Le sens caché du Bateau Ivre, célèbre poème de Rimbaud, expliqué en une seule (et grande) image
…
Bouleversant, n’est-ce pas?
Quand on sait que Rimbaud avait 17 ans quand il écrivit ce chef-d’œuvre, on se sent bien petit!
De mon côté, j’ai très longtemps rejeté en bloc ce poème. Réaction épidermique du simple d’esprit qui rejette sans réfléchir ce qu’il ne comprend pas… Rien que la première strophe me semblait vide de sens, ou du moins écrite pendant un trip sous acides…
Des haleurs? o_O Des Peaux-Rouges? Des poteaux de couleur?
…
Sérieusement?
Complètement hermétique à ce que voulait me dire Rimbaud, je ne dépassai jamais le stade de la troisième ou quatrième strophe…
Pour ma défense, il est vrai qu’il est tout simplement IMPOSSIBLE d’en comprendre le sens sans une étude particulièrement poussée. Le simple fait de comprendre que c’est en réalité le bateau qui s’adresse à nous, par exemple, n’est pas si évident que ça au premier coup d’œil…
Et c’est justement cette étude que je ne pris jamais la peine d’effectuer.
En fait, j’ai redécouvert Le Bateau ivre par hasard, lors d’une visite à Paris. Eh oui, les cent vers du poème furent peints sur le mur de l’Hôtel des Finances de la rue Férou, non loin de l’église Saint-Sulpice. Je pris alors une rapide photo et poursuivis mon chemin…
Étrangement, cette rencontre fortuite me donna envie, quelques semaines plus tard, de me pencher plus sérieusement sur le sujet. Après avoir lu quelques explications de texte sur le Net, tout prit sens. Je me sentais comme Champollion venant de percer à jour les secrets de la pierre de Rosette… Rétrospectivement, pourtant, je m’en veux d’être passé à côté d’une telle beauté pendant tant d’années.
J’espère donc que cette petite tentative de clarification vous aura fait aimer, vous aussi, cette œuvre monumentale du jeune Rimbaud…
Image en pleine définition: Le Bateau ivre (clic droit puis « ouvrir le lien dans un nouvel onglet »)
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Je le veux en poster !!!!
NEEEED !!!!
Je ne sais pas trop si ça rendra bien en poster… J’en ai fait imprimer un (format 120 x 40 cm), je devrais me le faire livrer d’un jour à l’autre. Si le résultat est sympa, j’en proposerai certainement quelques uns à la vente!
Le concept est excellent… extensible à d’autres texte ?
J’ai entendu parler du Bateau ivre comme tout le monde, car c’est une poésie qui fait partie de notre patrimoine culturel.
Mais je ne l’avais jamais lu et ne soupçonnais même pas le thème traité. C’est une vraie découverte pour moi, les explications étaient donc bienvenues… car le style est quand même assez « opaque » et sans explication on se retrouve un peu démuni…
Rimbaldien dans l’âme, je me suis nourri du Bateau Ivre pendant des années…
A mon sens, la dernière strophe est de trop. L’avant-dernière strophe concluait en beauté cette magnifique odyssée.
… Mais qui suis-je pour critiquer Rimbaud?
Un pur génie, ce Rimbaud.
Dommage qu’il ait si mal tourné…
lire : tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud !
poeme d’un autre très grand : René Char, voir ci-dessous :
Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud! Tes dix-huit ans réfractaires à l’amitié, à la malveillance, à la sottise des poètes de Paris ainsi qu’au ronronnement d’abeille stérile de ta famille ardennaise un peu folle, tu as bien fait de les éparpiller aux vents du large, de les jeter sous le couteau de leur précoce guillotine. Tu as eu raison d’abandonner le boulevard des paresseux, les estaminets des pisse-lyres, pour l’enfer des bêtes, pour le commerce des rusés et le bonjour des simples.
Cet élan absurde du corps et de l’âme, ce boulet de canon qui atteint sa cible en la faisant éclater, oui, c’est bien là la vie d’un homme! On ne peut pas, au sortir de l’enfance, indéfiniment étrangler son prochain. Si les volcans changent peu de place, leur lave parcourt le grand vide du monde et lui apporte des vertus qui chantent dans ses plaies.
Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud! Nous sommes quelques-uns à croire sans preuve le bonheur possible avec toi.
Rimbaud n’a pas « mal tourné »…Il a expérimenté bien des choses comme l’homosexualité etc mais s’est vite lassé de ces débauches et de ses échecs…Il a alors abandonné la littérature pour devenir..; rentier eh oui c’est moins rock’nroll;il disait de lui-même qu’il n’état qu’un piéton…Rage de fuir voyages puis l’afrique très peu de trafic d’armes malgré la légende…Il faisait plutôt le bien autour de lui ne fumait même pas le khat…Il a perdu beaucoup et voulait revenir,se marier,repasser son bac avoir un fils à qui il aurait tout appris pour e nfaire un polytechnicien…Rimbaud pour moi c’est l’homme d’exprience bien avant Hendrix…Drogue,femmes,apprentissage des langues du Coran..la photographie la topographie;et l’échec devenu lui l’homme aux semelles de vent « un tronçon » mais qui jusqu’au bout voulût repartir et qui jusqu’au bout râlait (mais quels râles!)contre l’armée qui aurait pu encore l’emprisonner pour ne pas avoir accompli ses obligations militaires…c’est l’homme qui se frotte à la « réalité rugueuse »C’est l’homme qui « essaie » littéralement et en meurt à force de souffrance et de travail « horrible » le début du bateau c’est le rejet du « comme » en somme…Sardou se prendra lui aussi pour un bateau avec plus de génie bien-sûr!
