Persée : du mythe à la légende
Acrisios, père (et grand-père !) indigne
Une fois n’est pas coutume, l’histoire de Persée commence par celle d’un père indigne, Acrisios (qui n’est autre le frère jumeau de Proétos, un des personnages centraux du mythe de Bellérophon qu’on a déjà croisé).
Acrisios, donc, est le roi d’Argos, un pays situé à l’est du Péloponnèse et l’heureux parent de la jeune et belle Danaé. Elle ne suffit néanmoins pas à son bonheur, lui qui cherche à tout prix à avoir un héritier mâle pour transmettre son pouvoir et son patrimoine.
À court de solution, il fait ce qu’à peu près tous les hommes puissants de l’époque ont fait avant lui : il interroge un devin. Hélas, la prophétie qu’il recueille est loin de le satisfaire : non seulement il n’aura jamais de fils mais, en plus, son petit-fils le tuera !
Prenant cette mise en garde très au sérieux, il enferme sa fille Danaé à double tour dans une tour aux murs épais (ou une chambre souterraine, selon les versions), avec interdiction formelle à quiconque de s’en approcher !
L’imagination sans limite de Zeus pour s’unir aux jeunes humaines !
Zeus, pourtant, tombe amoureux de la belle Danaé. Est-ce la détresse de sa captivité qui fait vibrer sa corde sensible, ou seulement l’envie de relever un challenge impossible ? Personne ne le sait, même si la réputation de Zeus en matière de tombeur de ces dames n’est plus à faire.
Ne pouvant se présenter sous sa forme humaine dans la tour où est enfermée celle qu’il convoite, Zeus se transforme en pluie d’or qui se verse délicatement sur le corps de Danaé alors qu’elle est assoupie… avant de s’apercevoir quelques semaines plus tard qu’elle est enceinte.
(tiens, ça me rappelle vaguement la Vierge Marie, tout ça…)
La colère d’Acrisios face à Persée
Sous surveillance permanente, Danaé ne peut pas cacher l’enfant bien longtemps… Bientôt, son père entend les pleurs du bébé et rentre dans une colère noire ! De rage, il enferme sa fille et son petit-fils dans une sorte de boîte en bois et les jette à la mer.
(tiens, ça me rappelle vaguement Moïse abandonné dans un panier sur le Nil, tout ça…)
Soumise à l’aléa des courants, leur embarcation de fortune finit par s’échouer sur l’île de Sériphos où ils sont recueillis par un pêcheur nommé Dictys et accessoirement frère de Polydecte, le roi de l’île. Là démarre leur nouvelle vie…
Mission : impossible pour Persée
À première vue, Polydecte a tut de l’homme gentil et bienfaisant. Il recueille Danaé sous son toit et élève le petit Persée comme s’il s’agissait de son propre fils. Les choses se gâtent plusieurs années plus tard…
Persée est maintenant un beau jeune qui protège sa mère en toutes circonstances. Sa présence devient gênante pour Polidecte qui, épris de Danaé, espère pouvoir abuser d’elle. Il tente donc par tous les moyens d’éloigner son fils…
L’occasion rêvée se présente bientôt ! Il organise un banquet dans lequel, selon la tradition, tous les convives doivent apporter un présent. Persée demande à Polydecte quel cadeau lui ferait plaisir, qui lui répond qu’n cheval ferait parfaitement l’affaire. Pour fanfaronner, Persée lui répond qu’il n’en a pas, mais qu’il pourrait tout aussi bien lui apporter la tête de Méduse [2Les Gorgones sont au nombre de trois : Euryale et Sthéno qui sont immortelles et Méduse, la seule à être mortelle. Monstre des Enfers selon Homère ou plutôt divinités marines selon Hésiode, elles ont la particularité d’être très laide et de transformer en pierre tous ceux qu’elles regardaient. Même les dieux s’en tenaient à l’écart.], cette terrible Gorgone qui pétrifie tous ceux croisent son regard. Contre toute attente, Polydecte le prend au mot [3Ici, le récit mythologique manque de réalisme : en organisant son banquet, Polydecte ne pouvait pas deviner que Persée allait lui proposer de ramener la tête de la Gorgone. Par contre, il savait très bien que Persée ne possédait pas de cheval et que cette demande le mettrait donc fortement dans l’embarras. Difficile donc de savoir si tout ceci est un complot fomenté par Polydecte ou s’il s’agit seulement d’une opportunité de se débarrasser de Persée qu’il a saisie opportunément.]…
Le lendemain, conscient que sa blague est en train de mal tourner, Persée retourne chez Polydecte avec un cheval. Trop tard ! Son père adoptif refuse le cadeau, lui réclamant la tête de Méduse qu’il lui a promise la veille !
