La « nouvelle » réforme de l’orthographe décortiquée…
Excusez-moi l’expression, mais on entend beaucoup de c*** sur la réforme de l’orthographe… Accusée des pires maux, elle simplifierait atrocement la langue française, nivelant par le bas l’apprentissage des subtilités de notre si belle langue…
Tout d’abord, il faut bien se rendre compte que cette réforme dite « de février 2016 » date en fait du… 6 décembre 1990. Eh oui, l’ensemble du rapport sur les rectifications orthographiques ont d’abord été proposées par le Conseil supérieur de la langue française puis apraprouvées à l’unanimité le 3 mai 1990 par l’Académie française. Elles furent publiées dans le Journal officiel le 6 décembre 1990.
C’est Maurice Druon en personne (excusez du peu) qui fut le président du groupe de travail. Malheureusement, ce dernier décéda en 2009, et il ne peut donc participer aux récents débats pour défendre ses propositions… Je pense que tous ces débats l’auraient bien fait rigoler…
Néanmoins, dans sa lettre ouverte au Premier Ministre servant de préambule à son rapport, l’auteur des Rois maudits met tout de suite dans l’ambiance :
Perdrait-elle ces caractères qui l’ont faite universelle, notre langue verrait son audience et son emploi se réduire dans le monde. C’est pourquoi, écartant tout projet d’une réforme bouleversante de l’orthographe qui eût altéré le visage familier du français et dérouté tous ses usagers répartis sur la planète, vous nous avez sagement invités à proposer des retouches et aménagements, correspondant à l’évolution de l’usage, et permettant un apprentissage plus aisé et plus sûr.
Cette réforme de 1990 fut publiée dans une relative indifférence, et les préconisations du rapport furent peu appliquées. Tout changea il y a quelques mois, quand le Bulletin officiel de l’Education nationale du 26 novembre 2015 indique, pour la première fois :
L’enseignement de l’orthographe a pour référence les rectifications orthographiques publiées par le Journal officiel de la République française le 6 décembre 1990.
Patatras !
Le 3 février 2016 (soit plus de deux mois après la publication du Bulletin… bravo la réactivité), certains médias se réveillèrent et un déferlement médiatique eut lieu, chacun se faisant le défenseur de la belle, la noble, l’unique langue française.
– Toucher à la langue française ?
Impossible, Monsieur ; mon sang se coagule
En pensant qu’on y peut changer une virgule…
Tout le monde en parle, bien peu la connaissent vraiment… Survolons, en dix points principaux, les principales nouveautés de cette réforme :
(j’invite d’ailleurs le lecteur intéressé à lire l’intégralité du rapport, qui n’est pas si long que ça)
1/ Les nombres composés
La règle était simple : on ne met un trait d’union qu’entre les dizaines et les unités (c’est-à-dire pour les numéraux inférieurs à cent), sauf quand elles étaient liés par « et ».
Exemple : « quatre-vingt-douze »
A partir de maintenant, on pourra lier TOUS les termes d’un nombre composé grâce au trait d’union :
« cent cinquante et un » devient « cent-cinquante-et-un »
« mille sept cent quatre-vingt-quatorze » devient « mille-sept-cent-quatre-vingt-quatorze »
Il est vrai que, comme le précise le rapport, absolument rien ne justifie l’emploi du trait d’union uniquement pour les numéraux inférieurs à cent.
Par contre, la nouvelle graphie est assez moche, cette succession de traits d’union alourdissant considérablement l’impact visuel du nombre.
Mais bon, de là à crier à l’ « assassinat de la langue de Molière », faut pas pousser…
2/ Les mots composés
Vous vous rappelez des casse-têtes ignobles quand il s’agissait d’accorder les noms composés ? Eh bien c’est fini, tout ça ! Quand ils sont composés de « verbe + nom » ou de « préposition + nom », le second élément prend systématiquement un « s ».