J’ai l’impression que vous fantasmez un peu la vie de Rimbaud… La réalité me semble un peu plus terre-à-terre : le destin d’un homme en perdition, qui mourra jeune, après avoir expérimenté un tas de choses peu « morales ».
Par contre, je n’ai as compris le rapport avec Sardou ?
C’est vrai qu’on se sent petit à côté,mais être aussi précoce qu’est-ce que ça signifie de supérieur?C’est être en avance c’est tout…Comme Mozart ou Lautréamont (tiens,une rencontre avec Rimbaud aurait été intéressante…)Cela dit, ils avaient des facultés prodigieuses d’assimilation…et des capacités de travail phénoménales.Et surout,je pense à Cervantes à Kafka,à Rimbaud et d’autres..;un courage et une lucidité presque terrifiantes surhumaines devant l’adversité et l’absurdité du monde qui leur fît si mal (je pense aussi à Beethoven ou à Van Gogh qui n’était pas fou mais très mélancolique et inspiré…)
On peut quand même considérer que sa vie était assez romanesque!En tous cas,il (et sa vie le fait d’avoir arrêté sans raison connue l’écriture..)ont inspiré certes bien des fantasmes et des délires d’interprétation…mais aussi bien des vocations…c’est le propre de l’Histoire et de ses pans mal ou méconnus que de nourrir l’imaginaire des générations qui suivent.Pour Sardou,c’est une blague en référence(oui c’est mon humour je sais désolé)à la chanson sur le bateau « France » où il chante à la première personne…
« Ne m’appelez plus jamais Franceeeuuuuh »
Oui, je vois! 🙂
Blague mise de côté, vous m’avez donné envie de lire une biographie de Rimbaud…
Magnifique!Je n’ai pas perdu ma journée…Les oeuvres complètes (Pleiade)qui bien-sûr ne sont pas une biographie mais permettent de se plonger dans ses correspondances,pour reprendre un terme baudelairien…I l doit y avoir foultitude de bios passionnantes mais pour ma part je suis d’avis d’en revenir aux sources pour apprécier soi-même la complexité d’un personnage. »Je suis complexe et sensitif..la moindre faute de tact ou de délicatesse me choque et me fait souffrir…profondément mélancolique j’ai pleuré moi qui me croyais un homme comme une première communiante malgré mes dix-sept ans mon coeur à la dérive bouteille à la mer ballottée par la vague alors j’ai senti mes grands discours virils disparaître en fanfaronnades juvéniles et du fond de cet abîme j’ai vu le stoïcisme illusoire dévêtir mon âme et ne plus s’y opposer que ma pauvre…(interrompu)Devinez un peu de qui c’est…
Rimbaud, jeune, talentueux, un régal pour un auteur. J’écris en ce moment, enfin … Depuis un an, un roman biographique au sujet de sa relation d’avec Verlaine.
Je le découvre chaque jour, au travers de chaque poème.
Verlaine m’émeut, Rimbaud me passionne.
Intéressant…Pour la petite histoire,il y a ce passage d’une chanson de Gainsbourg de 1984 « Hmm hmm hmm »
« J’suis pas non plus Arthur Rimbaud çui-là y d’vait faire un beau
couple avec l’autre-là, merde j’ai beau
chercher j’trouve pas ,boh » Rimbaud,son ami et démon…La fameuse « musique verlainienne » « pauvre Lelian » Il aurait paraît-il écrit ses « Poèmes saturniens » à 16 ans,précédant Rimbaud dans son inspiration précoce..
Très intéressant d’avoir un commentaire de texte sur un tel poème
Je pense que tu divagues mon bon ami!
N’as tu jamais lu les grandes espérances ou encore Natchez?
Le palais idéal n’existe que par le rêve d’un surréaliste qui impose ça vision au monde à l’aide de carte postale..
La poésie ne se trouve ni dans la clarté du jour, ni encore moins dans ça noirceur mais bien dans sa pénombre.
Et elle s’aide alors de journaux illustrés ou encore de livres
Cordialement
Maubourguet ? – As you, codons ?
Le vernis l’as tu oublié ? fait voir ta fibre. Et le bœuf grillé quoi ? pour de la poésie en ligne ? alors partons des Rouleaux, et comme ça jusqu’au déluge.
Toi tu mélanges la fraise et la vielle chaussette pâmée, je précise ; Chantobrion, quelle plaie !
Je te passe la fine tirade sur la pognégnie, mon dieu, vite, mourrons !
Mais avant cela chassons l’ours, le bon ! à coup de consomme à coup de clairon, la poésie qui hurle fait sortir la bêtise du bois, c’est déjà ça.
UN texte qui impose ? personne ne lit, encore moins le breton, referment tes yeux et voilà, un peu de rosée comme une peau de saucisson, va et paix sur nous.
A D.ieu, car jamais je ne repasse,
Votre, hélas.
f.F.
Ce poème m’a parlé dès sa première lecture….c’est une odyssée….ces aventuriers perdus dans des contrées lointaines…..explorateurs au bout de leurs voyages……
Au vers 17 vous rajoutez par erreur un accent circonflexe au mot « sures » me semble-t-il?
Effectivement Alexander, c’est bien « les pommes sures », acides.
Pis peindre ce poème sur l’Hôtel des Finances…quel geste niais de symbolisme…