un homme, il relève plus du mythe que de la réalité historique !
Le Concile œcuménique : un cas particulier
Le Concile oecuménique (du latin : concilium signifiant assemblée) est la réunion plénière des évêques et des autorités ecclésiastiques (théologiens) du monde catholique en vue de se prononcer sur la doctrine, les dogmes, la liturgie, la discipline et la place de l’Eglise dans la société en évolution. Un cardinal y participe en tant qu’évêque ou archevêque, mais y est traditionnellement convoqué, même s’il n’a pas été consacré évêque.
S’ils furent relativement nombreux dans les premiers siècles du christianisme, car il fallait bien alors définir la doctrine et les règles à respecter pour être « dans l’Eglise », seuls 21 Conciles ont eu lieu au cours des 20 siècles d’existence de l’Eglise. Le dernier en date est celui dit de Vatican II qui s’est déroulé de 1962 à 1965 sous le pontificat de Jean XXIII, puis de Paul VI.
Ainsi, comme il est facile de le constater, nombre de titres, coutumes et organismes sont issus tout droit de l’organisation de l’empire romain. Comme dans beaucoup d’autres domaines (fêtes, saints…), l’Eglise a souvent repris l’existant en le christianisant.
Cardinal, Création, Collège, Consistoire, Curie, Congrégations, Conseils pontificaux, Conclave, Concile…Il ne manque plus qu’un “chapeau” pour clôturer cette liste de “C” !
Qu’est devenu le galero ?
Ce grand chapeau plat rouge avec des houppes de chaque côté que portaient autrefois les cardinaux n’était plus guère utilisé qu’à deux reprises : le jour de la création du cardinal et à son décès. Il apparaît encore dans les armoiries des cardinaux.
Ainsi a disparu une tradition qui voulait que le galero fût déposé au pied du lit funèbre du cardinal, puis suspendu au plafond au-dessus de sa sépulture. Selon la légende, le jour où le chapeau tombait de lui-même à terre révélait l’instant où le défunt était admis en Paradis. Il n’y a donc plus moyen de connaître le moment de cet heureux événement ! Les files d’attente à la porte du Paradis étaient peut-être devenues trop longues pour contrôler si le candidat avait bien respecté durant sa vie les trois vertus théologales : foi, espérance et charité, mais aussi les quatre vertus “cardinales” que sont la prudence, la tempérance, la force d’âme (le courage) et la justice…
Comme pour tout mortel, les fidèles devront se contenter désormais d’un simple “RIP” : Requiescat In Pace. Amen !
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Sujet complexe ! Même les plus fidèles chrétiens ne connaissent pas toujours tous les rouages de l’Institution.
Je dois admettre que je ne savais pas qu’il existait une hiérarchie entre cardinaux… Pour le reste, ça a fait toujours une bonne piqûre de rappel.
Tous ces cardinaux seraient bien inspirés de prendre des positions progressistes… Les scandales qui éclaboussent l’Eglise depuis plusieurs années doivent trouver une issue par le haut.
Je me rappelle aussi d’un Cardinal qui, pendant les débats sur le Mariage pour tous, estimait que c’était intolérable et que l’étape suivante serait la légalisation de l’inceste. (Coucou Barbarin, je pense à toi)
Voilà ce qu’il déclarait en septembre 2012 : « Après, ça a des quantités de conséquences qui sont innombrables. Après, ils vont vouloir faire des couples à trois ou à quatre. Après, un jour peut-être, l’interdiction de l’inceste tombera »
Que son altesse se rassure, on n’a pas attendu après elle pour faire des plans à 3 🙂
C’est dommage parce que ce genre de déclarations débiles jettent l’opprobre sur l’Eglise et donc par ricochets sur tous les Chrétiens catholiques.
On dit « Éminence » et pas « altesse », d’après le post !
Ce n’est pas parce qu’un seul cardinal dit une bêtise, que toute l’Église est à mettre à la poubelle.
Raisonnez à l’envers : imaginez un monde sans Église catholique. Ne pensez-vous pas que le Monde serait orphelin ?
Homélie de Jean-Paul II en 2003 :
« Le rouge pourpre de l’habit cardinalice évoque la couleur du sang et rappelle l’héroïsme des martyrs. C’est le symbole d’un amour pour Jésus et pour son Église qui ne connaît pas de limites: un amour jusqu’au sacrifice de la vie, usque ad sanguinis effusionem. »
Notre Eglise est belle, même si elle a du mal à trouver des solutions aux nouveaux enjeux du XXIe siècle et aux nouvelles aspirations des gens. C’est un phare dans l’avenir incertain pour tous ceux qui ont la foi.
Petit complément : les lecteurs les plus attentifs auront constaté qu’il existe 10 cardinaux-évêques pour seulement 7 diocèses suburbicaires. Les 3 titres cardinalices de différence s’expliquent ainsi :
– Il y a un cardinal-évêque « pro hac vice » (« pour cet événement »)
– Un titre cardinalice hors diocèse suburbicaire a été créé pour l’église Santa Maria in Traspontina en 1587
– Un nouveau titre cardinalice a été également créé par le pape François pour l’église romaine de Santi Simone e Giuda Taddeo a Torre Angela
7 + 3 = 10… Le compte est bon !