Le code de l’honneur de Persée lui impose de tenir parole. Il se prépare donc bientôt pour un long et périlleux voyage…
À la recherche de Méduse !
Et voilà notre ami Persée prit à son propre piège, obligé de parcourir le monde à la recherche de l’épouvantable Méduse. Submergé par l’émotion, il implore l’aide des dieux. Hermès répond à l’appel : il apparaît au héros et lui promet son aide. Il lui apprend aussi que pour décapiter Méduse, il aura besoin de trois objets magiques : un casque d’invisibilité pour l’approcher discrètement, des sandales ailées pour se mouvoir dans les airs et d’une besace magique pour transporter la tête avec lui. Ces objets sont possédés par des Nymphes et seules les Grées [4Les Grées sont les filles triplées des Cétus, une divinité marine. Dès leur venue au monde, elles ressemblent à des vieillardes avec de longs cheveux gris et des rides profondes. Elles se nomment Dino (« l’effrayante »), Enyo (« la guerrière ») et Pemphrédo (« la méchante »). Ces trois sœurs ont une autre particularité : elles n’ont qu’une seule dent et un seul œil pour toutes les trois, qu’elles se partagent à tour de rôle. Elles vivent en retrait du monde, dans une grotte et n’apparaissent dans les récits mythologiques que dans l’aventure de Persée.] savent où elles se cachent.
Guidé par Athéna, Persée arrive dans la grotte où vivent les trois sœurs. Contrairement aux Grgones, elles ne disposent pas de pouvoirs spécifiques et le héros peut donc facilement s’emparer de leur œil et de leur dent unique pour les inciter à parler. Il ne leur rendra que lorsqu’elles lui auront dit où se trouvent les Nymphes qui possèdent les objets magiques décrits par Hermès.
Affolées, les Grées racontent tout ce qu’elles savent pour récupérer leur précieuse anatomie au plus vite. Hélas, selon Apollodore, Persée ne tient pas parole et lance l’œil et la dent au fond du profond lac Triton avant de quitter les lieux [5Il ne s’agit pas ici d’une cruauté excessive de la part de Persée : en les privant de leur œil et de leur dent, il veut éviter que les Grées ne préviennent leurs sœurs les Gorgones de son arrivée. Dans d’autres versions néanmoins, il tient parole et leur rend leur bien.]. Personne ne sait ce que les Grées, rendues définitivement aveugles, sont devenues après le passage du héros…
Le passage chez les Nymphes est peu documenté par les auteurs antiques. on ne sait donc pas si elles lui donnent les objets magiques de bonne grâce ou si Persée s’en empare par la violence ou la ruse. Le voilà en tous les cas équipé pour enfin affronter Méduse…
Sur un plant purement narratif, le combat entre Méduse et Persée est assez décevant. C’est le problème quand les héros ont des pouvoirs bien trop grands qui leur donnent une large supériorité sur leur ennemi ! Le casque d’invisibilité vissé sur la tête, Persée s’approche discrètement de Méduse et lui tranche la tête par surprise. Prenant soin de ne jamais croiser son regard, il place ensuite la tête dans sa besace magique [6On entend souvent parler d’un bouclier poli comme un miroir que Persée aurait brandi devant Méduse pour qu’elle croise le regard de son propre reflet. Cette version ne se retrouve que sous la plume d’Appolodore et d’Ovide et n’apparaît pas chez les auteurs plus anciens.] [7« Et du cou tranché de Méduse bondit Pégase, le cheval ailé, et Chrysaor, le père de Géryon, que Méduse avait conçus avec Poséidon. » (Apollodore, Biblitohèque, Livre II) ].