Simple, pratique, efficace.
Des après-midis, des abats-jours, des perce-neiges, des porte-paroles.
Personnellement, ça ne me dérange pas plus que ça… Mais je peux comprendre la nostalgie de certains qui aimaient se creuser la cervelle pour trouver le bon accord…
3/ L’accent grave
Dorénavant, certains accents aigus se transforment en accents graves. Trois cas se présentent :
– les inversions interrogatives. Avant, on écrivait « puissé-je », « aimé-je », etc. On écrit ça maintenant « aimè-je » ou « puissè-je ». Il suffit de le savoir.
– les verbes qui, au futur et au conditionnel, se conjuguent sur le modèle de « céder ». On écrira maintenant « je cèderai », « j’altèrerai », etc.
Vous voulez que je sois franc ? J’ignorais même qu’il fallait un accent aigu ici… c’est, à mon sens, une anomalie dont la correction est bienvenue…
– Certains mots listés exhaustivement dans le rapport: évènement, règlementaire… Même remarque que précédemment !
4/ L’accent circonflexe
Ouh !!!! Que n’a-t-on lu sur la supposée mort de l’accent circonflexe ces derniers mois sur le net ! À en écouter certains, en supprimant l’accent circonflexe, c’est Molière qu’on assassine…
Bon, que ces gens-là se rassurent, il n’a JAMAIS été question de supprimer l’accent circonflexe…
Il est maintenu sur les voyelles « a », « e » et « o », sans modification. Par contre, il devient facultatif sur les « i » et les « u »… sauf lorsque cela crée de la confusion, comme dans ce cas:
Ici, donc, l’accent circonflexe demeure obligatoire… tout comme dans dû, vôtre, côte, mûr, sûr car ces mots possèdent les homonymes du, votre, cote, mur et sur… Par contre, on pourra s’en passer dans boite, buche, cout, maitresse, il parait, j’entraine, etc. car aucune ambiguïté n’est possible.
Pour différencier certaines formes verbales : il fut (passé simple), qu’il fût (subjonctif imparfait) ; tu crois (verbe croire), tu croîs (verbe croitre), il est, là encore, maintenu.
Mon avis : beaucoup de bruit pour pas grand chose… Certes, en supprimant l’accent circonflexe de certains mots ne prêtant (ou prétant ?) pas à confusion, on oublie peu à peu les origines des mots. Ainsi, une « boite » vient du latin buxida ayant évolué en buxdia, bustia, bostia puis boiste (en ancien français). L’accent circonflexe se posait, comme souvent, en héritier du « s » disparu.
J’ai un avis réservé sur cette décision, mais Darwin est très clair sur la question : les appendices inutiles ont vocation à disparaître (ou disparaitre ? mince, j’en sais plus rien, moi, maintenant…), c’est ainsi…
5/ Le tréma
Là encore, je trouve la démarche tout à fait saine. Jusqu’à présent, on écrivait aiguë, ambiguë et ambigüité.
C’est complètement illogique ! Autant mettre le tréma systématiquement, et en toute circonstance, sur le « u »…
Par contre, il va vraiment falloir s’habituer à rencontrer des « gageüres ». Certes, cela éclaircira sa prononciation: on dit bien [gajure] et non [gajeure]. Mais, franchement, c’est moooooche!!!!
Dans les mots comportant les syllabes -guë- et -guï-, le tréma est déplacé sur la voyelle « u » pour indiquer qu’elle se prononce. La nouvelle orthographe autorise donc d’écrire aigüe, ambigüe et ambigüité.
6/ Les verbes en -eler ou -eter
Jusqu’à présent, il y avait deux types de verbes. Ceux, comme « peler » ou « acheter », qui se conjuguent avec un accent grave : je pèle, j’achète.
Et ceux, comme « ruisseler » ou « étiqueter », qui se conjuguent avec deux t ou deux l: je ruisselle, j’étiquette
Dorénavant, tous les verbes seront logés à la même enseigne et se conjugueront avec un accent grave.
