Raconte-moi une histoire: La vie de Bouddha 2/3
Avant-propos: Cet article est la suite directe de la partie 1: Naissance et jeunesse du Prince de Siddharta.
– Dis, Papa, tu me racontes la suite de l’histoire de la naissance de Bouddha?
– Oh, je ne sais pas… J’ai eu une journée difficile aujourd’hui… demain, peut-être?
– Quoi ? Mais tu ne peux pas me faire ça! Je… Je…
– C’est bon, Kevin, calme-toi. Je plaisantais. Ferme les yeux, et détends-toi.
Le Prince de Siddharta s’enfuit donc du Palais de son père pour aller à la découverte du Monde. Les hasards du chemin le mènent à une communauté de sages dans laquelle il s’intègre sans peine. Loin du faste de la Cour, son quotidien est désormais rythmé par les exercices de yoga et la méditation. Bientôt, il décide de quitter cette communauté et retourne sur les chemins. Mais cette fois, il n’est plus seul. Cinq autre sages se joignent à lui, convaincu d’avoir trouvé en Siddharta un guide spirituel.
Les six hommes se contraignent à une vie rigoureuse. Voilà maintenant six longues années que le jeune homme est parti à l’aventure, et il n’a plus que la peau sur les os. Il sent la mort proche. L’ascétisme auquel il s’astreint depuis des années le prive de ses dernières forces. Il s’allonge le long du chemin et attend la mort.
– Dis, M’sieur, pourquoi es-tu allongé là, au milieu des cailloux?
Siddharta a les yeux brouillés. D’où vient donc cette voix angélique?
– M’sieur! Tu m’entends?
Il retrouve ses esprits, et voit alors la silhouette d’une jeune fille.
– Tu m’entends, M’sieur?
– Oui, jeune fille, je t’entends.
– Tu as la peau sur les os. Tu ressembles à un squelette. Es-tu malade?
Siddharta est tout d’abord interloqué par l’incongruité de la question.
– Malade? Non, Non, jeune fille, je ne suis pas malade. Je fais souffrir volontairement mon corps pour m’élever spirituellement. Je m’apprête simplement à mourir, car mon corps est devenu trop faible.
– Vraiment? Mais… si tu meurs, toute ta sagesse ne partira-t-elle pas avec toi?
Et la jeune fille de lui jeter un quignon de pain près du visage avant de s’éloigner en courant. Troublé, Siddharta s’empare du morceau de pain, l’observe durant de longues minutes. Se peut-il que cette fillette ait raison? Ne suis-je pas en train de faire fausse route en sacrifiant mon corps? Très calmement, il rompt le morceau de pain et commence à le manger, petit morceau par petit morceau. Ses cinq compagnons n’en croient pas leurs yeux. Voilà des années qu’ils mènent tous ensemble une stricte vie d’ascètes, faisant endurer à leur corps les pires souffrances, et voilà leur guide qui les trahit en faisant volte-face aux portes de la mort? Non, non et non! Ce comportement est inadmissible! Trahis, aveuglés par leur extrémisme, ils abandonnent aussitôt le fils du roi à son sort.
Siddharta se retrouve de nouveau seul, mais il comprend enfin. Il comprend enfin que ce n’est pas en martyrisant son corps qu’il deviendra plus fort. Il s’assoit en position du lotus et rentre dans une profonde méditation. Il commence seulement à entrevoir les secrets de l‘Univers et de l’Humanité.
– Maître Mara, maître Mara! Je crois qu’on a un problème!
– Quoi donc ? Je t’ai dit mille fois de ne jamais perturber mon repos. Parle, avorton !
– Je… je suis désolé, maître… Mais notre réseau d’espions terrestres vient de détecter un homme en train de découvrir les secrets de l’Univers… J’ai pensé que vous aimeriez être au courant… Je… je suis désolé, maître…
– Quoi! Mais qui est donc cet impudent?
– Son nom est Siddharta, maître.
– Siddharta? Eh bien, qu’attends-tu, avorton! Envoie-lui mon armée de démons! Il ne doit aller plus loin dans ses découvertes sous aucun prétexte! C’est une question de survie pour l’Univers tout entier!
Mara, le mal incarné, a bien raison de s’inquiéter… Si Siddharta parvient à percer les mystères de la Vie, alors il pourra les enseigner à son tour aux hommes qui pourront alors échapper au cycle de renaissance et de souffrance! Si les hommes n’ont plus peur de mourir, c’est tout l’équilibre du Monde qui est remis en cause.
Hélas pour Mara, son armée de démons ne peut rien faire contre l’esprit affuté de Siddharta. Consacré tout entier à sa méditation, serein, celui-ci ne craint rien et rejette d’une simple pensée toutes les créatures effroyables qui s’abattent sur lui. Mara enrage! Il tente le tout pour le tout et envoie sa fille, la plus belle femme de toutes les femmes, séduire le Prince et le détourner de sa tâche. Déployant toute son énergie, elle ne parvient même pas à faire ciller l’homme sage.
– J’ai échoué, père.
– Ah!!!! Pauvres de nous… Qu’allons-nous devenir ?
Enfin, Siddharta sort de sa léthargie. Il vient de parvenir à la compréhension totale de la nature, des causes de la souffrance humaine et, surtout, des étapes nécessaires à son élimination. Il s’est assis Siddharta. Il se relève… Bouddha.
– Mais c’est génial, comme histoire!
– Merci Kevin. Maintenant, il se fait tard. Il faut que tu t’endormes. Bonne nuit mon chéri.
– Dis, papa, il a réussi à transmettre ses connaissances, Bouddha?
– C’est une très bonne question, ça. Mais il se fait tard. Je te raconterai tout un autre jour. Dors bien, mon ange.
– Bonne nuit, papa.
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Magnifique.
Beaucoup d’émotions se dégagent de ce récit et de votre façon de le raconter.
Magnifique.
Le récit est poignant et il se dégage une vraie tendresse de votre façon de le raconter.
Une vraie réussite.
*Oups… désolé pour le double post…
Génial, je suis d’accord avec Lyu.
je ne connaissais pas l’histoire de Bouddha, et votre façon de la raconter est très plaisante.
Un petit article pour nous expliquer les fondements du bouddhisme et ce serait parfait. 😉
Très belle histoire, j’attends la suite avec impatience.
Vous avez juste « oublié » (mais peut-être est-ce volontaire pour ne pas faire trop long) l’épisode avec le Naga. (je l’attenais tout au long de ma lecture et j’ai été déçu de ne pas le trouver!
Pour rappel, durant la méditation du Bouddha, s’éleva un orage violent qui fit monter les eaux. Le roi serpent à sept têtes Muchalinda, surgissant d’entre les racines de l’arbre sous lequel Bouddha méditait, s’enroula en sept anneaux et déploya le capuchon de ses sept têtes pour protéger le seigneur Bouddha jusqu’à ce que les flots se retirent. Le Bouddha obtint ainsi la dévotion du nâga et les eaux sur lequel il régnait. (d’après Wikipédia)
Cette image du serpent à 7 têtes est présente un peu partout en Asie, notamment à dans les temples d’Angkor au Cambodge.