Rencontre avec Andromède
Sur le chemin du retour, le héros croise le chemin d’Andromède, une jeune femme sacrifiée par les siens et attachée sur un rocher au bord de la mer. [8Comment en est-on arriver là ? Eh bien, c’est Cassiopée, reine d’Éthiopie et mère d’Andromède, qui a mis le dieu Poséidon en colère en déclarant que sa fille était plus belle que les Néréides, les Nymphes de la mer. En représailles, il envoie un monstre marin ravager les côtes du pays (l’Éthiopie). Pour trouver le moyen de se débarrasser du monstre, les habitants consultent un devin qui leur demande d’attacher Andromède à un rocher en guise d’offrande. C’est à ce moment du récit que Persée fait une entrée fracassante en mode « deus ex machina ».]
Il tombe aussitôt amoureux de la jeune femme… Après l’avoir délivrée, il combat le monstre de ses propres mains, bien aidé il est vrai par ses chaussures volantes. Chez certains auteurs, il se sert de la tête de Méduse pour pétrifier son adversaire. Chez d’autres, le combat est plus classique, Persée n’utilisant que son épée. Qu’importe… Le héros victorieux réclame ensuite la main d’Andromède, bien que celle-ci eût été promise à Phinée, le frère du roi. Lors des noces, une querelle éclate entre les deux hommes et Persée sort la tête de Méduse. Même morte, la Gorgone n’a pas perdu ses pouvoirs de pétrification : Phinée est instantanément transformé en statue…
Retour de Persée chez Polydecte
On imagine la surprise de Polydecte quand il voit revenir Persée de façon triomphante ! Il sait qu’il va bientôt passer un mauvais quart d’heure… Effectivement, Persée apprend que le roi a abusé de sa mère pendant son absence. Ivre de colère, il sort la tête de Méduse de sa besace et la brandit face à Polydecte, de façon à ce que son regard croise le sien.
Comme pour Phinée avant lui, Polydecte se transforme en statue. Dictys, le pêcheur et frère du roi qui avait recueilli Danaé et Persées au début du récit, hérite ainsi du pouvoir sur l’île de Sériphos.
Persée après Méduse
Les lecteurs attentifs se seront rappelés de la prophétie du début du récit faite par un devin à Acrisios : le fils de Danaé le tuera un jour. Qu’on se le dise, il n’existe AUCUNE prophétie qui ne se soit pas réalisée dans la mythologie grecque (et ce n’est pas Œdipe qui vous dira le contraire). La question qui se pose n’est donc pas de savoir si Persée va tuer son grand-père, mais comment cette mort aura lieu…
Aux bras de son épouse Andromède, Persée veut renouer avec ses origines. C’est sans aucune velléité qu’il se rend dans son pays natal, Argos. Apprenant l’arrivée de son petit-fils, le roi Acrisios s’enfuit sans demander son reste, craignant que la prophétie se réalise… Il se réfugie incognito en Thessalie où il se mêle à la foule.
En Thessalie, justement, ont lieu au même moment des jeux. Heureux de pouvoir mesurer sa force aux meilleurs athlètes de Grèce, Persée fait une escale pour y participer. Lors d’un lancer de disque, il trébuche et fait partir son projectile au milieu de la foule. C’est Acrisios qui la reçoit en plein visage et meurt sur le champ… Il aurait dû savoir que l’on échappe pas aussi facilement à la volonté des dieux !
Épilogue
Persée et Andromède quitte la Grèce pour se rendre en Asie. Leur fils Persès sera le fondateur d’un nouveau peuple : les Perses.
Persée et Andromède meurent de vieillesse… Ils sont tous les deux transformés en constellation par Zeus [9En anglais, la constellation d’Andromède s’appelle d’ailleurs « la Dame Enchaînée » (« the Chained Woman »), en référence à l’épisode de sa vie où elle fut enchaînée pour servir d’offrande. Elle s’appelait Mulier Catenata (« femme enchaînée ») en latin.].
Qu’est devenu Persée aujourd’hui ?