On écrira donc je ruissèle et j’étiquète.
Idem pour les adverbes : un ruissellement devient un ruissèlement…
Simple, efficace, pas cher. Franchement, ça ne me perturbe pas plus que ça…
7/ Les mots empruntés
Un scenario, des scenarii.
Un colombarium, des colombaria
Un sandwich, des sandwichEs
Jusqu’à présent, le pluriel des mots empruntés à l’étranger (latin, anglais,…) suivaient les règles de leur pays d’origine. J’ai toujours trouvé cette règle absurde…
Et hop, la réforme permet maintenant d’écrire des scenarios, des colombariums, des sandwichs,…
Eh bien si vous voulez mon avis, c’est une très bonne chose.
Il en va de même pour les accents… Ils n’existent pas en anglais ou en latin, par exemple. On pourra désormais les intégrer dans les mots qui en sont tirés…
Exemple : un sénior, un révolver.
La règle est logique, mais il faut bien admettre que certains mots vont devenir très moches…
(sénior ? vraiment ?)
(question d’habitude, certainement)
8/ Les noms en -illier et -illière
Quatre mots sont concernés, pas un de plus : joaillier, marguillier, quincaillier, serpillière.
Ils vont perdre, dorénavant, leur deuxième i et deviendront joailler, marguiller, quincailler, serpillère.
Selon la réforme, il s’agit là de corriger des anomalies, c’est-à-dire des graphies non conformes aux règles générales.
Why not…
9/ l’accord de laisser + infinitif
Amis lecteurs, j’ai une question pour vous : on écrit « elle s’est laissée mourir » ou « elle s’est laissé mourir » ?
Vous n’en savez rien ? Eh bien j’ai une bonne nouvelle pour vous: vous n’aurez plus à vous poser la question.
Pour info, jusqu’à présent, une page complète d’explications était nécessaire pour comprendre le bon accord.
Désormais, le participe passé de « laisser » suivi d’un infinitif peut rester invariable en toutes circonstances. On écrira, au choix : « elle s’est laissée mourir » ou « elle s’est laissé mourir ».
10/ Modification de l’orthographe de certains mots
Oignon / Ognon : le mot de la discorde !
C’est le seul mot que beaucoup de médias ont retenu de cette réforme pourtant très complète…
Il s’agit d’une anomalie venant de l’ancien français. À l’époque, on écrivait besoigne (« besogne »), estraigne (« étrange ») ou montaigne (« montagne »). Seul l’oignon, allez savoir pourquoi, garde trace de cette particularité encore aujourd’hui.
Vouloir supprimer une anomalie et harmoniser les graphies de la langue française partait d’un bon sentiment… Mais je suis pour ma part favorable à la conservation du mot « OIGNON ». Parce que c’est un mot très utilisé, parce qu’il est beau, parce que c’est rigolo d’entendre encore des gens prononcer « ouagnon » (ben quoi, y’a un « i », c’est bien pour le prononcer, non ?), parce qu’absolument TOUT LE MONDE sait écrire ce mot correctement, parce que je suis un con attaché à mes petites habitudes…
De là à parler de « massacre » de la langue française, il faut raison garder…
Une centaine de mots ont également été retouchés de la sorte, dans l’indifférence générale… Certains mots me choquent encore plus. Oui, voir écrit « exéma » au lieu de « eczéma », franchement, ça me fait saigner les yeux…
Par contre, d’autres modifications sont bienvenues parce qu’elles sont « logiques ». Il en est ainsi de :
boursoufler devient boursouffler (cf. souffler)
bonhomie devient bonhommie (cf. homme)
combatif devient combattif (cf. combattre)
chariot devient charriot (cf. la racine latine carrus)
dissous devient dissout (cf. le féminin dissoute)
imbécillité devient imbécilité (cf. imbécile)
nénuphar devient nénufar (cf. l’origine persane nilufar)
persifler devient persiffler (cf. siffler)
relais devient relai (cf. balai et délai)
CONCLUSION
Que penser de cette réforme ?
