Quelle vie de merde, quand on y pense. Quand on a du boulot, on n’a pas le temps de dépenser son argent. Quand on ne travaille pas, on a certes le temps mais pas l’argent… Pire! Depuis quelques temps, il existe une troisième catégorie de personnes: ceux qui n’ont ni le temps (parce qu’ils bossent), ni l’argent (car ils gagnent des clopinettes). Eh oui, c’est la crise ma pauv’ Lucette.

Est-ce à cela que pensait Pierre Béarn en 1951 lorsqu’il écrivit son recueil de poésie Couleurs d’usine? Je ne sais pas! Mais ce qui est sûr, c’est que ses textes qui frôlent parfois avec le misérabilisme parlent de la monotonie du quotidien et du manque de perspectives pour la classe ouvrière. No Future, serait tentée d’ajouter la génération punk…

« Au déboulé garçon pointe ton numéro

Pour gagner ainsi le salaire

D’un morne jour utilitaire

Métro, boulot, bistro, mégots, dodo, zéro »

Bon, c’est sûr, quand on a lu le recueil, on n’a plus qu’une envie: filer au Casto le plus proche et acheter une corde pour se pendre! En attendant, les poésies de Pierre Béarn font mouche. Même si son nom est aujourd’hui complètement inconnu du grand public (il a pourtant écrit des centaines de fables, des récits de voyages, des critiques littéraires et fondé la célèbre librairie du Zodiaque, en plein cœur du quartier latin, lieu de rencontres de toutes les célébrités littéraires), ses vers inspirent l’expression populaire bien connue des Français « Métro, boulot, dodo », encore et toujours d’actualité aujourd’hui!

Le petit truc en plus pour briller en société

Pour l’anecdote, Pierre Béarn (qui n’a ni inventé la sauce béarnaise ni même le fil à couper le beurre) est mort en 2004, à l’âge de 102 ans, quelques mois à peine après s’être marié à une certaine Brigitte Egger! Maintenant, il ne vous reste plus qu’à réussir à placer subtilement cette info incroyable qui vous fera passer à coup sûr aux yeux de votre entourage pour un être incroyablement cultivé!