La question peut sembler incongrue… Mais pas tans que ça ! En réalité, depuis des siècles, Persée a une influence monstrueuse sur la culture populaire. Certains éléments de son récit sont devenus des incontournables de la littérature : la jeune Danaé enfermée dans une tour façon Raiponce des frères Grimm, le casque d’invisibilité (Harry Potter, lui, utilise plutôt une cape, mais c’est tout comme !), les chaussures ailées que le Petit Poucet et ses bottes de sept lieues n’aurait pas renié ou encore le mythe du « tueur de monstre marin » qui a probablement influencé la tradition chrétienne des saints pourfendeurs de dragons (dont saint Georges est le plus connu).
Bref, le mythe de Persée semble être LE récit ultime, celui qui a inspiré beaucoup d’autres à travers les siècles…
Notes
1. | ↑ | Les représentations de la scène de la pluie d’or tombant sur Danaé dans l’art sont innombrables, à la sensualité plus ou moins marquée : Le Tintoret, Rembrandt, Titien, (2 tableaux), Correggio, Artemisia Gentileschi, Jean-Baptiste-Marie Pierre, Jacob van Loo… et même Gustav Klimt et Egon Schiele ! |
2. | ↑ | Les Gorgones sont au nombre de trois : Euryale et Sthéno qui sont immortelles et Méduse, la seule à être mortelle. Monstre des Enfers selon Homère ou plutôt divinités marines selon Hésiode, elles ont la particularité d’être très laide et de transformer en pierre tous ceux qu’elles regardaient. Même les dieux s’en tenaient à l’écart. |
3. | ↑ | Ici, le récit mythologique manque de réalisme : en organisant son banquet, Polydecte ne pouvait pas deviner que Persée allait lui proposer de ramener la tête de la Gorgone. Par contre, il savait très bien que Persée ne possédait pas de cheval et que cette demande le mettrait donc fortement dans l’embarras. Difficile donc de savoir si tout ceci est un complot fomenté par Polydecte ou s’il s’agit seulement d’une opportunité de se débarrasser de Persée qu’il a saisie opportunément. |
4. | ↑ | Les Grées sont les filles triplées des Cétus, une divinité marine. Dès leur venue au monde, elles ressemblent à des vieillardes avec de longs cheveux gris et des rides profondes. Elles se nomment Dino (« l’effrayante »), Enyo (« la guerrière ») et Pemphrédo (« la méchante »). Ces trois sœurs ont une autre particularité : elles n’ont qu’une seule dent et un seul œil pour toutes les trois, qu’elles se partagent à tour de rôle. Elles vivent en retrait du monde, dans une grotte et n’apparaissent dans les récits mythologiques que dans l’aventure de Persée. |
5. | ↑ | Il ne s’agit pas ici d’une cruauté excessive de la part de Persée : en les privant de leur œil et de leur dent, il veut éviter que les Grées ne préviennent leurs sœurs les Gorgones de son arrivée. Dans d’autres versions néanmoins, il tient parole et leur rend leur bien. |
6. | ↑ | On entend souvent parler d’un bouclier poli comme un miroir que Persée aurait brandi devant Méduse pour qu’elle croise le regard de son propre reflet. Cette version ne se retrouve que sous la plume d’Appolodore et d’Ovide et n’apparaît pas chez les auteurs plus anciens. |
7. | ↑ | « Et du cou tranché de Méduse bondit Pégase, le cheval ailé, et Chrysaor, le père de Géryon, que Méduse avait conçus avec Poséidon. » (Apollodore, Biblitohèque, Livre II) |
8. | ↑ | Comment en est-on arriver là ? Eh bien, c’est Cassiopée, reine d’Éthiopie et mère d’Andromède, qui a mis le dieu Poséidon en colère en déclarant que sa fille était plus belle que les Néréides, les Nymphes de la mer. En représailles, il envoie un monstre marin ravager les côtes du pays (l’Éthiopie). Pour trouver le moyen de se débarrasser du monstre, les habitants consultent un devin qui leur demande d’attacher Andromède à un rocher en guise d’offrande. C’est à ce moment du récit que Persée fait une entrée fracassante en mode « deus ex machina ». |
9. | ↑ | En anglais, la constellation d’Andromède s’appelle d’ailleurs « la Dame Enchaînée » (« the Chained Woman »), en référence à l’épisode de sa vie où elle fut enchaînée pour servir d’offrande. Elle s’appelait Mulier Catenata (« femme enchaînée ») en latin. |
____________________________________
Vous avez aimé cet article ? Alors j'ai besoin de vous ! Vous pouvez soutenir le blog sur Tipeee. Un beau geste, facile à faire, et qui permettra à EtaleTaCulture de garder son indépendance et d'assurer sa survie...