D’une part, que les médias se réveillent un peu tard… elle a quand même été publiée il y a plus de 26 ans…
D’autre part, qu’elle ne revêt aucune forme obligatoire… Pour preuve, depuis 26 ans qu’elle existe, on voit toujours le mot « oignon » écrit dans tous les livres de cuisine…
Enfin, qu’il est faux de dire que cette réforme est SIMPLIFICATRICE, comme on le voit écrit un peu partout. Elle supprime parfois certaines règles d’exceptions, certes, mais en complique d’autres…
Il faut comprendre qu’une langue est une entité vivante, qui évolue avec le temps. Nous ne parlions ni n’écrivions de la même façon aujourd’hui qu’il y a trois-cents ans… Peut-on pour autant dire que la langue française se soit simplifiée au fil des siècles? Ce serait une grossière erreur, à mon avis.
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Djinnzz
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Ne devrait-on pas lire dans vos dernières lignes « trois-cents ans » au lieu de « trois-cent ans » ?
Bel article en tout cas, merci !
Oui, bien sûr ! Merci de m’avoir alerté sur le sujet !
Autre typo : « des abats-jours » -> « des abat-jours » (si on voulait pluraliser le verbe, ça donnerait « des abattent-jours » :Þ !)
Salut a toi
toujours aussi intéressant tes articles.
Cela dit je ne suis pas d’accord avec ton raisonnement. En fait, qu’une langue évolue, je veux bien, mais, généralement, une évolution ce fait en fonction de l’utilisation de la langue et au compte goutte.
J’explique : c’est parce que les gents ne disaient plus « montaigne » mais montagne que ce mot à changer et pas pour des règles grammaticales pour aider les jeunes qui n’arrivaient pas à comprendre parce que trop occupé à « textoter » (et je ne dit pas que tous les jeunes sont comme ça, mais malheureusement de plus en plus). De plus, cela c’est fait sur le temps et n’as pas était imposé en masse (même si on ne nous oblige pas à modifier notre orthographe immédiatement, c’est en autorisant ce genre de modification que la langue changera au bout du compte, dans le prochain correcteur automatique par exemple).
Ici nous avons un gouvernement qui impose des modifications multiples pour faciliter la vie des « étudiants ».
Y a il eu un referendum ?
On ils demandez ce que les gents qui utilisent cette langue en pense ?
Moi je n’en est pas entendu parler ni en 1990 (oui je suis vieux), ni de nos jours.
Je ne suis pas chauvin (n’étant pas d’origine française) et j’ai eu et est encore beaucoup de mal avec l’orthographe et surtout la conjugaison, mais je trouve que le minimum eu était qu’on nous demande notre avis et pas, comme d’habitude qu’on nous impose leur avis.
En plus la plupart des modifications m’arrache les yeux (heu les ieus ce serait plus simple, ils n’y ont pas pensés)
Bref je n’aime pas et n’aimerais probablement jamais leurs modification.
Un référendum pour modifier quelques points d’orthographe, je trouve ça un peu démesuré 🙂
Je suis un peu comme vous, je n’apprécie guère certains changements, comme le « i » de l’oignon auquel, semble-t-il, les Français sont très attachés… Néanmoins, je trouve la réaction médiatique à ce propos largement imprécise et de fausses informations circulent à son sujet.
Et puis, ma foi, ce sont les usages d’une langue qui la façonnent. Si tout le monde continue à écrire « oignon », c’est bien cette graphie-là qui survivra… n’en déplaise à certains membres de l’Académie !