Technique infaillible pour trouver où se situe un cardinal dans une église : y suivre les enfants…
Commentaire honteux et qui ne vous honore pas.
Je me suis arrêté au point de vocabulaire… Je passe mon tour ce coup-ci
Le Vatican est un véritable État, avec un mode de gouvernance très centralisé sur la figure du Pape.
Le Pape ne peut pas être un sur-homme : il ne peut pas à la fois être pieux, intelligent, sensible, doué d’intelligence politique (pour le côté « communication ») et en même temps être administrateur, manager, gestionnaire comptable, etc.
C’est à mon avis le problème du Vatican : son organisation repose trop sur la personne du Pape. Contrairement à la quasi totalité des autres Etats du Monde, le Vatican n’a pas de Parlement : chaque dicastère (équivalent des ministères) rend des comptes directement au Pape et non au Parlement.
Il suffit que le Pape ne sache pas dire non, se fasse manipuler, etc. et c’est la catastrophe.
C’est pour ça que je pense que tant que le Vatican fonctionnera en mode « centralisé », ils auront du mal à aller de l’avant.
Le Pape est le successeur de Saint Pierre, compagnon de Jésus chargé par lui de répandre Sa parole sur terre.
Comment imaginer que l’Église soit structuré comme un État laïc ? C’est impossible. L’Église est embourbé dans des scandales et des prises de positions discutables depuis quelques années, certes, mais elle se tirera de ce mauvais pas comme elle l’a toujours fait. Elle peut compter sur ses fidèles, puisque nous sommes plus d’ 1 milliard à travers le monde.
Etre sarcastique sur l’Église dans ce commentaire serait beaucoup trop facile… Je ne frappe pas les hommes à terre.
A lire : Sodoma de Frederic Martel.
« Pendant quatre années, Frédéric Martel a vécu en immersion à l’intérieur du Vatican et mené l’enquête sur le terrain dans une trentaine de pays. Il a interrogé des dizaines de cardinaux et rencontré des centaines d’évêques et de prêtres.
Ce livre révèle la face cachée de l’Église : un système construit depuis les plus petits séminaires jusqu’au Vatican à la fois sur la double vie homosexuelle et sur l’homophobie la plus radicale. La schizophrénie de l’Église est insondable : plus un prélat est homophobe en public, plus il est probable qu’il soit homosexuel en privé. »
Écrire un roman sur l’Église catholique, épais en plus, avec comme seul prisme l’homosexualité présumée de ses dirigeants, est-ce vraiment du journalisme ou un pamphlet à charge ?
Juste pour clarifier : le but de cet article n’était pas de faire le procès de l’Église, mais bien d’en comprendre les rouages de l’organisation à son sommet !
Et c’est bien ce qu’il fait… Un plaisir de voir ce site s’animer à nouveau. Pourvu que ça dure.
On va tout faire pour… Merci pour votre soutien.
Merci pour cette analyse très précise du rôle des cardinaux (et des évêques au passage) dans l’Eglise chrétienne catholique.
J’ajoute ma pierre à l’édifice, si vous permettez. Mes professeurs avaient coutume d’affirmer que notre religion était la religion chrétienne, catholique, apostolique et romaine. À l’époque, j’apprenais et répétais simplement ce que l’on m’apprenait, sans autre forme de réflexion, ce qui est le propre de tous les écoliers.
Lors du concile de Nicée de 381, le pape déclare : « Je crois en l’Église une, sainte, catholique et apostolique ». L’adjectif « romaine » viendra plus tard.
Avec du recul, chacun de ces 4 termes mérite d’être explicité :
– chrétienne : c’est le mot le plus simple, référence directe et évidente au Christ et à sa Passion
– catholique : du grec katholikos qui signifie « universel, employé dès le IIe siècle pour désigner l’Église. On l’emploie tellement régulièrement qu’on on ne se pose plus la question de sa signification. Il n’a d’ailleurs jamais été défini avec précision par les autorités religieuses, si ce n’est comme un symbole d’unité : les chrétiens doivent être unis avec le Christ (ce qui ne fut malheureusement pas le cas vu le nombre de dérivations de la religion dès les premiers siècles de notre ère). Le mot veut également dire que le Christ rayonne unitairement sur le monde et l’univers entier.
– apostolique : c’est la succession des papes et des évêques qui est apostolique : continuatrice, sans interruption, des apôtres.
– romaine : tout simplement parce que le siège de l’Église est établi à Rome depuis l’apôtre Pierre
Merci de votre attention.
Concernant le galero, il paraîtrait que Molière lui-même ait rendu un hommage appuyé à ce couvre-chef prestigieux, mais un peu ridicule, il faut bien le dire. Ainsi écrivit-il dans les Fourberies de Scapin :
GÉRONTE : Que diable allait-il faire avec ce galero ?
SCAPIN : Il ne songeait pas à ce qui est arrivé
et cetera, et cetera
Article excellent et très complet ! J’ai tout compris, ce qui est déjà un vrai défi en soi relevé 🙂
« Aucun laïc n’est jamais devenu cardinal. » C’est archifaux. Il y a eu de nombreux cardinaux laïcs jusqu’en 1917. Car une personne qui reçoit les ordres mineurs reste un laïc ! Les ordres mineurs ne sont ni un sacrement ni une ordination. Mazarin, entre autre, est donc un cardinal laïc. Merci de corriger votre texte.