Objectif: 50 donateurs
Récompense: du contenu exclusif et/ou en avant-première
Je vous remercie pour tout le soutien que vous m'apportez depuis maintenant 5 ans, amis lecteurs!
Djinnzz
PS: ça marche aussi en cliquant sur l'image juste en dessous ↓↓↓↓
Je kiffe trop ce genre d’histoire. Dommage, j’y comprends jamais rien 😥
Là, au moins, on s’y retrouve!
Excellent ! Cela me donne envie de revoir les peplum d’antan.
NB: petite faute en fin d’article, tu parles de Thésée alors qu’il s’agit de Persée.
J’adore la mythologie grecque mais je préfère la lire sous forme de livre…
Merci pour cet excellent récit, que j’ai relu avec plaisir même si je connais l’histoire par cœur. L’article date de 2012, j’ai donc un peu plus de 7 ans de retard avec ce commentaire, mais mieux vaut tard que jamais comme on dit !
Pour être complet, j’aimerais ajouter que la tête de Méduse sera finalement récupérée par Athéna qui en ornera son bouclier.
L’histoire est moins connue, mais Persée croisa également le chemin d’Atlas, le titan qui prit partie pour Cronos lors de la Titanomachie et qui fut puni par Zeus pour cela. Il est condamné à porter la Terre sur ses épaules. Cette histoire m’a d’ailleurs toujours interloqué.
Comment peut-on porter le monde sans avoir de point d’appui ? (à moins que, bêtement, Atlas se contentait de faire le poirier et faisait croire à tout le monde que le Monde tenait en place grâce à lui !)
Pire encore, si le monde avait besoin de quelqu’un pour le porter, comment faisait-il avant Atlas pour tenir en place et ne pas tomber ?
Bref, cette histoire semble être la pire absurdité de la mythologie. Mais là où je veux en venir, c’est que Persée donc, se rendit auprès d’Atlas et que le deux hommes se sont fâchés. En colère, Persée brandit la tête de Méduse et transforma Atlas en chaîne de montagne. L’Atlas, c’est d’ailleurs le nom donné aux montagnes situées en Afrique du Nord.
Bref, tout ça pour compléter votre propos : Persée avait décidemment la « gâchette » facile. « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités » écrivit un certain Stan Lee dans un livre philosophique nommé Spiderman…
Girouette : ton commentaire m’a permis de découvrir cet article sur un des héros les plus badass de la mythologie !
Spiderman est un excellent ouvrage de philosophie, je te rejoins entièrement là-dessus… Dans un autre genre, il y a le film « Le Choc des titans » qui est un véritable documentaire historique sur Persée ! #ironie
Sinon, je voulais juste étaler ma culture en évoquant Chrysaor… Du sang de Méduse est né Pégase, certes, mais aussi Chrysaor ! C’est un être humain dont le nom grec laisse supposer qu’il était doté d’une épée d’or. Il n’apparaît dans aucun récit de la mythologie et reste donc une énigme pour les chercheurs.
D’autre part, quand on écrit « du sang de la Méduse naissent Pégase et Chrysaor », c’est factuellement juste… mais totalement incomplet ! En réalité, la décapitation de Méduse laisse seulement s’échapper les deux enfants qu’elle portait en elle après son union avec Poséidon, à l’époque où elle n’était pas encore un monstre.
Quand elle fut transformée en monstre, ses deux enfants furent en quelque sorte « prisonniers » en elle. Il fallait que leur mère meurt pour pouvoir accéder à la vie.
Il y a 50 nuances de gris dans ces mythes, et 50 interprétations possibles. J’adore !
Il ne faut pas oublier la vocation sacrificielle de Méduse ! Ce n’est pas un hasard si elle est la seule des trois Gorgones à être mortelle, cela permet la réalisation de ce qu’Hésiode appelle son « atroce destin ».
De plus, elle a des serpents à la place des cheveux : le serpent qui n’a pas de pied, qui n’a pas de forme, représente la chose à tuer, à décapiter pour rétablir l’ordre du Monde.