Chers Branko et Djinnz,
J’indique une erreur dans vos propos. « Montaigne » n’est pas devenu « montagne » par l’usage, la prononciation a toujours été la même. Seulement, l’ancien français étant une langue nouvelle pour l’écrit, différentes stratégies d’écritures se sont développées pour les mêmes sons (d’où les orthographes variables en ancien et moyen français). Pour le son que l’on note aujourd’hui « gn », l’ancien français notait soit « gn », soit « ign ».
Quelques mots ont conservé cette graphie jusqu’ici, comme « oignon » mais aussi l’auteur, « Montaigne », qui n’était autre que Monsieur de Montagne, si une prononciation hypercorrectrice n’était pas passée par là.
Au XVIIIe siècle, certaines réformes ont été menées pour harmoniser ces orthographes, réformes qui n’ont pas été exhaustives …
Tout cela pour dire que, non, personne n’a jamais dit « montaigne » pour « montagne » ; on lisait le trigramme « ign » comme on lit le digramme « gn » aujourd’hui, tout simplement.
Quant à la question de l’usage contre les réformes, pour avoir bien étudié la question, il me semble que c’est une des premières révisions (car le terme « réforme » n’est pas de mise) de l’orthographe qui tient compte de l’usage, contrairement à ce que vous pensez (regardez la plupart des grandes réformes, du XVIe au XXe siècle, ce sont des règles qui s’imposent par le haut et ne s’occupent pas des usages, pour la bonne raison qu’il n’y a aucun usage oral unifié jusqu’au début du XXe siècle), et c’est un geste qui politiquement est important : la maîtrise de l’orthographe, apanage symbolique des intellectuels et des académiciens, rejoint les pratiques les plus répandues, ce qui n’a rien à voir avec une simplification. Il y a la la prise en compte de quelque chose de plus crucial : les enjeux sociaux de la maîtrise de cette orthographe illogique.
Une dernière remarque : allez donc voir des textes fondateurs de la langue française dans leur orthographe originale, du XIIe au XVIIIe siècle, et vous verrez que l’idée de « beauté » d’un mot est une idée construite, qui a beaucoup évolué.
En complément à cet article qui remet déjà beaucoup de choses à leur place – merci ETC – je vous conseille cette vidéo de quelqu’un qui, linguiste et spécialiste de la langue française comme moi, décortique la révision orthographique …
https://www.youtube.com/watch?v=nJ-3WWqm9V8
Bon article Djinnzz, bien que je ne réssisse pas à »l’avaler » d’un coup ! Il me faudra dutemps mais en »orè-je » ? Par contre je crois que »branko » a fait beaucoup de fautes de verbes volontairement (?) ! Bravo à lui, il m’a obligé à réfléchir pour »démélé le vré du fo » !!
Bon article Djinnzz, bien que je ne réussisse pas à »l’avaler » d’un coup ! Il me faudra dutemps mais en »orè-je » ? Par contre je crois que »branko » a fait beaucoup de fautes de verbes volontairement (?) ! Bravo à lui, il m’a obligé à réfléchir pour »démélé le vré du fo » !!
Merci Eurosix, c’est vraiment un plaisir d’être lu par vous !
Je suis désoler de vous décevoir Eurosix, mais, comme je le dit plus haut, je suis vraiment nul en grammaire comme en orthographe (ce qui est, je doit l’avoué, le comble pour quelqu’un qui n’aime pas cette réforme) donc mes erreurs sont bien involontaires 🙁
Pour le reste je maintient mon avis, même si je comprend le point de vue des « pour ». Moi je ne peut tous simplement pas admettre que dans une démocratie (à d’autres époques je ne dit pas on n’avez aucuns droits) on nous impose le point de vue de trois bigleux et deux tondus de l’académie, sans se demander si nous sommes d’accord.
Quand au référendum, pourquoi pas ? avec les moyens de communication moderne ? Au pire, ils n’avaient qu’à ouvrir un site « pour ou contre les modifications suivantes ».
Mighty useful. Make no mistake, I apcatpiree it.
Deux remarques :
1) Les médias se sont réveillés récemment parce qu’il a été décidé que les manuels scolaires de la prochaine rentrée devraient dorénavant appliquer cette réforme qui dormait depuis 26 ans.
2) On écrit ambiguïté et non ambigüité (en tout cas, avant l’application de la réforme). 😉
Pour le 1/, c’est en effet ce que je dis au début de l’article. Néanmoins, la réforme, elle, était belle et bien là depuis de nombreuses années sans que personne ne s’en offusque. Respecter un texte du Jo, c’est somme toute assez logique pour l’Education Nationale…
pour le 2/ les deux orthographes existent désormais, si j’ai bien tout saisi 🙂
C’est toute la difficulté aussi de ce genre de réformes: forcément, plusieurs graphies vont cohabiter pendant encore de longues années avant que l’une des deux ne l’emporte sur l’autre !
Pour le 2/, je pense que Jonathan fait référence à « Jusqu’à présent, on écrivait […] ambigüité. », l’orthographe traditionnelle étant en fait « ambiguïté ».
Amusant de noter que Maurice Druon conclut son rapport par :
« Après quoi, Monsieur le Premier ministre, la langue étant chose vivante, il faudra recommencer le travail, dans trente ans, sinon même avant. »
Sachant qu’il aura attendu 26 ans pour être appliqué, il a un peu sous-estimé les délais de latence…
xD
Merci pour ce bilan fort instructif et pas du tout barbant (un exploit !)
J’aurais des arguments quand des collègues m’en parleront…
@++ maître Djinnzz
Bonjour,
Bel article, comme toujours. Merci.
Voici donc quelques remarques pour alimenter ou compléter le débat.
Tout d’abord je suis d’accord qu’à laisser les traits d’union entre chaque chiffre qui compose les nombres, ça fait lourd. Une suppression aurait été plus élégante.
Ensuite, à vouloir conserver des particularités linguistiques comme les accents, on en arrive à multiplier les claviers d’ordinateur et leurs incompatibilités respectives. Et même pour la langue française on nous en propose souvent de multiples combinaisons.
Après, comme le dit Eurosix, je suspecte effectivement branko d’accentuer le trait en multipliant et inversant les formes de conjugaison. Peut-être est-ce à dessein pour montrer les incohérences de nos règles grammaticales et orthographiques… C’est bon enfant.
Et enfin, une question: savez-vous si cette réforme va être portée sur les correcteurs orthographiques de nos traitements de texte et aides à la saisie? Le mien me propose toujours l’ancienne forme et m’enlève des points à chaque fois que j’utilise la nouvelle.
Comme je le disais encore récemment à une très bonne connaissance, ayant appris l’espagnol sur le tard, j’envie leur orthographe simplifiée où on peut [presque] écrire en phonétique, hormis pour les accents toniques … qui normalement s’entendent à l’oral. Et la langue espagnole comportant deux lettres supplémentaires (le « ll » et le « ñ »), ils ne sont pas allés jusqu’à les reproduire sur leur clavier, eux, alors que je ne sais pas si d’autres langues utilisent notre cédille (« ç »).
Voilà; continuez, tous.
Moi, j’aimerais voir la francisation des emprunts. Ex. «Foutebol» pour «football», «spaguetti» pour «spaghetti»… Pourquoi pas «ouiquènede» et »vagon»! Cela serait une bonne chose de supprimer le e inutile. Pourquoi »incendiE», c’est un mot masculin! idem pour «muséE», «trophéE» Par contre, «cléE», oui!
très bel article.
Bonjour qu’il s’écrive ruissellement ou ruissèlement, à partir du moment où il y a un déterminant devant c’est un nom … et non un adverbe … la terminaison en « – ment » n’en fait pas un adverbe. Voir aussi : un règlement, un élément, etc.
Ceci dit merci pour cet article qui pose bien les choses. Très instructif ! Félicitations !